-
CORRIDA
Manet : « La mort du toréador »
LE DORMEUR DE L’ARENE
C’est une arène ocre bordée d’étables.
La clameur lentement s’est retirée,
Comme meurt une vague sur le sable.
La foule regarde en silence, fascinée.
Le matador allongé sur son échine,
Tranquille, la tête tournée de côté,
Une main repose à plat sur sa poitrine,
Celle qui tenait son épée abandonnée.
Il paraît endormi, il a terminé son rôle,
La cape au sol comme un drapeau vaincu,
Une flaque de sang près de son épaule,
Du sang que l’ocre de l’arène a déjà bu.
Sable sanglant : du jaune et du vermeil,
Couleurs hispaniques tendues au soleil.
Paul Obraska
-
Commentaires
1Olivier de VauxMardi 25 Septembre 2012 à 18:01Hé-hé : le pastiche Duval, ch'est extra !RépondreQuiz facile : quelle invention presque centenaire a permis de sauver la vie de nombreux toréadors ?Deuxième indice : aux arènes madrilènes de Las Ventas, une statue est dédiée au Dr Fleming.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:LasVentas_agradecimiento_a_Fleming.jpgPénicilline. Mais en cas de lésion de l'artère fémorale (une des blessure les plus fréquentes), l'antibiotique ne servirait à rien sans une transfusion d'urgence.
Gagné ! Les décès étaient en très grande majorité dus à des blessures légères qui provoquaient une infection.
Je relis votre poème à chaque nouveau commentaire posé car il est particulièrement émouvant.C'est vrai que les toréros pouvaint mourir de septicémie alors que la blessure n'était pas grave. Je cherchais une protection spécifique à la tauromachie.
Très émouvant ce poème Doc et superbement agrémenté par ce tableau de Manet. Bonne soirée Doc. ZAZAVotre poème et Manet, m'ont poussé à lire, Paul !Cet homme ne mourra pas, mais le taureau lui agonise sans doute criblé de flèches !
Le mot même de Corrida m'est odieux, seulement il est écris par vous alors...
Bonne journée
NettoueIl ne vous reste plus qu'à écrire un nouveau sonnet aussi bon que celui-ci décrivant le tour d'honneur du taureau qui s'est vu attribuer les deux oreilles et la queue.Le titre du billet peut prêter à confusion. Ce n'est qu'un sonnet inspiré par le tableau de Manet sur le mode du "Dormeur du val" de Rimbaud, sans les alexandrins.
Il était déjà tout de noir vêtu, en arrivant dans l'arène. Une prémonition ?24G.MevennaisLundi 7 Janvier 2013 à 15:54Comment voulez-vous commenter après Pangloss et Nettoue ? Il est vrai que c'est très rare, un texte "non engagé" sur la corrida, parce qu'en fait ce n'est pas un texte "philosophique" sur la corrida, mais un poème sur un tableau, et il est particulièrement réussi.
Bravo pour ce billet "littéraire" et original.
Amitiés. Gilles
Ajouter un commentaire