• Coronaires, angine de poitrine, infarctus du myocarde. VII

     

    11. L’occlusion d’une coronaire principale, provoque-elle toujours un infarctus du myocarde ?

     

    Non. Là encore c’est une question de temps. Si le caillot disparaît spontanément (l’organisme possède un système fibrinolytique capable de dissoudre le thrombus) ou si on le fait disparaître avant que les cellules ne meurent, l’occlusion temporaire mais brève  n’aura fait aucun dégât. Mais en dehors de cette situation aiguë, on constate fréquemment l’occlusion d’un tronc coronarien sans infarctus dans le territoire correspondant. Dans ces cas l’artère s’est bouchée très progressivement, cette lenteur a permis la prise en charge de la zone mal irriguée par une autre coronaire grâce à l’ouverture et au développement des connexions entre les coronaires [circulation collatérale]. Le paradoxe est que le patient atteint d’une angine de poitrine chronique et ancienne a parfois moins d’atteinte du muscle cardiaque qu’un patient sans antécédent qui bouche brutalement une coronaire au niveau de la seule plaque d’athérome existant sur l’ensemble du réseau coronarien ! Autre paradoxe : l’ infarctus est moins étendu s’il a été précédé d’un angine d’une poitrine, tout se passe comme si, dans ce cas, les cellules du muscle cardiaque s’étaient « entraînées » à mieux résister à la privation prolongée d’oxygène grâce aux privations brèves et répétées de l’angor préalable [préconditionnement] 

     

    12. Peut-on ne rien ressentir même lorsque l’on a une athérosclérose coronarienne évoluée ?

     

    Oui. Comme nous venons de le voir le développement de la circulation de suppléance en  jetant des ponts entre des coronaires lésées peut faire des miracles et assurer une alimentation sanguine suffisante du cœur pour l’activité habituelle de la personne, surtout si celle-ci est réduite. Mais à côté de ces cas, il en existe d’autres où la douleur angineuse n’apparaît tout simplement pas alors que la réduction  en oxygène est bel et bien là [ischémie silencieuse]. La douleur est une expression tardive de l’ « asphyxie » cellulaire et pour la ressentir, la stimulation doit emprunter des circuits nerveux jusqu’au cerveau. Ce n’est plus une manifestation locale. Pour des raisons incertaines la douleur ne survient jamais ou pas toujours, surtout chez les diabétiques. L’infarctus lui-même peut être indolore (ou passer inaperçu sous la forme d’une « indigestion ») et sa trace découverte sur un électrocardiogramme ultérieur.

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 1er Avril 2010 à 19:57
    Merci Doc, ton article est captivant. En plus de cela, je l'ai lu en compagnie de ma maman, 84 ans, qui souffre également d'angor d'effort depuis 1973, mais qui a vu son état cardiaque se détériorer depuis quelques années. Elle fait de la mayonnaise au niveau de l'oreillette gauche, vue par ZAZA à l'échographie du mois dernier. Cette fichue oreillette n'absorbe pas le sang régénéré. On lui a posé un flutter début 2005, et ce sacré machin n'a tenu qu'un an. Tu parles d'une famille bizarre, la famille ZAZA......!!!!!!!!
    2
    Jeudi 1er Avril 2010 à 20:34

    Façon originale de voir les choses.

    Dr WO

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