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Comment couper les cheveux en quatre
Faisant face au déficit, aux menaces multiples, guerre, terrorisme, à la peur des enseignants régulièrement menacés de mort et craignant de rejoindre dans la tombe leurs collègues poignardés ou décapités, les députés français devraient examiner en séance plénière ce mercredi 27 mars, un article pour « intégrer dans le champ de la répression pénale* toute discrimination ou distinction fondée sur la texture, la couleur, la longueur ou le style capillaire d'un individu ». Il est certain que les cheveux donnent du fil à retordre et s’avèrent hautement symboliques, ceux des femmes musulmanes excitent leurs mâles à tel point qu’elles doivent, par pudeur, les recouvrir correctement, et en Iran elles peuvent parfois en mourir si une mèche rebelle aveugle les prêtres hypocrites. Le député Liot Olivier Serva a considéré que « les discriminations liées au style et à la texture capillaires sont des problématiques largement traitées aux États-Unis et au Royaume-Uni » et « largement ignorées en France »…Il était temps que l’Assemblée Nationale se penche sur ces « problématiques » ( car maintenant, on ne cherche pas un résoudre un problème mais une problématique ). Le cheveu ne se contente plus, lorsqu’il est féminin, de mettre mal à l’aise le mâle musulman, il peut être également le support du racisme quand il est visible et quand on l'empêche d'être invisible. Le regard sur le cheveu est aussi tordu qu'une frisure. Mais il ne faut plus plaisanter. Les gens sont si fragiles et l'utilisation du mot "frisure" pourrait heurter quelqu'un même si la plaisanterie est tirée par les cheveux. J’ai lu que « la législation actuelle prévoit déjà 26 motifs de discrimination, dont celui basé sur l'apparence physique » mais le cheveu mérite un sort particulier, c’est tout de même un poil qui pousse près du cerveau. On se demande même si parfois il ne pousse pas à l’intérieur en prenant la place des neurones. Illustration : Auguste Renoir : « La chevelure »
* Une personne faisant de la discrimination capillaire pourrait être sanctionnée jusqu’à 3 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
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Commentaires
2BernadetteJeudi 28 Mars à 09:37Bon, si on ne peut plus discriminer sur rien dans l'apparence physique, peut-on encore obliger un chirurgien à se laver les mains avant d'opérer ? Après tout, si son "ressenti" l'oblige à être crasseux pour se sentir bien, qui sommes-nous pour l'interdire ?
Et si le notaire veut recevoir ses clients en caleçon de bain ?
Et si le nudiste veut remplir les rayons du supermarché en tenue d'Adam ?
Ce pays devient de plus en plus fou.
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Jeudi 28 Mars à 09:58
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4Souris doncJeudi 28 Mars à 10:54Que vont devenir les merlans, ces coupeurs de cheveux professionnels ? Le mien, qui fait partie d'une chaîne, a affiché une magnifique noire avec une boule afro.
Ce genre :
Difficile à dissimuler sous un foulard, afin de ne pas provoquer l'obsédé sexuel musulman.
Dans la même veine woke, mais musicale, les Critical Classics, un collectif qui prétend sensibiliser le grand public au langage discriminatoire dans les livrets d'opéra, ont inventé un nouveau métier : "conseiller en sensibilité" , afin d'expurger tout ce qui heurte.
Dans la Flûte Enchantée", Tamino ne dira plus à Papageno "Sois un homme !", mais "Sois fort comme un lion !"
Acheter Diapason, Emmanuel Dupuy s'en donne à coeur joie dans son éditorial "Révolution culturelle"
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Jeudi 28 Mars à 11:16
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Souris doncJeudi 28 Mars à 11:42
Et fournir gratuitement une perruque standard aux visiteurs roux et aux chauves.
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Jeudi 28 Mars à 11:49
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Jeudi 28 Mars à 11:58
Fort comme une lionne plutôt. Ou mieux un.e lion.e.
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Jeudi 28 Mars à 12:07
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On est là dans une longue continuité de revendications tirées par les cheveux.
De fait, si la discrimination se fait sur la nature du cheveux ( vous avez les cheveux crépus...) on peut parler de discrimination. Mais cette loi vise la réticence des employeurs envers certains types de coiffures ( dread locks, coupe iroquoise, , couleurs extravagantes, etc... ou tout simplement cheveux sales ) qui peuvent légitimement susciter la méfiance de la clientèle dans certaines professions.
Par exemple, à la question "Combien de temps avant le premier shampooing de vos locks ?" la réponse est : entre 6 semaines et 3 mois"
PS : Ceci dit, une fois cette loi votée, je n'hésiterai pas à porter plainte pour discrimination capillaire contre toutes celles qui disent ne pas aimer les chauves.
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Jeudi 28 Mars à 22:24
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Souris doncVendredi 29 Mars à 09:28
Pour soulager les tribunaux, la discrimination capillaire peut être sanctionnée par un #MeTouffes.
Les réseaux sociaux s'en chargeront.
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Vendredi 29 Mars à 10:00
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J'avais évoqué cette avancée civilisationnelle sans précédent (et on comprend pourquoi !) en commentaire d'un de vos précédents articles, je ne sais plus lequel..
De quoi obliger à mettre un écran d'avertissement avant la projection des films "Casque d'Or" ou de "Les Hommes préfèrent les blondes" et de "Samson et Dalila" ou du "Garçon aux cheveux verts" ou encore à l'occasion de la reprise de la comédie musicale "Hair" (entre autres ?)
Au passage, on ne dit pas "prêtre", un nom réservé aux membres du clergé catholique et aux ministres d'une autre religion sauf quand il existe une autre appellation plus précise (pasteur, rabbin, imam...)
La police des mots aboutit toujours à une police de la pensée. L'humour devient un exercice de plus en plus difficile, voire dangereux.
Prêtre est d'une façon générale le ministre d'un culte quelconque, mais vous avez raison quand il existe un terme consacré pour une religion donnée, il vaut mieux l'utiliser.