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    En son temps j’avais publié quelques billets[1] au sujet des œuvres du duo Even et Debré, le premier pneumologue et le second urologue et tout deux à la retraite. Bien que n’étant ni l’un ni l’autre pharmacologue, ils firent une percée remarquée dans le monde des médicaments.

    Le livre à succès de Even « La vérité sur le cholestérol », paru en 2013, fit grand bruit par son procès en sorcellerie des statines, famille de médicaments donnés largement dans les maladies cardiovasculaires car non seulement ils abaissent le taux de cholestérol, mais ils réduisent également la mortalité de ces maladies.

    Les cardiologues ne furent pas contents du tout.

    En effet, après lecture du livre de Even ou son retentissement dans les médias, nombre de patients se sont empressés d’arrêter leur traitement par une statine, ce que craignaient les cardiologues.

    Une étude menée par des chercheurs bordelais sous l’autorité du Pr Nicholas Moore, parue récemment dans la revue Archives of Cardiovascular Diseases, organe d’expression de la Société Française de Cardiologie[2] montre qu’il n’est pas si anodin de dire n’importe quoi pour vendre.

    L’étude porte sur environ 30000 utilisateurs de statines dans les années 2011, 2012 et 2013 (année de la parution du livre). Alors que l’abandon du traitement était stable en 2011 et 2012 : 8,5%, il a bondi à 11,9% en 2013. Bien sûr il s’agit de moyennes, l’abandon étant plus élevé chez ceux qui se sentaient moins menacés.

    Les auteurs ont constaté 54 décès supplémentaires pour le groupe de patients à risque intermédiaire (2/3 des patients) et 36 décès supplémentaires pour le groupe à haut risque (plus restreint).

    En extrapolant à partir de l’échantillon, le nombre de décès supplémentaires à l’échelle de la population française serait de 10000 ! Un telle extrapolation est évidemment discutable, mais donne une idée de l’impact possible d’une désinformation médicale.



    [1] Voir « J’ai comme un doute (2)" (le premier article portant ce titre ayant disparu par miracle de mon blog) et « 128. Du gras à moudre ».

    [2] Il fut un temps où cette revue s’appelait : « Les archives des maladies du cœur et des vaisseaux » et la langue utilisée pour les articles était le français, mais pour être lu dans le monde il faut utiliser l’anglais.


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    Le pas de gauche chaloupé sur un air de PMAFin juin, face aux représentants des associations LGPT « Le président s’est engagé à abroger la circulaire rappelant la loi de 2012 faisant encourir aux gynécologues qui conseillent et orientent les femmes ne pouvant pas recourir à une PMA en France (car n’étant pas en couple avec un homme) vers des cliniques étrangères, un risque de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende… ».

    La loi indique clairement que les techniques de PMA sont exclusivement réservés aux couples composés d’un homme et d’une femme en âge de procréer et souffrant de stérilité ou de risque de transmission d’une maladie génétique. C’est dans ce cadre, et au titre de la thérapeutique, que ces actes sont pris en charge intégralement par l’assurance maladie. Les dispositions de la loi ainsi que les peines encourues (incluses dans le Code pénal) ont été rappelées et expliquées dans une circulaire en 2013. Or, voici que 3 ans après apparaît la promesse d’abroger cette circulaire.

    Cependant, cette promesse d’abrogation ne figure pas dans le communiqué officiel de l’Elysée.

    Ce qui suggère qu’un juriste a sans doute rappelé à François Hollande et à la ministre des familles Laurence Rossignol, que l’abrogation d’une circulaire rappelant et interprétant la teneur d’une loi de bioéthique de 1994, n’abroge en aucune façon la loi elle-même, qui ne peut être défaite que par une autre loi.

    Les peines encourues pour avoir servi d’intermédiaire permettant l’insémination artificielle des femmes célibataires, des couples de lesbiennes ou d’un couple trop âgé pour procréer restent inchangées, même si la PMA a été réalisée à l'étranger. En notant cependant qu’il est peu probable que les protagonistes de cette chasse au précieux sperme impérativement séparé de son fournisseur portent plainte les uns contre les autres.

    Etant donnée la vacuité législative de la promesse élyséenne, celle-ci dégage une forte odeur électoraliste.

    Reste que l’attitude de la gauche en matière de PMA est assez confuse : promesse électorale de Hollande d’abroger la loi restrictive, rappel de cette loi et des peines encourues à l’encontre de ceux qui servent d’intermédiaires pour accéder aux filières étrangères et/ou assurant le service après vente, et enfin – cerise sur le gâteau – abrogation (mais sans implication législative) du rappel de la loi en laissant la loi telle qu’elle est.

    Plus hypocrite, tu meurs.

    Pour ma part, je serais partisan de permettre la PMA pour celles qui désirent y recourir mais à condition que la société ne la prenne en charge qu’à titre thérapeutique comme le veut la loi actuelle.

    Celles qui recourent à la PMA à l’étranger le font à leur frais, il serait plus simple pour elles de la faire en France de la même façon, la situation législative en serait plus claire et les garanties médicales plus sûres.

    J’entends d’ici la vague de protestation des vierges effarouchées :

    Comment ! On sépare les femmes en deux catégories : les lesbiennes et les hétérosexuelles ! Discrimination intolérable ! Homophobie ! Et pourquoi pas, racisme ! Seulement :

    1 Avoir un enfant n’est pas un droit, mais une faculté que l’on possède ou pas, que l’on désire utiliser ou pas.

    2 Les lesbiennes peuvent avoir des enfants par un rapport hétérosexuel mais qu’elles refusent par convenance personnelle en manifestant de facto une sorte de discrimination à l’égard de l’homme. Il me semble inconvenant de demander à la société d'assurer leur fécondation.

    3 Elles désirent préférentiellement se procurer du sperme anonyme pour créer des enfants d’emblée orphelins de père (l’auto-insémination avec le sperme d’un ami volontaire ne pose aucune difficulté réelle).

    4 L’homosexualité n’étant pas une maladie, le recours à l’Assurance maladie n’a pas lieu d’être.*

    5 Il est logique que la PMA pour convenance personnelle soit payante comme l’est la chirurgie esthétique pour convenance personnelle (bien différente de la chirurgie réparatrice qui, elle, est prise en charge). Il existe aussi une inégalité entre celles ou ceux qui ont les moyens financiers d’embellir leur apparence et celles ou ceux qui ne les ont pas. Celles qui sont laides sans pouvoir s’embellir souffrent probablement plus qu’une lesbienne sans enfant, car celle-ci sait qu’elle pourrait en définitive s’en procurer un d’une façon ou d’une autre, ce qui exclut toute inégalité réelle et définitive.

    * Axel Kahn, qui est partisan de la PMA pour les lesbiennes, considère (dans Le Point du 13/07/17) que ce "droit" est la conséquence du mariage homosexuel et que l'on peut ranger dans la pathologie "l'infertilité" d'un couple dont les deux membres sont fertiles mais pas ensemble (ce qui peut exister pour un couple hétérosexuel). Raisonnement un peu tordu qui, de toute façon, ne peut pas s'appliquer aux femmes seules et qui donne au passage un caractère pathologique à l'homosexualité.

    Voir aussi : « 158. Les 343 fraudeuses » et « 210. La médecine au service du désir »


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    Rien n’est plus dangereux que de voir le monde à travers le prisme d’une idéologie ou même d’une simple idée. Car comme il est impossible d’enfermer le monde dans une idée, la tendance du porteur d’idée unique est de déformer le monde pour qu’il puisse entrer, au besoin de force, dans l’idée.

    On connaît les désastres provoqués par les idéologies politiques[1], mais l’individu convaincu d’une idée, même si celle-ci est farfelue, peut également être destructeur autour de lui, notamment pour sa descendance qu’il maintient sous sa férule, car les enfants admettent la véracité d’une idée, même idiote, par respect et confiance envers leurs parents, a fortiori lorsqu’il s’agit d’un nourrisson qui ne peut mot dire.

    On connaît les enfants entraînés dans des sectes ou dans des religions comme les témoins de Jehova qui refusent les transfusions sanguines même lorsqu’elles sont indispensables, et un fait récent vient rappeler les dangers de certains régimes sources de carences qui peuvent s’avérer dramatiques en bas âge.

    The telegraph.co.uk rapporte qu’un nourrisson italien de 14 mois a été retiré à ses parents à leur arrivée à l'aéroport de Milan. Il souffrait d'une sévère malnutrition due à son régime vegan (végétalien) qui consiste à ne consommer aucun produit ou sous-produit issu des animaux ou de leur exploitation. Un respect délirant pour les vaches qui ne verraient sans doute aucun inconvénient pour que l’on utilise leur lait, qu’il est d’ailleurs nécessaire de prélever dans l’intérêt de l’animal.

    Les médecins ont constaté que l'état de santé du bébé était déplorable et son poids à peine plus élevé que celui d'un nouveau-né avec un taux de calcium à la limite de la survie. L’enfant ne recevait aucun complément alimentaire.

    « D'autres cas similaires ont déjà été rapportés en Italie : quatre enfants ont été hospitalisés pour malnutrition au cours des 18 derniers mois, dont une petite fille de deux ans aux soins intensifs à Gênes le mois dernier, elle souffrait notamment de carence en vitamines. »

    Un enfant est pourtant un animal comme un autre.

     

    218. Je pense donc tu meurs

    [1] Voir " L’idéologie rend-elle idiot ? " dans les articles à l’index du menu ci-contre


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  • Les savants et les faucheurs

    Le 30 juin 2016 une centaine de scientifiques de nationalité différente (quatre Français) tous couronnés par un prix Nobel (dont une quarantaine par celui de médecine) et représentant un 1/3 des lauréats encore en vie, ont publié une lettre adressée à l’ONU et aux gouvernements du monde entier leur demandant de désavouer la campagne de Greenpeace contre les OGM et notamment contre le riz doré transgénique enrichi en vitamine A.

    Il est difficile de contester la compétence de ces scientifiques de haut niveau comme il est difficile de penser que plus de cent savants de cette trempe ont été achetés par Monsanto.

    Le premier argument avancé est l’innocuité des produits alimentaires génétiquement modifié. Ce qui est logique car tout le vivant qui nous entoure (dont nous-mêmes) a été et continue à être génétiquement modifié (jusqu’à l’introduction de bactéries dans le cytoplasme de nos cellules dont la descendance constitue nos mitochondries), sinon nous serions restés au stade de l’amibe.

    La structure de l’ADN est commune à tous les vivants et la petite séquence modifiée pour apporter une résistance ou un apport nutritif est constituée des mêmes bases* que le reste. Son ingestion ne peut avoir la moindre conséquence sur notre organisme car le gène modifié par rapport au modèle naturel n’a aucune chance de s’introduire après digestion dans le génome du consommateur.

    D’ailleurs nous ingérons des fruits, légumes et céréales dont l’ADN a été modifié par les agriculteurs depuis fort longtemps. Mais cette modification a été obtenue par sélection et/ou hybridation, donc de façon dite naturelle. Le grand mot est lâché. Ce que les écologistes n’aiment pas c’est l’intervention humaine directe qui ne peut être que nocive, mettant quasiment sur le même plan le risque des biotechnologies et celui de la pollution de l’atmosphère.

    Rien n’est plus efficace pour condamner les OGM et en détourner la population que la peur. Source d’angoisse et de méfiance amplement diffusées sur les réseaux sociaux dont l’appétence pour les complots n’est jamais assouvie.

    Depuis le temps où ces OGM sont sur le marché, il n’a été relevé aucun accident que l’on pourrait leur attribuer (ce qui n’est pas le cas de l’agriculture biologique). Mais comment démontrer qu’il n’y en aura jamais ? Le principe de précaution est très subtil.

    Le second argument de ces scientifiques est « moral » : la lutte contre la malnutrition permise par les plantes modifiées. Notamment par le riz doré, enrichi en vitamine A, qui aurait "le potentiel de réduire ou d'éliminer la plupart des décès et maladies" causés par une carence en vitamine A. En 2013, l’OMS estimait à 250 millions le nombre de personnes souffrant de cette carence dont 40% d’enfants de moins de 5 ans. Une déficience qui provoque entre 250 000 et 500 000 cécités et une mortalité pour la moitié des enfants dans l’année suivante.

    Greenpeace avance que l’efficacité du riz doré pour lutter contre la carence en vitamine A n’est pas prouvée, et ajoute que la "seule solution garantie" pour régler le problème de la malnutrition est "une alimentation saine diversifiée". On peut rêver.

    Il apparaît que l’opposition des écologistes (qui peut aller parfois jusqu’à la violence) aux OGM n’est pas de l’ordre du savoir mais de l’idéologie. Si la défense de l’agriculture traditionnelle peut se justifier, ce n’est pas le cas de la diffusion d’une peur sans fondement. Il est certain que l’introduction des OGM oblige l’agriculteur à acheter ses semences et le rend dépendant des grandes compagnies qui les vendent. Elle conduit à une industrialisation et à la disparition des petites propriétés, ce qui n’est pas sans conséquences.

    On peut le regretter, mais ces changements se sont avérés efficaces dans beaucoup de contrées pour nourrir leur population. S’il est licite de défendre l’agriculture que l’on désire avec ses avantages et ses inconvénients, condamner les OGM en tant que tels n’a aucun sens, surtout lorsque cette condamnation passe par une désinformation et en instillant la peur.

    * Les quatre bases du codage pour la fabrication des protéines sont : la guanine, la cytosine, l'adénine, et la thymine. Qu'elles soient importées ou pas, elles sont identiques à elles-mêmes. Si le codage de la séquence importée aboutit à une protéine nouvelle (source de la modification), elle n'est pas nocive pour l'organisme entier puisque celui-ci se développe normalement avec, en général, un avantage acquis grâce à la manipulation.

    Van Gogh : « Le semeur »


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    Dans le cadre de la mobilisation de la nation pour lutter contre l'islamisme mondial et les assassinats perpétrés par ses sicaires, des chercheurs français ( Cnrs et Inserm, en lien avec les Hautes études Sorbonne arts et métiers, Paris) ont décidé de lancer un vaste programme, baptisé "13-Novembre", ayant pour objectif d’étudier la construction et l’évolution de la mémoire après les attentats du 13 novembre 2015, mais aussi « l’articulation entre mémoire individuelle et mémoire collective ».

    Puisqu'il est difficile de prévenir la survenue d'actes meurtriers organisés et réalisés par des individus bien connus des services de police et de renseignements, fichés, écoutés, et suivis même lorsqu'ils se déplacent au Pakistan ou au Moyen Orient, l'astuce est de prendre le problème à l'envers en étudiant sur les victimes les conséquences mentales de ces actes. Ce qui est tout de même plus simple que d'en éradiquer la cause.

    En tout cas, les chercheurs ont l'air contents de leur programme qui serait novateur et ambitieux par son ampleur. Les témoignages de 1000 personnes volontaires seront recueillis et analysés*. Témoignages de celles qui vécurent le drame, de celles qui furent touchées indirectement, et ceux d'habitants de plusieurs villes de France, dont Caen et Metz. Les 1000 participants seront suivis pendant 10 ans au cours de quatre campagnes d’entretiens filmés (en 2016, 2018, 2021 et 2026).1

    Les chercheurs sont vraiment contents d'eux : « Il s’agit d’un projet interdisciplinaire, ambitieux qui répondra à des questions que nous nous posons tous""À ce jour, il n’y a pas d’étude équivalente dans le monde".

    Il ne reste plus qu'à remercier l'Etat islamique, et les anciens délinquants qu'il utilise , pour avoir permis à la recherche française de progresser dans un domaine aussi performant et dont le matériel ne risque pas de manquer dans notre beau pays riche de ses diversités.

     

    * Si cela vous tente, l’appel à volontaires est en cours, relayé notamment par le quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France (via son journal et son site web). Les premiers résultats devraient être livrés à l’automne 2017. Les résultats finaux sont attendus pour 2028, deux ans après les derniers entretiens.

    Contact par téléphone : 06 60 98 53 82 / 06 61 19 10 32 ; par email memoire13novembre@matricememory.fr

     


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    La ROSP est le charmant acronyme de « Rémunération sur Objectifs de Santé Publique ». Cette petite usine à gaz destinée aux médecins libéraux a été mise en place en France dans le cadre de la Convention de 2011.

    L’un de ses objectifs est l’amélioration du dépistage et de la prise en charge des maladies chroniques. L’idée est d’améliorer la qualité des soins en rémunérant les médecins pour les inciter à suivre des objectifs fixés visant à réduire les facteurs de risque d’accidents aigus comme l’infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux, ou encore pour permettre d’améliorer le dépistage des cancers et des maladies chroniques. Les indicateurs du ROSP étant au nombre de 29.

    Je ne connais pas la ROSP de l’intérieur puisque lorsque j’exerçais en libéral ce bel édifice n’existait pas encore. Mais je pense qu’il m’aurait mis mal à l’aise. Pourquoi devrait-t-on me récompenser comme un gamin en me donnant de belles images pour avoir été sage ? Pourquoi ne me fait-on pas confiance pour exercer mon métier correctement ? Tous ces objectifs que l’on prétend m’imposer sont tout simplement ceux de mon métier.

    Bien sûr cela permet de ne pas augmenter le tarif des honoraires, remarquable par sa stabilité, en ajoutant de cette façon un peu de beurre dans les épinards et faire patienter les médecins plus ou moins infantilisés, mais sûrement anesthésiés par davantage de paperasse à remplir.

    Je n’ai jamais été persuadé de l’efficacité de la prévention de masse (voir 160. La prévention est-elle source d’économie ?), mais la ROSP sera-t-elle efficace en dehors du bakchich accordé aux praticiens ?

    Ce système existe depuis plus longtemps dans d’autres pays et notamment au Royaume-Uni où le QOF (Quality and Outcomes Framework) a été introduit en 2004. Le programme britannique de paiement à la performance est le plus développé au monde et porte sur plus de 100 indicateurs.

    Le Lancet publie les résultats (rapportés par le JIM) d’une étude réalisée au Royaume-Uni pour vérifier à distance l’efficacité du système pour ce qui concerne la mortalité. La comparaison a été faite avec des pays de niveau économique équivalent mais où le système de paiement à la performance n’existe pas.

    L’étude concerne la mortalité en lien avec les cardiopathies ischémiques, l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, l’insuffisance rénale, l’asthme, la bronchopathie chronique obstructive, toutes ces maladies étant ciblées par le programme britannique.

    5,86 milliards de livres (près de 8 milliards d’euro) ont été investis dans le QOF au cours des 7 premières années de fonctionnement.

    Le résultat sur investissement est plutôt décevant : modeste réduction de la mortalité, non significative, pour les pathologies concernées : réduction de 4 décès tous critères confondus, pour 100 000 personnes. Les 4 personnes sauvées sont sans doute heureuses d’avoir bénéficié du programme…mais le rapport qualité/prix laisse tout de même à désirer.


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    Ces personnages historiques auraient été atteints d'épilepsie de façon transitoire ou chronique (en cliquant sur l'un des 12 premiers portraits vous pouvez obtenir des détails). Une seule femme figure dans cette galerie alors que la maladie est aussi fréquente que chez l'homme. Question de notoriété, à moins que le diagnostic d'hystérie ou  celui de "possession" ait été plus volontiers posé. La crise épileptique est provoquée par une décharge électrique du cerveau. La crise peut revêtir des formes multiples, elle peut être unique,  et on ne parle d'épilepsie que si les crises se répètent.

    Vincent van Gogh (1853-1890) G. Jule César (100-44 a.Chr.n.) Gustave Flaubert (1821-1880) F.M. Dostoïewski (1823-1881)

    Vincent van Gogh
    peintre néerlandais

    G. Jule César
    homme d'état romain

    Gustave Flaubert
    écrivain français

    F.M. Dostoïewski
    écrivain russe

     
    Paul de Tarse (environ 10-64 p.Chr.n.) Héraclès Napoléon Bonaparte (1769-1821) Archiduc Charles d'Autriche

    Paul de Tarse
    Apôtre

    Héraclès
    héros grec

    Napoléon Bonaparte
    empereur français

    Charles d'Autriche
    chef d'armée habsbourgeois

     
    Pie IX (1792-1878) Louis II, Comte de Württemberg (1439-1457) Alfred Nobel (1833-1896) Lord Byron (1788-1824)

    Pie IX
    Pape

    Louis II
    Comte de Württemberg

    Alfred Nobel
    chimiste suédois

    Lord Byron
    poète anglais

     
    Alexandre le Grand Hermann von Helmholtz Jeanne d'Arc Molière

    Alexandre le Grand
    conquérant de la Perse

    Hermann von Helmholtz
    physicien allemand

    Jeanne d'Arc
    sainte française

    Molière
    dramaturge français

     
    Charles V. Rudi Dutschke Wladimir Iljitsch Lénine Socrate

    Charles V.
    empereur habsbourgeois

    Rudi Dutschke
    leader des étudiants allemand

    Wladimir Iljitsch Lénine
    révolutionnaire russe

    Socrate
    philosophe grec

     
      Cardinal Richelieu Margaux Hemingway  
     

    Cardinal Richelieu
    homme d'état français

    Margaux Hemingway
    actrice américaine

     

    © Musée allemand de l'épilepsie à Kork - Musée de l'épilepsie et de l'histoire de l'épilepsie

    C'est évidemment la crise généralisée qui est la plus impressionnante et même effrayante pour l'entourage. Perte de connaissance avec chute brutale, rigidité du corps avec blocage de la respiration, cyanose, morsure fréquente de la langue puis le corps est secoué par des convulsions jusqu'au réveil confus.

    Le patient est ainsi brutalement dépossédé de son corps qui fonctionne en-dehors de sa volonté et de sa conscience. On a donc pu penser que le corps était habité lors de ces crises par une entité surnaturelle, d'où les dénominations de "mal sacré" ou de "mal divin". En médecine on parle aussi de "grand mal" pour ces formes généralisées.

    Marc Gozlan rapporte dans Sciences et Avenir l'observation par des neurologues israéliens du délire religieux d'un ouvrier de 45 ans atteint d'une épilepsie résistante au traitement, par ailleurs très modérément porté sur la religion :

    "Huit heures après la dernière crise, alors qu’il est allongé sur son lit, le patient se fige soudainement et regarde fixement le plafond pendant plusieurs minutes, puis déclare qu’il sent que Dieu s’approche de lui. Il se met alors à doucement entonner des prières et à chercher sa kippa qu’il pose sur la tête. Puis, brusquement, crie « Et toi, Dieu, mon Seigneur ! ». Il déclare alors que Dieu s’est révélé, lui ordonnant d’apporter la rédemption au peuple d’Israël. Le patient se lève alors et retire de son cuir chevelu toutes les électrodes de l’électroencéphalogramme. Il se met ensuite à déambuler dans le service et tente de convaincre les gens de le suivre en déclarant « Dieu m’a envoyé vers vous ». Interrogé par les neurologues, il concède ne pas avoir de plan précis mais est certain que Dieu va lui donner ses instructions afin que lui-même et les gens qui le suivront sachent que faire sur le chemin de la rédemption. Cet état psychotique va disparaître en quelques heures sous traitement neuroleptique." 

    http://biomedicales.blogs.sciencesetavenir.fr 

    Dans un article précédent 211. Révélations, la question avait été posée de savoir si les prophètes n'étaient pas psychotiques. A présent, on peut se demander si certains n'étaient pas épileptiques.

    Dieu seul le sait.

     

     


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    213. Illusions sanitairesLa pollution de l’atmosphère des villes chinoises est telle que les images que l’on en montre ne permettent plus de voir le contour des bâtiments. Les Chinois dans les rues se protègent les voies aériennes et certains continuent à le faire à Paris dans les environs des Galeries Lafayette, lieu très prisé par les communistes asiatiques.

    Des études auraient montré que cette pollution tuerait par an près de 1,6 million de Chinois. Enfin, pour la plupart, il s’agit d’un raccourci car ce qui tue n’est pas la pollution mais la maladie respiratoire préexistante qu’elle peut aggraver.

    Quoi qu’il en soit, des petits malins vendent, pour 20 dollars pièce, des canettes d’air pur permettant de s’enivrer de 130 à 140 bouffées d’air censé provenir des côtes australiennes ou des montagnes du Canada, bien entendu, si c’est le cas, ces pures canettes sont véhiculées par des transports polluants.

    Cet air en conserve aurait un grand succès chez les Chinois soucieux de leur santé, bien que personne ne peut vérifier la provenance de l’air en boîte. Une inhalation de luxe d’une centaine de bouffées d’air théoriquement non pollué ne changera évidemment rien à la santé de quiconque à moins d’être branché de façon permanente sur des canettes d’air pur et à condition que celui-ci le soit, ce qui serait hors de prix.

    De la même façon, le consommateur qui attend surtout des produits bio des bénéfices pour sa santé (et accessoirement pour l’environnement) ne se fait-il pas des illusions ? On assiste ainsi à une inflation du label « bio » qui frise le ridicule mais pour le plus grand bénéfice des marchands : « Gouvernements, associations écologistes, grande distribution alimentaire, médias, se retrouvent pour vanter les vertus des produits bio. Et cette frénésie nous fait découvrir des produits insolites comme la limonade bio, les pneus bio, les jeans bio, les «cigarettes bio et équitables», les couches bio, les shampoings bio, les aliments bio pour chats jusqu’au «cercueil bio pour les amoureux de la nature»».

    213. Illusions sanitairesL’agriculture bio, elle, doit remplir un cahier de charges précis en adoptant des méthodes de production excluant les produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais) et les OGM, méthodes et résultats étant dûment contrôlés. De ce fait les produits « bio » sont nettement plus chers que ceux issus de l’agriculture habituelle.

    La question est de savoir si ces produits « bio », plus onéreux, apportent un bénéfice en matière de santé (nous ne parlons pas des bénéfices sur l’environnement). Il ne semble pas que l’on ait démontré jusqu’à présent que ce bénéfice existe de façon significative.

    Inversement, il n’est pas exclu que les produits agricoles « bio » en utilisant des engrais naturels, vecteurs possibles de microbes et de parasites, pourraient parfois comporter un risque pour la santé. Une grave crise sanitaire a d’ailleurs eu lieu en Allemagne en 2011 (300O malades, 43 décès !), des graines germées ayant été contaminées par une souche pathogène de la bactérie E. coli (origine fécale) et produites par une ferme allemande pratiquant l’agriculture biologique.

    Nature, naturel, mots magiques qui confèrent à un produit un caractère d’innocuité, un zeste d’innocence édénique. Dire que ce qui est naturel est bon pour la santé parce que naturel est une idée fausse mais rémunératrice.


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    212. Narcisse connecté

    De nos jours, Narcisse (voir "Selfies") est connecté.

    Par sa montre, un bracelet, un patch, et son smartphone, il se regarde, il se surveille. Il peut ainsi connaître sa température, sa fréquence cardiaque, sa pression artérielle, le taux de globules blancs et bien sûr le nombre de pas effectués pendant une période donnée.

    Il se surveille, mais il est aussi surveillé, et parfois puni s’il porte ce bracelet capable de lui délivrer une décharge électrique dans le cas condamnable où le but qu’il s’était fixé n’est pas atteint : arrêter de fumer, de se ronger les ongles ou de se coucher tard. « L’oreillette intelligente », elle, se contente de le sermonner s’il dépasse le nombre programmé de calories ingérées en fonction du menu choisi sur l'application, estimation faite en digérant l’analyse des sons et des mouvements de la mâchoire.

    Le Narcisse de la mythologie se regardait mourir de désespoir.

    Le Narcisse connecté se regarde vivre avec l’espoir de mourir le plus tard possible.

    Le Narcisse de la mythologie admirait son apparence extérieure et était amoureux de son reflet dans l’eau en étant entièrement déconnecté de la réalité.

    Le Narcisse connecté tire son plaisir du fonctionnement standard de ses organes internes en étant entièrement déconnecté du bon sens.

    Dali : « La métamorphose de Narcisse »


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    A propos de l’article précédent : « 211. Révélations » j’ai eu ce commentaire fort sensé de Vega que je me permets de reproduire ici. Il faisait suite à un autre commentaire :

    « Je trouve méprisant le terme d imbéciles attribué aux croyants qui peuplent la terre depuis des millénaires ! parmi ces " imbéciles " des écrivains, des scientifiques des grands médecins etc… même si ces évènements relèvent de la légende, on peut comprendre que tant de gens malheureux de leur vie terrestre trouvent un refuge dans les religions. Et puis comme chacun sait, la médecine n’est pas une science exacte ? ».

    Ma réponse fut la suivante :

    « La médecine n'est pas une science exacte et encore moins dans cet article qui concerne des personnages légendaires (Abraham est mort à 175 ans ! et Moïse a vécu aux environs de 1200 avant JC). Le récit de leurs faits et gestes est également légendaire ou transmis par d'autres et les "symptômes" qui leur sont attribués n'ont peut-être jamais existé. "L'analyse médicale" est en fait un jeu basé sur des données discutables. Par contre si l'on croit à ces récits ou s'ils sont exacts (comme je l'ai dit la vérité est enterrée) alors ces personnages auraient pu être psychotiques.

    Quant à la croyance, elle est hors de la raison, elle est donc évidemment compatible avec l'intelligence concernant d'autres domaines. Par ailleurs la croyance en Dieu ne veut pas dire que l'on croit à tous les dogmes d'une religion. 

    NB. L'ancienneté d'une croyance et le nombre de croyants sont des faits historique et sociologique, elle ne prouve pas sa véracité ».

    Et à propos du mépris :

    Pour ma part, je ne méprise personne, mais si le croyant a le droit de croire ce qu'il veut, j'ai aussi le droit de le craindre s'il croit posséder la vérité et s'il veut me l'imposer. J'ai aussi le droit de m'étonner de ce qu'il croit.

     ***

    Un article repéré par Slate.fr sur The Independent Science Daily vient compléter mon propos sur la séparation entre croyance et intelligence, l’une n’excluant évidemment pas l’autre, une cohabitation que de nombreux génies ont vécue, Newton en est un exemple, parmi bien d’autres.

    « Lorsqu’il est question de foi, cela peut sembler absurde d’un point de vue analytique, explique le Pr Tony Jack, l’auteur principal de l’article paru dans PLOS one. Mais, d’après ce que nous comprenons au sujet du cerveau, l’acte de foi qui permet la croyance au surnaturel revient à mettre de côté la façon critique et analytique de penser afin d’arriver à avoir de plus fortes intuitions émotionnelles ».

    D’après cette équipe, l’IRM montrerait que le cerveau a un réseau de neurones analytiques qui permet de penser de façon critique et un autre réseau plus social qui est lié à l’empathie.

    Huit études ont été faites sur plusieurs centaines d’adultes, entre 159 et 527, selon l’expérience) par le Pr Tony Jack et son équipe qui auraient montré que le croyant fait en quelque sort taire son esprit critique au profit de l’empathie, mais s’il existe un lien entre foi et empathie, il existerait également une relation statistique entre religiosité et moindre intelligence.

    Je me pose cependant des questions ? Quelle était la religion des croyants testés ? Et je suis dubitatif sur le degré de l'empathie des inquisiteurs d’hier et des coupeurs de têtes d’aujourd’hui. 


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