•  

    brouwer devoirsCe tableau a été peint par le peintre flamand Adriaen Brouwer au début du XVIIe siècle (il est mort de la peste en 1638) et s’intitule « Devoirs désagréables d’un père ». Je pense qu’il peut s’interpréter de deux façons.

     

    La première interprétation serait logique si l’on tient compte de l’époque : le père donne la fessée à son enfant.

    Pendant des siècles les rôles du père et de la mère étaient bien définis au sein de la famille. La mère s’occupait de l’enfant en bas âge, de la cuisine, de son intérieur, mais chez les gens riches ces tâches pouvaient être confiées - sous le contrôle de l’épouse – à une nourrice, une gouvernante et des domestiques, l’épouse elle-même étant subordonnée à son époux.

    Le père, c’était l’autorité, la protection de sa famille (allant jusqu’à la guerre) et il avait le devoir de subvenir à ses besoins. Il ne s’occupait de l’enfant que plus tard pour l’éducation, l’apprentissage d’un métier ou de la guerre. Les caractéristiques de ce rôle masculin constituaient aussi des traits apparents de la virilité.

     

    Mais il y a une deuxième interprétation possible suggérée par le torchon tenu par la main du père. Que fait-il dans sa main, si ce n’est pour torcher son enfant ? Car pour lui donner la fessée, ce n’est guère commode. Dans ce cas on aurait là l’ancêtre des « nouveaux pères ».

    En effet, ces dernières décennies le rôle du père au sein de la famille et vis-à-vis de l’enfant  a changé. Le père tient de plus en plus à partager avec la mère (et parfois seul) toutes les tâches que nécessitent un enfant en bas âge. La grande majorité des pères (86% selon Ipsos en avril 2004)) serait prête à prendre un congé paternité de quelques mois au moment de la naissance et même pour la plupart d’entre eux une année sabbatique pour vivre plus intensément leur paternité (c’est l’impact financier qui les retiendrait). Ce sont les plus jeunes (avant 35 ans) qui paraissent les plus convaincus. La mentalité de l’homme a changé, même aux yeux des femmes,  cependant plus sceptiques. Ajoutons que, selon le sondage Ipsos, près d'un homme sur 10 aimerait « beaucoup » être enceint et près de 4 sur 10 pourraient l'envisager.

     

    Dans nos sociétés occidentales on assiste donc à une tendance, pour ce qui concerne leur rôle respectif, vers une féminisation de l’homme et parallèlement à une masculinisation de la femme. Leurs domaines se chevauchent. Se chevaucher, n’est-ce pas la meilleure façon de faire des enfants ?


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  • sloan_election_night.jpgL’embêtant avec des élections est qu’on peut les perdre, aussi chaque pouvoir a une interprétation qui lui est propre des résultats d’un scrutin ou même de l’intérêt d’être élu ou non. Les modes d’emploi en sont très divers :

     

    1) Ne jamais organiser d’élections populaires en considérant que le pouvoir sait mieux que le peuple ce qui est bon pour lui.

     

    2) Organiser des élections avec un seul candidat en lice, celui du pouvoir, considérant que le pouvoir est par définition l’émanation du peuple.

     

    3) Organiser des élections comme on joue à la roulette, le pouvoir espérant être conforté par le peuple et apparaître aux yeux du monde comme un régime démocratique. Qu’à cela ne tienne, s’il les perd, il les annule ou se proclame vainqueur d’une façon ou d’une autre : fraudes réelles, imaginaires ou provoquées, accusation d’une intervention étrangère, décision d’un conseil quelconque tenu par le pouvoir ou autre argutie. Cette façon d’agir tient de la légitime défense, car si l’opposition arrive au pouvoir et à ses avantages, elle risque fort de faire payer au vaincu ses actions passées.

     

    4) Respecter les résultats des élections, le pouvoir ayant fait ce qu’il peut pour le garder en jouant sur le mode électoral et le découpage des circonscriptions. C’est le mode d’emploi des régimes démocratiques, ce qui ne veut pas dire que ce respect des résultats d’un scrutin s’applique automatiquement aux résultats d’un référendum dont on peut ne pas tenir compte ou faire revoter pour obtenir le bon résultat. Ce qui ne veut pas dire que l’opinion d’un député élu du peuple, mais au sein du parti au pouvoir, ait une influence puisqu’il doit se soumettre au pouvoir s’il veut obtenir l’investiture pour être réélu, sa réélection étant le moteur principal de son action.

     

    5) Opter pour des élections justes avec une représentation proportionnelle à l’image de toutes les tendances d’un peuple, ce qui aboutit à un gouvernement injuste où ce sont les tendances les plus faibles qui ont le plus d’influence par le jeu des alliances nécessaires pour gouverner.

     

    Illustration : John Sloan "Nuit d'élection"


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  • vit-C-2.JPGL’agriculture biologique (vous avez déjà vu une agriculture qui ne soit pas biologique ?) fait des miracles : elle réussi à faire pousser des comprimés de vitamine C (acide ascorbique) de façon durable et responsable sans utiliser des engrais chimiques de synthèse, des pesticides de synthèse et bien sûr des organismes génétiquement modifiés.

    L’acide ascorbique ne peut, bien entendu, n’être que de l’acide ascorbique, qu’il soit obtenu à partir de plantes ou par synthèse. Comment un acide ascorbique peut-il devenir BIO ? Et quel peut bien être l’avantage d’un acide ascorbique BIO par rapport un acide ascorbique non BIO ? Le marchand qui vend les comprimés me répondrait sans doute, pour défendre son affichage attractif, que ce n’est pas la vitamine C qui est BIO, mais les ingrédients. A noter en outre que le chiffre 1000 figurant sur le tube ci-contre pourrait être attribué à la dose de vitamine C, habituellement vendue sous ce dosage, il correspond en fait au fruit d’origine, la dose de vitamine C par comprimé étant de 180 mg. Petite entourloupe supplémentaire.

     

    Sur un tube différent, de même provenance, et sans le label BIO,  il est indiqué que LA VITAMINE C EST 100% NATURELLE. Encore une fois, qu’elle est la différence entre l’acide ascorbique naturel et celui qui est « artificiel » et dont la formule chimique (très simple) est évidemment la même ? Impossible ici de masquer l’argument purement publicitaire.

     

    Il est irritant que l’écologie devienne un artifice publicitaire souvent abusif et que les marchands utilisent de façon intéressée et désinvolte les termes « naturel », « éco », « bio », « durable », « responsable » pour attirer les gens sensibles à la destruction de la planète et leur vendre, en général un peu plus cher, leurs produits qui ne diffèrent guère ou pas du tout des produits habituels (sauf, pour les honnêtes, dans la manière de les obtenir).

    Mais le pompon est évidemment à décerner aux grandes entreprises qui polluent largement la planète tout en  nous saoulant de leurs préoccupations écologiques dans leurs publicités émouvantes et pseudo-philanthropiques.


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    Des personnalités comme Axel Kahn ou Boris CyrulniK proposent de supprimer les notes pour les élèves du primaire. Cette notation pour de jeunes enfants leur parait contre productive et traumatisante avec des conséquences psychologiques néfastes qui pourraient, pour certains, être à l’origine du rejet de l’école.  Il faudrait plutôt – et en ceci ils ont raison – faire aimer l’école et la notation ne va pas dans ce sens. Ce qui n’empêcherait pas – si j’ai bien compris leur démarche – l’appréciation de leur travail. Ces personnalités ont de bons arguments, mais j’avoue que l’appréciation me parait assez proche de la notation et que si la notation juge un travail, l’appréciation juge peut-être davantage l’enfant lui-même.

    Une façon pour un jeune enfant d’aimer l’école serait qu’il s’y amuse.

    En ce sens une quarantaine d’écoles coraniques au Royaume-Uni ont trouvé la solution pour amuser les enfants. Selon un documentaire de la BBC, on y apprend comment amputer les mains et les pieds des voleurs (avec schémas à l’appui) et la meilleure méthode d'exécution pour punir un homme reconnu coupable d'homosexualité (on a le choix entre lapidation, bûcher ou chute du haut d'une falaise). Ces leçons sur la charia sont au programme de près de 5000 jeunes de 6 à 18 ans au Royaume-Uni.

    On y apprend aussi la haine, ce qui est motivant pour entrer dans la vie active, la haine des infidèles, dès l’âge de 6ans, en leur affirmant que ceux qui ne croient pas à l’Islam sont voués au « feu de l’enfer » et bien sûr, la haine des juifs (l’enseignement chrétien a été similaire pendant longtemps) qui ressembleraient à des singes et à des cochons (ce qui risque néanmoins de les égarer pour les reconnaître).

    J’ignore si les notes sont supprimées pour ne pas traumatiser les élèves de ces écoles religieuses, mais il y a quelques temps pour ne pas heurter les élèves de confession musulmane dans les écoles publiques anglaises, il a été proposé de ne pas parler de la Shoah dans les cours d’histoire de la deuxième guerre mondiale et dans les écoles publiques françaises des quartiers « sensibles », on le fait avec prudence [ ?]. On se demande vraiment pourquoi, puisque pour cette fois l’Islam n’y était pour rien et que peut-être certains musulmans, malgré leur sensibilité, pourraient être enchantés de voir le peuple juif mené à l’abattoir par un peuple chrétien.

     


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  • Non, je ne veux pas parler du dernier prix Goncourt (que je n’ai pas lu), mais du virtuel à l’origine d’une petite guerre bien réelle. Des soldats nicaraguayens ont récemment franchi le fleuve San Juan, qui sépare le Nicaragua du Costa Rica et ont planté un drapeau sur l’île costaricaine de Calero. L’île est située sur une zone frontalière dont la souveraineté a longtemps été contestée, mais elle a été reconnue comme faisant partie du Costa Rica depuis 1897. Et pourquoi cet incident de frontière ? A cause de Google Maps qui a cédé à tort au Nicaragua une bande de terrain de 2,8 km de long, carte erronée mais que les nicaraguayens considèrent comme absolument correcte.

    Le réel s’est dons aligné sur le virtuel et la carte a rectifié le territoire. Le virtuel devient la référence et tend de plus en plus à remplacer le réel, que ce soit dans les relations humaines, dans les jeux, substituts de la réalité, dans le travail où le courriel prime sur la conversation ou dans les échanges financiers complètement déconnectés de l’économie réelle.

    Cette civilisation du virtuel est évidemment d’une grande fragilité, à la merci de virus informatiques ou tout simplement d’une panne prolongée de l’alimentation électrique. Une dépendance qui risque un jour de se retourner contre nous.

    Mais la dépendance au virtuel n’est pas une nouveauté et l’homme s’y est habitué de longue date par son addiction aux religions, à l’abri des virus et des pannes d’électricité, ce qui n’est pas pour nous rassurer.

     

    Imam prêtre rabbin JR


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  • La création d'Eve

    Henry Fuseli : "La création d'Eve"

     

    La création d’Eve à partir d’une côte d’Adam endormi constitue le premier prélèvement d’organe ou plutôt de tissu sur un être vivant et destiné à un autre. La particularité est ce que ce prélèvement n’était pas destiné à un remplacement d’organe sur un être déjà constitué, mais à la formation d’un être entier à l’image du clonage. Quel a été le procédé utilisé ? Sans être dans le secret des Dieux, je suppose qu’à partir de la moelle osseuse de la côte, les cellules plutôt ambivalentes à l’origine des cellules du sang ont été dédifférenciées (en supprimant leur orientation pour fabriquer un tissu ou un organe donné) et devenues totipotentes comme les premières cellules d’un embryon (cellules souches), elles ont alors été capables de former un être entier qui, avouons-le, est plutôt réussi.

    De ce fait, on peut donc considérer Adam comme l’embryon de l’humanité et Dieu comme le premier biologiste ayant manipulé cellules et tissus.

     

    Il faut ensuite noter que l’ablation d’une des côtes d’Adam est la première intervention faite sous anesthésie générale. James Y. Simpson, en 1848, après la première mise au monde, sous anesthésie générale au chloroforme, à Edimbourg, d’une petite fille (prénommée Anesthésia), n’a pas manqué de le faire remarquer aux religieux qui lui reprochaient d’aller contre l’injonction divine qui voulait que la femme enfante dans la douleur.

     

    Soulignons enfin qu’Eve, excroissance costale d’Adam, a été conçue de façon perverse, la rendant d’emblée dépendante de l’homme. Dans cette vision biblique, la femme n’est que du flanc, et beaucoup la considèrent toujours comme telle.

    Pourtant, une légende talmudique vient un peu corriger cette injuste conception. Selon cette légende, un jour, un mécréant s’est adressé à un grand rabbin en lui disant qu’il ne croyait pas en son Dieu car Celui-ci s’était comporté en voleur  en prenant une côte à Adam endormi pour en faire la première femme. Alors que le grand théologien hésitait à répondre, sa femme intervint pour dire : « Si quelqu’un entre dans une maison, prend un pot en étain et le remplace par un pot en or, est-il un voleur ? »


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  • Je suis allé en Birmanie il y a 38 ans, deux ans après l’ouverture des frontières aux voyageurs. J’ai failli ne pas y entrer car j’avais sur moi un petit appareil Kodak qui avait éveillé les soupçons des policiers. Devant cet objet mystérieux, ils m’avaient considéré d’emblée comme un espion.

    pagan.jpgJ’ai le souvenir d’un pays magnifique où les gens eux-mêmes sont beaux, où les pagodes souvent superbes poussent comme des champignons dorés, notamment dans la vallée de Pagan où l’ancienne  capitale a été depuis évacuée car ses habitants avaient mal voté lors de la dernière élection. Bien sûr, un guide nous escortait et nous n’étions pas entièrement libres de nos mouvements.

    Curieusement, ce pays avait conservé les traditions de l’époque britannique et à la porte du restaurant de l’hôtel de Rangoon, un maître d’hôtel m’en avait interdit l’entrée car je ne portais pas de cravate. Nous avons dîné dans un silence oppressant à côté d’une table où une vingtaine de Chinois, tous en veste « Mao » identique, mangeaient sans dire un mot, sans doute étouffés par une crème Chantilly qui avait un goût de dentifrice.

    Dans la magnifique pagode de Rangoon, les enfants demandaient la permission de toucher les cheveux blonds de ma femme car ils n’en avaient jamais vus.

    pagode-de-Rangoon.jpg

    En ce moment se déroulent des élections, les premières depuis 20 ans, les dernières que la junte militaire avait perdues ayant tout simplement été annulées, les militaires bien au chaud dans leurs privilèges désirant – c’est humain – les conserver. Chacun sait que ces nouvelles élections sont une mascarade et que la junte, cette fois, s’arrange pour les gagner. On se demande bien pourquoi les militaires tiennent tant à paraître démocrates puisque tout le monde sait qu’ils ne le sont pas.

    Vous vous demandez peut- être pourquoi je vous raconte tout ça. Bien sûr, il faut comparer ce qui comparable, mais nous avons la chance de vivre dans une démocratie, certes imparfaite, certes très inégalitaire et parfois scandaleuse, certes critiquable, mais justement nous pouvons la critiquer et nous moquer, parfois méchamment, de ceux qui la dirigent. Alors en pensant aux billets de la blogosphère, les miens comme ceux des autres, j’ai eu une pensée pour la Birmanie,  car je ne suis jamais allé en Corée du Nord.


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  • On écarte sa voiture de bonne grâce pour laisser passer une ambulance ou une voiture de pompiers. Pour une voiture de police, la prudence veut que l’on s’écarte également. Pour les voitures des dignitaires  qui cherchent à passer de force dans les embouteillages, le cocher criant jadis aux manants  de s’écarter pour laisser le passage au carrosse du prince remplacé aujourd’hui par une paire de motards, j’avoue que j’ai quelque réticence à m’écarter. Un de mes amis qui faisait la sourde oreille a reçu dans la carrosserie de sa voiture un coup de pied – non pas de l’âne – mais du motard qui escortait le  carrosse du prince laïque.

     

    Je retranscris ici un billet paru le 2 novembre dans une revue médicale :

    « Un de nos confrères me racontait que, se rendant à la clinique T. à Paris pour une urgence au bloc, il avait emprunté un couloir réservé aux autobus. Résultat : une contravention à 90 € ! Après tout, la loi, c’est la loi ! Même s’il y a longtemps eu une tolérance.

    Le lendemain, je lisais que les voitures d’un certain nombre de privilégiés de notre nomenklatura, bénéficiaient d’un gyrophare, d’un avertisseur 2 tons et d’une plaque « Police » sur le pare-soleil.

    Dans la liste de ces bienheureux, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, le président de la Mission de lutte contre les dérives sectaires… et d’autres hauts dignitaires, dont les seules urgences sont de ne pas rentrer trop tard pour le dîner…

    La notion d’urgence est « très subjective » doit penser Monsieur le Préfet de police. »

    (E. Vincent)

     

     Goya-Le-carrosse.jpg

    Goya « Le carrosse »


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  • Le 14 octobre 2009, j’avais écrit une fable : « Le bon sens » et je m’aperçois que cette fable contient une solution possible à la situation bloquée actuelle.

    Le gouvernement est bloqué sur ses positions. Eric Woerth, bien que bloqué par ses casseroles, bloque le vote au Sénat, les syndicats forment bloc mais ne savent pas comment débloquer la situation, les raffineries débloquées se bloquent dès que le bloc de CRS se retire, les automobilistes sont bloqués dans leur voiture, les lycéens peuvent sécher leurs cours sans remords et guérir leur angoisse de l’avenir en débloquant dans la rue, les casseurs envoient des blocs dans les vitrines et enlèvent tout en bloc.

    Bref, ça va mal, avec les jeunes destinés à payer la retraite des vieux mais qui craignent pour la leur et les vieux qui tombent malades dès qu’ils la prennent.

    Alors que constatons-nous aujourd’hui ? 

    Dès que les jeunes prennent conscience d’eux-mêmes, beaucoup (nous ne parlons pas des marginaux qui acquièrent rapidement une indépendance aux dépens des autres) passent l’essentiel de leur temps enfermés dans des établissements austères, à étudier, même chez eux, à préparer des examens ou des concours, à apprendre un métier, à chercher un poste ou à faire des petits boulots s’ils n’en trouvent pas ou ont été licenciés.

    Plus tard, dans le meilleur des cas, les gens se marient, doivent élever des enfants, divorcer, payer une pension, enterrer leurs parents et gravir péniblement les échelons d’une éventuelle carrière.

    A la fin, lorsqu’ils sont plus ou moins satisfaits de leur situation (je parle des meilleurs cas), ils partent à la retraite ou sont obligés de la prendre (je ne parle pas des politiciens que l’on est parfois amené à abattre pour ne plus les voir). Et que se passe-t-il alors ? Ils ne font plus grand-chose, certains s’ennuient et regarde leur corps dépérir au point de se suicider.

    On constate donc que la jeunesse qui possède tous les atouts pour jouir de la vie, perd beaucoup de temps à ne pas en jouir, alors qu’au-delà de la maturité on a le temps d’en jouir mais pas toujours les possibilités mentales et physiques pour le faire.

    La solution est donc d’inverser le processus : laisser tout le temps aux jeunes pour s’éclater et demander, dès la maturité, aux anciens, tant qu’ils en sont capables, d’étudier et de travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive.

    C’est ainsi que les jeunes entretenus par leurs aînés, devenus plus nombreux, pourront être heureux et avoir beaucoup d’enfants qu’ils laisseront aux vieux satisfaits d’être utiles, en espérant que leur vie n’en sera pas abrégée, car qui payerait alors la retraite des jeunes ?!

     


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  • A propos de mon billet sur Basquiat (« Basquiat était-il un génie ? ») un ami blogueur (Âne debout) pose la question de la définition de l’art. A cette question, qui a été l’objet de beaucoup de littérature, je ne pense pas que l’on puisse répondre dans l’absolu, comme on ne peut pas répondre à la question : qu’est-ce qui est beau ?

    Chacun a son idée sur l’art, chacun a ses critères pour le définir, aussi vais-je tenter de donner mes trois critères qui n’ont rien d’originaux et qui ne sont sûrement pas valables pour tout le monde.

     

    Il y a d’abord le savoir-faire, le côté artisanal de l’art, celui qui necessite un apprentissage, un travail et comme le disait Brassens : « le don sans technique n’est qu’une sale manie ». Le peintre doit apprendre à dessiner, à faire ses couleurs, le sculpteur doit apprendre à tailler et à maîtriser la matière, le danseur doit maîtriser son corps et obéir à une chorégraphie, le musicien doit travailler de longues heures sur son instrument ou sur les finesses de la compostion.

     

    Ensuite arrive l’œuvre elle-même, le résultat de ce travail  et en donnant trois exemples, je vois trois possibilités (pour se limiter à la peinture) :

    Soulages peint des tableaux entièrement noirs, on peut aimer ou ne pas aimer, mais il y a là un savoir-faire et un travail qui en font des œuvres d’art, le noir devenant autre chose que la négation de la lumière.

    Andy Warhol a peint des boites de soupe, il y a là un travail, mais est-ce de l’art puisque ces œuvres ne dépassent pas le niveau d’une affiche publicitaire plutôt médiocre et sans aucune transcendance du réel ?

    Et je crois que l’on ne peut plus parler d’art lorsqu’il n’y a pas d’œuvre, car il arrive que l’on expose des non-œuvres : une toile blanche, un morceau de bidoche, un bidet ou des excréments où il y a plus de perversion ou de provocation que de savoir-faire.

     

    Enfin, il y a le ressenti du spectateur ou l’auditeur, celui-ci a sa définiton de l’art et des émotions personnelles devant une oeuvre qui viennent de son vécu, de son éducation, des influences qu’il subit, de son snobisme, de son intérêt personnel s’il doit vendre ou acheter, tous ces facteurs vont jouer dans son jugement. C’est un niveau indéfini et éminemment variable. Si quelqu’un vous dit qu’il ressent un émotion devant une toile blanche ou une merde, on ne peut que s’incliner, mais ressentir une émotion devant une non-œuvre me semble suspect, c’est ce type de jugement qui, dans l’art contemporain, a transformé rien en quelque chose, contribuant à la dégradation de l’art mais en permettant un commerce lucratif de la nullité.


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