• AINSI VA LA VIE III

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    Gustav Klimt "Le baiser"
     
    DONNE-MOI UN BAISER
     
    Sous les cubes de béton métallique
    Dans le flot des passants solitaires
     
    Sous le vol circulaire des oiseaux
    Dans les artifices bucoliques des jardins
     
    Sous le lambris douteux des bistrots
    Dans l’euphorie complice du vin
     
    Sous le halot porcelaine de la lune
    Dans la tiédeur de nos haleines
     
    Sous les porches à l’ombre opportune
    Dans la cage ouverte des escaliers
     
    Sous les poutres enlacées des gares
    Dans l’attente désœuvrée des départs
     
    Sous les tresses défaites des bocages
    Dans l’odeur verte de l’herbe coupée
     
    Sous les mèches folles des nuages
    Dans la blessure ouverte des sillons
     
    Sous les larmes glacées des auvents
    Dans la pureté des flocons blancs
     
    Sous la chaleur lumineuse de l’été
    Dans la fraîcheur du sable humide
     
    Sous la traîne aurifère du couchant
    Dans l’écume haletante de la mer
     
    Sous la pluie qui pleure sur ton visage
    Dans les risées du vent volage
     
    Donne-moi un baiser

    Paul Obraska

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    René Magritte "Les amoureux"
     
    DEREGLEMENT DES SENS
     
    Ils s’appartiennent les amants
    L’un contre l’autre, joue contre joue
    Pas aveugles mais malvoyants
    La tête dans le sac de l’amour fou
     
    La maigre osseuse est élancée
    La dépensière a de l’élégance
    La grosse de la volupté
    L’obèse de la prestance
    Le violent de la virilité
    L’entêté de la constance
    Et la séduction excuse l’infidélité
     
    Les amants après avoir été aveuglés
    Sortent du sac et deviennent sourds
    Ils n’écoutent que ce qu’ils veulent entendre
    Ils n’entendent que les mots d’amour
    Que les mots consentis, les mots tendres
    Ils n’entendent pas les mots amers
    Les mots d’ennui, les mots de colère
     
    Et les amants finissent par ne plus s’entendre
    Par ne plus se voir
    Leur amour n’a plus de sens
    Il n’a plus d’espoir
    Et ils remettent le sac pour l’indifférence


    Paul Obraska
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  • Commentaires

    1
    Mardi 11 Mars 2008 à 09:59
    Bonjour Paul encore de très beau texte que je viens de lire, bravo continue comme ça. Je te souhaite une excellente journée Paul
    2
    Mercredi 12 Mars 2008 à 08:00
    Tout simplement Super ! A très bientôt
    3
    Mercredi 12 Mars 2008 à 10:44
    Oui Hélas, c'est souvent comme cela que cela termine ce que tu écris et décris dans "dérèglement des sens !"
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