• A quand le retour des sottises ?

     

    « Songez qu’il y a cinq ou six semaines encore on discutait gravement de l’opportunité d’habiller les petits garçons en rose et les petites filles en bleu ; d’offrir des tenues d’infirmière aux premiers et de shérif aux secondes ; ou encore de privilégier les chiffres, les lettres ou les couleurs dans l’évaluation des élèves. Aujourd’hui, on n’ose plus. La tragédie nous a délivrés de la sottise. Pour combien de temps ? »

    Ce paragraphe est tiré d’un article de Jacques Julliard paru dans Marianne le 2/02/15. Quand on a vu ce qui s’est passé dans un grand nombre d’écoles où des élèves d’origine arabe ont plus ou moins soutenu les tueurs se revendiquant de l’islam, et plus ou moins exprimé leur adhésion à l’obscurantisme, qu’il s’agisse, selon leur âge, de leur opinion personnelle ou de celle de leur milieu familial, il faut en effet prendre conscience des préoccupations quasi puériles et des débats complètement déconnectés de la réalité qui dominaient l’enseignement. Il y avait manifestement plus urgent à faire.

    Comme le dit également Julliard, l’école n’est pas « une clinique de câlinothérapie » et il se réjouit que l’on parle à nouveau d’autorité. Ce n’est pas non plus un forum de discussion où tout est mis sur le même plan à égalité avec le savoir élaboré selon les règles de l’esprit scientifique. Toutes les pensées ne se valent pas, à commencer par le « fait religieux » que l’on veut introduire dans l’enseignement et qui n’a rien à voir avec la raison. La religion est une croyance et aucunement un savoir démontré, et elle ne devrait entrer dans les connaissances à enseigner dans les écoles laïques que sous son aspect historique.

    Je crains cependant que passé le choc des attentats islamistes, on en revienne à des débats sur les horaires, les notes, les stéréotypes, les genres etc…Que l’on fasse entrer en classe « sous prétexte de libre discussion, les préjugés des parents, les racontars de la récré » ou des opinions sans fondement, en oubliant la vocation première de l’école qui est la transmission des savoirs établis par la raison, en apprenant dans le même temps aux esprits à raisonner en toute indépendance.

    Car il ne faut pas se leurrer, venant du fond des siècles l’obscurantisme est de retour. Il est tellement plus facile à apprendre que les sciences.

    « Bonnes adressesBien connu des services de police »

  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Février 2015 à 22:40

    Bien vu Doc, mais j'espère que ce sursaut de lucidité par rapport à l'enseignement de nos rejetons sera suivi. Cette prise de conscience qui passe au travers de l'école laïque, en impliquant les parents qui avaient baissés les bras depuis fort longtemps, est une excellente chose. L'histoire de notre pays, de nos droits civiques pour honorer notre nationalité reste primordiale. Je veux y croire mon ami, même si cela vous parait utopiste.

    Bonne soirée. ZAZA

    2
    Mercredi 4 Février 2015 à 13:09

    Je ne sais pas si les parents ont baissé les bras vis à vis de l'école. Je crois au contraire qu'ils ont tendance à intervenir dans l'enceinte scolaire pour défendre leur rejeton et en sapant par la même occasion l'autorité des maîtres. C'est peut-être vis à vis de leurs rejetons qu'ils ont baissé les bras.

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    3
    Mercredi 4 Février 2015 à 14:11

    Pour ma part, je crois que les débats de société, que ce soit sur le genre, sur la parité, sur les notes, sur l'euthanasie, que sais-je encore, sont une composante essentielle de notre culture. Ce sont ces débats qui nous font avancer plus vite que les autres (les débats, pas toutes les bêtises qui y sont dites)  Ce sont ces débats qui nous distinguent des cultures figées et crispées sur leurs interdits, leurs sujets tabous et leurs traditions millénaires.

    Je suis donc assez d'accord avec Julliard et vous sur la nécessité d'être intransigeants sur nos principes mais assez dubitatif à l'idée  suggérée que ce serait  plus d'autorité et moins de débats (à l'école ou dans la société) seraient de nature à renforcer notre culture.

     

    4
    Mercredi 4 Février 2015 à 14:46

    Je suis évidemment pour les débats dans la société, mais je ne suis pas partisan des débats sociétaux, politiques et religieux à l'école, sources d'affrontements et de divisions. L'école doit donner aux élèves les outils et les connaissances historiques, scientifiques, et dialectiques pour penser, mais en évitant l'étalage des opinions. J'ai connu cette école "sanctuarisée" et il me semble qu'elle était pleinement efficace dans sa mission de transmission des connaissances. De ce point de vue, Mai 68 n'a pas été une bonne chose.

    5
    Mercredi 4 Février 2015 à 14:46

    "Passé le choc des attentats islamistes"...ne vous inquiétez pas trop, je

    crains que nous ne connaissions à l'avenir des chocs successifs et un

    peu incessants...ce n'est pas toutefois ce qui va rendre son efficacité à 

    l'Ecole de la République, ne rêvons pas, ça c'est foutu.

    Amitiés

    6
    Mercredi 4 Février 2015 à 14:57

    Quand les chocs se multiplient, leur impact finit par s'émousser. Question de survie. Je ne sais pas s'il faut changer l'école, mais il y a sûrement des élèves qu'il faudrait changer.

    7
    Lundi 9 Février 2015 à 18:28

    Les "débats" à l'école: un cauchemar! On imagine très bien lors des cours sur le "fait religieux" ce que pourraient être ces prétendus débats entre tenants de telle ou telle religion.

    Vous avez raison, le fait religieux ne peut être étudié que sous son aspect historique au sens le plus large, c'est à dire incluant les arts, l'architecture, la peinture, la musique, la littérature etc. en excluant la religion elle-même. Ce qui dans l'état actuel de notre société est quasiment impossible.

    8
    Lundi 9 Février 2015 à 22:47

    Et c'est dommage pour les religions elles-mêmes car l'aspect le plus à leur avantage est leur apport à l'art et à la culture.

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