• A la recherche de l’incohérence

    A la recherche de l’incohérenceJ’ai consacré plusieurs billets aux Ig Nobel, cérémonie fantasque qui couronne chaque année des travaux scientifiques insolites, pour ne pas dire farfelus quant aux objets de recherche, mais réalisés avec tout le sérieux que l’on peut exiger de chercheurs. Un article dans un magazine (à propos de la sortie d’un nième livre du graphomane compulsif Michel Onfray) me rappelle qu’il existait à la fin du XIXe siècle un mouvement artistique lancé en 1882 par l’éditeur Jules Lévy à l’origine d’expositions d’œuvres dont le but principal était de faire rire en montrant au public des productions incohérentes. « Tous les matériaux peuvent être utilisés, toutes les inspirations, tous les thèmes. Le but est de faire rire, par tous les moyens ». Heureuse époque entre la guerre de 1870 et celle de 1914 où il fallait, en effet, se dépêcher de rire pendant ces quatre décennies.

     

     

    L’article que j’ai parcouru (et inspiré du livre d’Onfray que je n’ai pas lu) A la recherche de l’incohérencesignale comme œuvres : « La vénus de mille-eaux », sculpture recouverte d’étiquettes d’eaux minérales, « Les pieds », sculpture sur fromage. On doit à ce mouvement le premier monochrome, œuvre du dramaturge Paul Bilhaud intitulé : « Combat de nègres pendant la nuit » (qui aurait été probablement « effacé » aujourd’hui), imité l’année suivante par Alphonse Allais qui exposa un monochrome rouge qu’il intitula : « Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer Rouge ». Aujourd’hui, on rit beaucoup moins devant les monochromes contemporains exposés par des « artistes » qui se prennent au sérieux. Le premier monochrome (politiquement incorrect) : A la recherche de l’incohérence

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  • Commentaires

    1
    Samedi 21 Mai 2022 à 19:39

    J'imagine en effet très bien l'amateur d'art parisien des années 1880, se disant -et disant à ses proches- : "Bon, on n'a plus que trois bonnes décennies pour se dépêcher de rigoler les enfants, parce que vers les années 1910-1915 on n'en aura plus l'occasion avant peut-être longtemps..."

     

      • Samedi 21 Mai 2022 à 19:49

        L'expérience du passé doit nous encourager aujourd'hui à rigoler avant que le ciel nous tombe sur la tête

      • Samedi 21 Mai 2022 à 20:03

        Après la guerre de 70, l'ambiance en France était à la revanche, le regard fixé sur "la ligne bleue des Vosges".

    2
    Samedi 21 Mai 2022 à 20:20

    De nos jours, il n'y a pas que l'art qui est incohérent.

      • Samedi 21 Mai 2022 à 20:48

        Oui, mais les autres incohérences ne sont pas drôles.

    3
    Samedi 21 Mai 2022 à 20:58

    Aujourd'hui ce n'est pas seulement l'art qui est incohérent, la politique s'y est mise aussi !

      • Samedi 21 Mai 2022 à 21:02

        Elle a toujours été incohérente mais on ne le savais pas.

    4
    Samedi 21 Mai 2022 à 23:00

    Je n'ai pas trouvé d'image de La Vénus de mille-eaux. Dommage, je suis certain qu'elle était plus artistique (et en même temps plus abordable financièrement) que les vulgaires Mona Lisa à moustaches de Duchamp et Dali. smile

      • Samedi 21 Mai 2022 à 23:11

        Je crois que l'on a un peu perdu le goût de  cet humour potache.

      • Dimanche 22 Mai 2022 à 10:28

        ...pour monsieur Carlus :

        lien numéro un cool cool cool

        lien numéro deux sarcastic

         

      • Dimanche 22 Mai 2022 à 10:40

        Merci. C'est également pour moi. Toujours remarquable comme découvreur d'illustrations.

      • Dimanche 22 Mai 2022 à 11:14

        Merci beaucoup, cher Bedeau. Vous êtes plus fort que Google.

         

        PS : Cher Dr WO, pour ceux de vos lecteurs qui aimeraient admirer la collection complète des monochromes d'Alphonse Allais, elle est là.

      • Dimanche 22 Mai 2022 à 11:41

        Alors que le premier monochrome a été attribué à Kasimir Malevitch : "Carré blanc sur fond blanc" qui date de 1918, c'est à dire bien plus tard. Comme quoi il suffit de se prendre au sérieux pour être considéré comme un innovateur, Paul Bilhaud et Alphonse Allais s'amusaient mais faisaient la même chose, avec le tort d'y ajouter un commentaire hilarant. Le rire se vend moins cher alors qu'il est infiniment plus précieux.

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