• 499. La France est déprimée

    499. La France est dépriméeLes hexagonaux sont naturellement pessimistes et le seraient davantage que les Afghans ! Un Français sur cinq est atteint d’un trouble psychique. En 2022, 8,5 millions de Français se sont fait soignés pour une maladie psychiatrique chronique. Les symptômes dépressifs ont été relevés chez 16% de la population en septembre 2023 (la prévalence a dépassé 22% en 2021 lors de la pandémie à SARS-Cov-2).

    En matière de dépression, ce sont les jeunes adultes qui sont en tête et notamment les jeunes filles : près de 23% des lycéennes présentaient des symptômes dépressifs en 2022 (le taux était de 18% en 2018), avec des hospitalisations pour des gestes auto-infligés qui sont passés pour les femmes de 10 à 24 ans, de 12500 en 2019 à 18000 en 2022, avec une augmentation impressionnante des tentatives de suicide et de la consommation d’antidépresseurs (surtout pour les jeunes filles) pendant la pandémie. Cette dernière a évidemment joué un rôle déclencheur en raison des contraintes imposées à la population, et notamment à la jeunesse.

    Mais en dehors de la pandémie, on n’a jamais pu dire que l’état psychique des Français était fameux, ils ont toujours été les plus grands consommateurs de psychotropes. Et ce constat est difficile à comprendre, cette insatisfaction permanente explique peut-être le prurit de la révolte, mais pourquoi ? Les Français ont la chance d’habiter un pays magnifique, de bénéficier d’une riche culture, d’une belle histoire, d’un environnement que le monde entier se déplace pour admirer. Ils ont la chance d’avoir un système social plutôt généreux, peut-être trop si l’on regarde la dette accumulée depuis des décennies. Ils vivent encore sous un régime qui préserve la liberté de chacun, même si certains crient à la dictature sans admettre que pouvoir le crier est la preuve qu’ils sont libres. Les nouvelles générations ont des moyens de communication et d’information fabuleux, peut-être trop. Bien sûr, il y a des gens qui n’y arrivent pas comme en tout lieu et en tout temps. Bien sûr, les dangers existent, les mœurs changent, mais la guerre n’existe pas encore sur notre sol alors qu’elle s’étend ailleurs. Les plus vieux se souviennent du service militaire qui n’existe plus pour les jeunes, de la guerre d’Algérie et de l’envoi du contingent pour y combattre en restant sous les drapeaux pendant 28 mois. C’est long près de deux ans et demi pour des jeunes, surtout soldats dans une guerre…Je ne me souviens pas qu’ils aient été particulièrement déprimés.

    Source principale : Antoine Pelissolo, éditorial de la Revue du Praticien, octobre 2024

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  • Commentaires

    1
    Bernadette
    Lundi 21 Octobre à 17:25

    Je crois qu'il y a une erreur de chiffre (un zéro en trop ?).

    Sinon, c'est vrai que c'est assez inquiétant comme constat. Mais comme il y en a pour seriner que nous sommes d'affreux jojos, sexistes, esclavagistes, racistes, et j'en passe, cela ne doit pas remonter le moral des troupes.

      • Lundi 21 Octobre à 17:34

        Non, un zéro en moins que j'ai rajouté (18000 et non 1800). Mais tous les pays occidentaux ont droit à ces reproches. Le Français serait-il plus vulnérable à la culpabilité ?

    2
    Lundi 21 Octobre à 17:36
    Pangloss

    Le Français est exigeant. S'il n'obtient pas ce qu'il estime être en droit d'obtenir, il déprime ou se révolte.

      • Lundi 21 Octobre à 17:57

        C'est même l'insatisfaction permanente sans exigence particulière.

    3
    Lundi 21 Octobre à 18:32

    Permettez-moi de me la jouer sociologue. C'est peut-être aussi que le phénomène est quantitativement  et qualitativement mieux observé chez nous qu'ailleurs.  Peut-être que la dépression est détecté beaucoup plus en amont en France qu'au Mexique et qu'en Afghânistân.

    Par exemple, dans le cinquième de Français atteints de troubles psychiques, il y a, je suppose, les dépressions post-partum. Combien de pays (ou combien de cultures) reconnaissent l'existence d'une dépression de ce genre  ?

    Une question du même ordre s'est posée il y a qq années entre la Turquie et la Suède: En réponse à des conseils de précaution donnés aux touristes par un Consulat suédois en Turquie, la Turquie, vexée, avait fait  remarquer à la Suède qu'elle avait un pourcentage de viols par habitant supérieur au sien et même, que les chiffres suédois étaient parmi les plus élevés du monde. Les Suédois avait logiquement répondu que ce chiffre ne prouvait qu'une chose, c'est qu'en Suéde les femmes violées portaient plainte. Et que ce chiffre élevé du nombre de plaintes pour viols étaient paradoxalement une bonne chose en matière de lutte contre le viol.

      • Lundi 21 Octobre à 18:53

        Il s'agit surtout de maladies psychiatriques chroniques (ce que n'est pas la dépression du post-partum). En dehors de l'évaluation du pessimisme où la France est bien placée, comme elle l'est également dans la consommation de psychotropes par rapport aux pays de même niveau économique, ce billet fait état du constat français : 1 personne sur 5 c'est beaucoup et 18000 hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les jeunes filles, c'est énorme. Je veux bien que l'on compte mal ailleurs, mais ce n'est pas consolant.

    4
    Lundi 21 Octobre à 20:18

    Ceci est un avis personnel qui ne repose sur aucune étude sociologique ou historique sérieuse et ne saurait avoir valeur de démonstration de quoi que ce soit face à une analyse sérieuse des arcanes du Pouvoir par des personnes compétentes et objectives, mais je trouve qu'il est un peu déprimant d'habiter un pays qui a comme députés des Louis Boyard et des Sandrine Rousseau, quand on pense que dans un temps pas si lointain on avait eu des Victor Hugo ou des Léon Gambetta.

    Je vais essayer de me faire prescrire du Xanax, il parait que c'est épatant.

     

      • Lundi 21 Octobre à 20:48

        Je suis bien d'accord sur les facteurs aggravants que constituent ces personnages éprouvants dont l'agitation est pénible pour ne pas dire insupportable.

    5
    Brindamour
    Mardi 22 Octobre à 09:59

    Je suis surpris par vos étonnements. En temps de guerre le taux de suicide et de dépression baisse. Ce qui veut dire que ces évènements sont déconnectés de la réalité que ces gens vivent. Il faut chercher ailleurs.

      • Brindamour
        Mardi 22 Octobre à 10:09

        Je rajouterai que quand vous luttez pour votre survie vous n’avez pas le temps de vous attarder sur vos souffrances psychiques. 

      • Mardi 22 Octobre à 10:12

        Je ne m'étonne pas, je constate simplement que plus les conditions pour être heureux (ou moins malheureux) existent, moins on l'est. En temps de guerre les préoccupations vitales effacent les préoccupations mentales.

        NB ma réponse a été postée en même temps que votre complément et sans en avoir pris connaissance. Nous avons donc la même opinion.

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    6
    Souris donc
    Mardi 22 Octobre à 10:16

    Les médecins ne sont pas assez attentifs au sevrage quand ils prescrivent des anti-dépresseurs ?

    Plus automédication de stupéfiants et alcools.

    Donc la France est championne de la consommation de psychotropes. Sans raison objective due à la situation politique ou économique.

      • Mardi 22 Octobre à 10:26

        Le sevrage des antidépresseurs est difficile et quasi impossible quand le traitement a été long. Si la dépression est mineure, il vaut mieux trouver une autre solution. Mais je ne suis pas psychiatre, cependant dans mes observations, il m'avait semblé que le psychiatre avait le comprimé facile. je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui.

      • Souris donc
        Mardi 22 Octobre à 10:55

        Il y a le CBD shop, autorisé à avoir pignon sur rue.

        Il vend cet extrait de cannabis comme d'autres des fraises tagada. Ou du tilleul pour dormir

      • Mardi 22 Octobre à 11:25

        Le cannabidiol bien qu'extrait du chanvre n'est pas considéré comme un stupéfiant ou comme un psychotrope. Il a tout de même des effets sur l'humeur, sinon personne ne l'achèterait dans les boutiques.

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