-
461. L’intoxication par le mot
Dans les troubles du langage (aphasie) il existe parfois ce que les neurologues dénomment une « intoxication par le mot » caractérisée par des phénomènes de persévération qui consistent en la répétition fortuite de mots ou de phrases émis peu de temps auparavant. Les intoxications par le mot entrainent une production intempestive et régulière, sans raison apparente, d’un mot ou d’une phrase appartenant ou pas au contexte de parole. Il me semble que ce phénomène s’observe de plus en plus fréquemment, et notamment dans le monde politique, surtout lorsque le patient est dominé par une idéologie productrice de phrases toutes faites, avec l’impression que la personne atteinte n’attend que le moment pour les émettre, même si parfois cette production linguistique est en contradiction avec le discours ambiant. Le discours des idéologues consiste essentiellement à ouvrir des tiroirs déjà remplis et à étaler leur contenu. D’ailleurs, l’auditeur sait que ce fragment linguistique va être prononcé dans le cours du discours, l’ayant entendu répété oralement ou par l’écrit de multiples fois par les tenants de la même idéologie. Pour donner un exemple collectif, une tribune est parue le 13 septembre dans Politis signée par de multiples organisations et de personnalités dont l’inévitable Adèle Haenel, tribune dénonçant l’interdiction des abayas (et qamis) à l’école comme une « offensive raciste, islamophobe, sexiste et patriarcale ». On voit par cet exemple que « l’intoxication par le mot » ou par une brochette de mots peut être en contradiction avec la réalité mais le patient ne peut s’empêcher de le ou de les émettre, quel que soit le contexte. Illustration : Soutine « La folle »
-
Commentaires
Nous n'avons pas de traitement pour l'intoxication par le mot. Certains patients guérissent spontanément en vieillissant. D'autres passent bizarrement d'une intoxication à son opposée. Beaucoup sont incurables ou simulent par intérêt.
Je pense que l'on pourrait les soigner si l'on le voulait pleinement, mais les soigneurs (mais y en-t-il vraiment ?) sont des ladres qui n'oseront jamais
-
Jeudi 21 Septembre à 16:32
Seriez-vous partisane d'une solution radicale ?
-
Jeudi 21 Septembre à 20:45
Bien sûre que non, mais comme le dit Panglos on peut leur renvoyer la patate chaude en espérant qu'ils se brûleraient ???
-
Jeudi 21 Septembre à 20:51
Je crois qu'ils sont insensibles aux patates et nous sommes dans la purée.
-
L'intersectionnalité appliquée à l'ennemi.
PS : Du point de vue opposé, la victime de cette "offensive" (en gros l'imam qui tente d'imposer l'abaya) n'est ni raciste, ni sexiste ni patriarcal.
-
Jeudi 21 Septembre à 17:47
Cette brochette de mots ahurissants est sortie toute cuite des idiots utiles fortement intoxiqués par l'islamisme, quant aux idiotes, elles sont bien sûr féministes en réclamant pour les femmes (les autres) le droit d'être soumises aux hommes.
-
6Souris doncJeudi 21 Septembre à 18:26Le monde politique sait aussi nous distraire.
Bruno Le Maire dans sa Fugue américaine, n'a pas peur du porno. L'extrait cité dans Marianne est un peu long, mais qui l'eût cru que Le Maire pouvait être aussi cru? L'eusses-tu cru ?
-
Vendredi 22 Septembre à 10:49
Le Maire de tous les vices.
-
Suivre le flux RSS des commentaires
Ajouter un commentaire
Le blog sans ordonnance de Paul Obraska
Créer mon blog
C'est certes amusant de comparer obsessions verbales des extrêmes (extrême-droite ou ultragauche, comme on dit) à un trouble neurologique, mais on serait tenté de dire que, comme tout trouble recensé par la médecine ou comme n'importe quelle intoxication, tout ça peut ou doit se soigner ou se traiter... électrochoc, camisole chimique, camps de rééducation...?
NB je réponds à votre plaisanterie par une plaisanterie douteuse