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392. Otez l’osé
Pendant mon internat et même mon clinicat, je fréquentais quotidiennement la salle de garde de l’hôpital où j’effectuais mes fonctions pendant le semestre de mon affectation. Les salles de garde étaient toujours décorées par des fresques plus ou moins réussies, mais parfois remarquables soit en raison du talent amateur d’un interne, soit parce qu’un ami non médecin était sollicité bénévolement. C’est ainsi que j’ai pu admirer dans je ne sais plus quel hôpital une fresque dessinée par Chaval intitulée : « Mon Dieu, prothèsez-nous »
Et vous imaginez aisément de quelle prothèse il pouvait s’agir. Car la plupart des fresques que j’ai vues avaient la sexualité comme sujet principal à l’égal des chansons dites de salle de garde. Une sexualité qui tenait plus du folklore que de la pratique contrairement à ce que pensaient plus ou moins les gens de l’extérieur.
Ci-dessus figure un exemple de ces fresques gaillardes. Il s’agit de celle de la salle de garde de l’internat de l’hôpital Purpan, à Toulouse. Une fresque géante qui orne les murs du réfectoire et qui détourne dans une version très libre “La liberté guidant le peuple” d’Eugène Delacroix. Elle ne semble aucunement déranger les internes qu’il s’agisse des femmes ou des hommes. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde et notamment de l’association “Osez le féminisme”, qui dénonce une fresque sexiste, humiliante, pornographique. Ni du syndicat Sud du CHU de Toulouse, pour qui “la culture carabine n’existe pas, ça s’appelle du harcèlement sexuel”. BFM TV participe à ce concert de puritains en parlant « d’indignation" et de « nausées ». L’association et le syndicat ont donc demandé le retrait de la fresque à la direction du CHU, requête qui a été entendue le lundi 25 octobre. Le décrochage du tableau a été ordonné au président de l’association de l’internat.
On va dons enlever cette fresque qui ne gênait aucun des convives de la salle de garde mais qui gênait des gens qui ne la voyaient jamais, une feuille de vigne garnissant leur cerveau puritain et hypersensible, même à distance. Ces puritains finiront par exiger le retrait des merveilles picturales où figurent des femmes nues surtout si elles sont apparemment dominées.
Je ne sais pas très bien ce que ce féminisme ose – peut-être la bêtise – car si l’on regarde cette fresque, dont la qualité artistique laisse cependant à désirer, le sexisme et l’humiliation devraient concerner les hommes plus que les femmes puisqu’elle montre un homme léchant le derrière d’une femme et un autre homme esclave de sa maîtresse. En fait, cette fresque montre explicitement la domination de l’homme par la femme. Quant au syndicat SUD du CHU de Toulouse qui trouve dans ces figures un harcèlement sexuel, il semble avoir perdu le nord, à moins de considérer qu'il s'agit d'un harcèlement mutuel et consenti. Pour BFM TV, je ressens également des nausées mais ce sont parfois ses émissions qui me les donnent. Osons la masculinité plutôt que « masculinisme », ce dernier terme sentant fort l’idéologie comme « Osez le féminisme » en a le parfum.
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Commentaires
2PanglossMercredi 27 Octobre 2021 à 20:16Il y a longtemps con n'est plus à une incohérence criminelle ou dramatique près...
...mais comme tout finit par des chansons : Tralala la, tralala la, tralala lalala, ha, ha...
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Mercredi 27 Octobre 2021 à 21:00
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Je suis de votre avis, bien que ce tableau ne soit pas très fin artistiquement je ne voie absolument pas de sexisme anti femmes là-dedans.
Elles devraient plutôt avoir le slogan "Osez être connes" cela leur irait comme un gant !
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Mercredi 27 Octobre 2021 à 23:26
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5Souris doncJeudi 28 Octobre 2021 à 11:47La tradition porno-humoristique de salle de garde est cul-turelle.
De temps en temps, ça leur prend, aux ligues de vertu, de vouloir effacer et censurer.
Comme dans les musées, à l'opéra. Où les chaisières de gauche veulent cacher ce sein que je ne saurais voir.
Mon Dieu, prothèsez-nous. Sinon, je vous salis, ma rue. (Jacques Prévert)
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Jeudi 28 Octobre 2021 à 12:03
Et c'est une femme qui le dit et qui le dit bien. Il y a un contraste paradoxal dans l'attitude de ces ligues de vertu qui veulent censurer le passé mais qui exposent leur clitoris dans les rues en considérant par ailleurs que le sexe n'est qu'un présupposé biologique dont on peut faire ce que l'on veut.
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Ce qui est paradoxal également , c'est qu'elles n'osent pas s'attaquer à 50 nuances de Grey vendus à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires décrivant comment une jeune femme prend du plaisir dans la soumission, la discipline et les punitions infligées par son amant.
Elles sont quelques centaines de militantes, elles ne s'attaquent qu'à des "ennemis" pas plus nombreux qu'elles.
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Jeudi 28 Octobre 2021 à 18:27
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Après "interdit d'interdire", la roue a tourné et nous en sommes au retour des interdictions générales.
Comme on en a rarement connues.