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351. La pente est raide
Avec cette histoire de sports d’hiver sans sports, le gouvernement s’est mis dans un merdier pas possible. Quel était le danger de laisser cette activité se dérouler en respectant les précautions sanitaires habituels ? Le risque est pratiquement nul sur les pistes, et faire respecter la distanciation physique est plutôt simple pour y parvenir. Tant que les restaurants et bars restent fermés, pas de concentration amicale, alcoolisée et enfumée de ce côté. Par contre dans les logements exigus dont l’aération peut laisser à désirer, le risque de proximité existe, mais pas plus que dans des logements exigus des métropoles. Reste l’équipement hospitalier, mais si le traitement d’une fracture liée à la pratique du ski se doit d’être rapide, la survenue de la covid-19 n’implique pas une grande urgence à ses débuts. Sur une estimation du danger dans les stations de sports d’hiver peut-être un peu superficielle vient se greffer les mesures que le gouvernement veut instaurer pour empêcher les vacanciers d’aller skier dans un pays voisin : contrôles aléatoires frontaliers, dépistage et isolement pour une semaine. C’est peu s’avancer que de dire que ces contrôles seront plus ou moins impraticables. On ne peut pas interdire à un Français d’aller dans un autre pays européen voisin de quelques kilomètres, il peut d’ailleurs s’y rendre et revenir par les pistes, il peut aussi s’y rendre sans vouloir y skier. Il y aura sans doute quelques problèmes juridiques à ces obstacles prévus pour maintenir les vacanciers dans une station de sports d’hiver sans pouvoir les pratiquer, ce qui risque fort de les dissuader d’y aller, mais peut-être est-ce le but recherché. Notons, par ailleurs, que jusqu’à présent et au plus fort de l’épidémie, les autorités s’étaient plutôt montrées laxistes pour ce qui concerne le contrôle des frontières, on se souvient de l'ineffable : "le virus n'a pas de passeport" comme s'il voyageait tout seul. Ainsi, comme à son habitude, le gouvernement français ajoute à une erreur économiquement déplorable, une autre erreur qui risque d’être courtelinesque. Cela me rappelle l’histoire que l’on racontait à propos de l’organisation militaire française au début de la seconde guerre mondiale : sur la moto se rendant sur le front, le motard était porteur d’un message, et le passager assis à l’arrière était porteur de son contrordre.
NB Je viens d'apprendre que le ski de fond serait permis. Comme le tire-fesses peut être individuel, j'en conclus que le seul motif de cette omelette indigeste est l'utilisation des "oeufs", un problème tout de même facile à résoudre. Quant à éviter les rassemblements, il n'y a pas de pires rassemblements que ceux observés dans le métro et la montagne nettement plus aérée que les couloirs du métro n'interdit pas le port du masque.
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Commentaires
Je n'ai plus envie de sourire face aux abus répétés de cette démence institutionalisée en manière de gouvernance, ou d'un sourire ressemblant à un rictus de profond désespoir.
Les quelques-uns qui osaient, dès 2017, remettre en doute les capacités morales, politiques, intellectuelles et psychologiques de cet homme étaient taxés de complotisme, de populisme et trainés dans la boue...
Mais, bon, il y a encore (dit-on... mais je n'insinue rien par là), plus de 40% des français qui lui font confiance..
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Mercredi 2 Décembre 2020 à 18:57
On constate qu'en France la tête présidentielle prend toutes les baffes. Mais quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir de Macron, il n'est pas certain que ce soit lui qui a décidé de tous les détails de cette aventure en haute altitude (à noter que, toutes proportions gardées, De Gaulle ne s'occupait pas de l'intendance). Peut-être que Castex, ses ministres, et les conseillers y sont pour quelque chose. Bien sûr, en définitive, c'est lui le responsable, mais peut-être n'est-il pas l'auteur de ces incohérences...Enfin j'ose l'espérer.
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Mercredi 2 Décembre 2020 à 19:47
Notre "hyper-président" (l'expression n'est pas de moi, mais elle a été reprise par beaucoup de médias) "gère désormais la crise sanitaire comme le terrorisme et la sécurité nationale, à coups de réunions restreintes qui marginalisent le traditionnel conseil des ministres et le Parlement", à grand renfort de Conseils de Sécurité entièrement à sa dévotion dans sa "war-room", confidentiels et couverts par le Secret Défense.
Il est à supposer qu'aucun détail ne lui échappe.
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Mercredi 2 Décembre 2020 à 19:50
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Je comprends bien l'impression d'absurdité que donnent toutes ces mesures mais "en même temps" je note que TOUS ceux qui étaient pour la tenue du 1er tour des élections municipales (Le Pen , Mélenchon, Larcher, etc...) ont ensuite vivement reproché au gouvernement de l'avoir maintenu "au détriment de la santé des Français".
- que à part la Suisse et l'Autriche, les autres pays européens "skiables" sont plutôt dans une tendance à la fermeture ou, en tout cas, à une très grande prudence sur la question (Bavière, Italie, Espagne, Slovénie...)
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Mercredi 2 Décembre 2020 à 21:10
Je ne dis pas que les décisions ne sont pas difficiles et que ceux qui ne décident rien ont beau jeu et la critique facile. Cependant, il y a des décisions qui ne sont guère justifiées. Le danger des montagnes ressemble un peu au danger des parcs lors de la première vague. Mais pour les sports d'hiver, les conséquences économiques sont plus graves.
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6Souris doncJeudi 3 Décembre 2020 à 08:12Mais jusqu'où va se mêler le gouvernement ? On avait déjà la distinction grotesque essentiel/non-essentiel des biens et services, l'auto-autorisation de déplacement (traficable sans vergogne, en ayant dans le sac à main des exemplaires vierges).
Voici maintenant le ski. Il reste toute une liste de sports de plein air où la bureaucratie peut justifier de son utilité. Le golf. Interdire le driver Big Bertha, moins tolérant au swing approximatif que le Callaway.
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Jeudi 3 Décembre 2020 à 08:29
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Souris doncJeudi 3 Décembre 2020 à 08:57
La nuit tombe plus tard au sud. Faire du ski en Italie. Dans les Dolomites. A défaut, aller à Messine pêcher la sardine.
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Jeudi 3 Décembre 2020 à 09:43
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7AngiolaJeudi 3 Décembre 2020 à 10:58L'italie étant au S.E., oui la nuit y arrive plus tôt qu'en France. Et en France e
plus tôt à Grenoble qu'à Lorient-
Jeudi 3 Décembre 2020 à 11:46
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8AngiolaJeudi 3 Décembre 2020 à 11:5110UbuVendredi 4 Décembre 2020 à 07:33
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Vous reprenez les propos de Raffarin: "notre route est droite mais la pente est forte"?
Bien sûr.