• 323. Je t’aime - Moi non plus

    323. Je t’aime - Moi non plus

    Hier, dans ma rue, à 20 heures, il y avait moins de monde aux fenêtres pour applaudir les soignants. Sans doute en raison du dé-confinement qui semble siffler prématurément la fin de la partie, et d’un certain calme revenu dans les services hospitaliers consacrés à l’épidémie. Ce cérémonial inédit et sympathique a permis à des voisins inconnus de se faire signe à travers la rue pendant les quelques minutes que dure cette cérémonie de reconnaissance, parfois ponctuée de bruits de casserole et d’une envolée de trompette. J’y participe modestement en ayant l’impression de m’applaudir en applaudissant les soignants, même si je n’en fais plus vraiment partie.

    Cet hommage est d’autant plus sincère qu’il est lointain.

    Les médias ont rapporté à plusieurs reprises la volonté de chasser des infirmières qui voulaient emménager dans des locaux plus près de leur travail, les copropriétaires ou colocataires craignant qu’elles emménagent avec elles le virus du covid-19 récolté à l’hôpital où elles couraient le risque d’en être atteintes.

    A présent, ce sont leurs enfants, que l’on mettait déjà à la garderie pour permettre à leurs mères de soigner les autres, et dont l’accès dans certaines écoles (notamment à Toulon et Toulouse) a été refusé (ou en étant privés de récréation) depuis la reprise scolaire par crainte, là aussi, qu’ils puissent transporter avec eux le virus éventuellement acquis par un parent au chevet de ceux qui en mourraient. Les familles ont reçu un courrier précisant : « les enfants dont les parents ont une profession prioritaire ne pourront pas intégrer leur classe habituelle » et « ne pourront pas prendre leur récréation en commun ».

    Des enfants que l’on traite ainsi comme des pestiférés. A Toulouse, en effet, le rectorat a préconisé que « les enfants des personnels soignants » restent « sur les écoles spécifiquement dédiées à leur accueil afin de ne pas occasionner un brassage d’enfants qui ne serait pas en accord avec les conditions sanitaires requises ». Mais ils peuvent se consoler car l’un de leurs parents, au moins, est applaudi chaque soir à 20 heures après le bulletin de guerre. Solidaires ma non troppo.

    « Cachez ces orifices que je ne saurais voirCoronabêtises »

  • Commentaires

    1
    Souris donc
    Mercredi 13 Mai 2020 à 13:49

    Je garde de temps en temps la craquante petite fille d'une infirmière. Elle fait sagement ses devoirs sur l'ordinateur, et pour récompense, je lui ai acheté des plumes et des paillettes qu'elle colle pour faire des masques fantaisie. Je ne sais pas si ces masques un peu carnavalesques sont utilisés à l'hôpital.

      • Mercredi 13 Mai 2020 à 14:27
        Ils pourraient égayer l'atmosphère. mais pour un malade intubé le rire est douloureux.
    2
    Mercredi 13 Mai 2020 à 18:37

    Bientôt, comme pour les masques et les gants, des infirmières à usage unique qu'on jettera tous les jours après usage. Et les enfants? Pour les enfants, pas de sensiblerie pour ces graines de contagieux! Et puis, les orphelins coûtent cher à la société. La reprise avant tout "quoi qu'il en coûte", comme a dit Macron.

      • Mercredi 13 Mai 2020 à 18:44
        Une lucidité à couper au couteau.
    3
    Mercredi 13 Mai 2020 à 19:29

    Pauvres petits enfants, on leur fait payer très cher le dévouement de leur parents.

    Ma belle fille a garder des enfants d'infirmière durant le confinement elle n'a pas le cocrona! Je pense que ces gens-là ont eux attraper le conaro virus!

      • Mercredi 13 Mai 2020 à 19:54

        Il me semble que ces enfants devraient être « prioritaires » comme leurs parents

    4
    Mercredi 13 Mai 2020 à 22:22
    Raboliot

    Restez positif !
    Les enfants de soignants découvrent, avant les autres, cette vérité évangélique :
    Il y a la justice de Dieu, et la justice des hommes.
    Et les deux ne coïncident PAS !

      • Mercredi 13 Mai 2020 à 23:41
        En effet, c'est une leçon de choses.
    5
    Jeudi 14 Mai 2020 à 10:40

    "ils peuvent se consoler car l’un de leurs parents, au moins, est applaudi chaque soir à 20 heures" ?   Même plus ! la plupart des applaudissements ont cessé avec le déconfinement !

    PS : Ceci dit, c'est normal. Avant, les soignants rasaient gratis, en quelque sorte. Maintenant ils veulent des sous, et pas des applaudissements (et on les comprend)

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 12:17

        Chez vous aussi les applaudissements ont chuté. Mais la partie n'est pas terminée.

    6
    Jeudi 14 Mai 2020 à 11:43

    De toutes façons ce retour à l'école en commençant par les maternelles et les petites classes est une énorme tartufferie ! Le protocole sanitaire est irréalisable dans la plupart des écoles contrairement à ce qu'on nous montre à la télé. 

    Et si les enfants des soignants sont priés de rester entre eux c'est bien la preuve que ce "brassage" est inévitable malgré la sûreté des précautions prises. "On risque moins à l'école qu'à la maison" qu'il a dit Blanquer ! Honteux ! 

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 12:24

        On tord un peu la science en fonction de la politique.

    7
    Jeudi 14 Mai 2020 à 16:28
    Raboliot

    Il faudra que vous compreniez, une bonne fois pour toutes, le fonctionnement de la caste malfaisante pour rester au pouvoir :

    Diviser pour régner.

    Le moyen d'y parvenir étant l'injonction contradictoire, basée sur la dissonance cognitive :

    Je vous dis blanc, et je fais noir.

    C'est pourtant simple à comprendre.

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 16:58

        Je n'ai aucune difficulté à comprendre, même un message condescendant, mais un raisonnement en soi, même s'il se tient, ne saisit pas toujours la réalité. Vous donnez à la "caste malfaisante" (terme discutable) une intention volontaire alors qu'il s'agit (à mon avis) d'erreurs, ce qui ne plaide pas pour l'habileté de cette "caste", alors qu'un éventuel machiavélisme plaiderait pour.

    8
    Souris donc
    Vendredi 15 Mai 2020 à 17:34

    Le savant de Marseille est plus applaudi que les infirmières et leurs enfants pestiférés (Nouratin)

     

      • Vendredi 15 Mai 2020 à 17:46

        En effet, son livre se vend très bien et c'est tout juste si certains ne veulent pas qu'il se présente à la présidentielle. Il est possible, cependant, que le savant de Marseille se prenne un savon car deux autres études (qui, à mon avis, sont aussi critiquables que les siennes) ne sont pas en faveur de l'efficacité de l'hydroxychloroquine, ce médicament qui a fait sa gloire médiatico-politique.

    9
    kobus
    Jeudi 11 Juin 2020 à 18:26

    notre ami , le savant massaliote, n'a pas prescrit uniquement sulfate d'hydroxychlroroquine mais "sulfate d'HCQ ET azythromycine", ce qui est différent, et n'a pas encore donné lieu à étude

      • Jeudi 11 Juin 2020 à 18:47

        L'association a été testée mais les essais n'ont toujours pas une méthodologie démonstrative. A noter que certains pensent que c'était l'azithromycine qui pouvait être efficace. Enfin il faut souligner que l'association expose à plus de troubles du rythme cardiaque car tous les deux perturbent l'électrogénèse du coeur dans le même sens.

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