• 320. Une leçon clinique à la Salpêtrière

    320. Une leçon clinique à la Salpêtrière

    Ce tableau peint par André Bouillet en 1887, quasiment photographique, représente une leçon du mardi donnée par Jean-Martin Charcot à l’hôpital de la Salpêtrière où il était chef de service. Des leçons renommées où se pressaient non seulement des étudiants, des médecins, parfois étrangers (et il est de coutume d’ajouter ici : dont Freud), mais également un public non médecin venant y assister comme aller au spectacle.

    Le clou du spectacle était le malade ou plutôt la malade, car il s’agissait le plus souvent d’une jeune femme qualifiée d’hystérique, parfois endormie par hypnose, alanguie, soutenue ici par le jeune Babinski, la surveillante, derrière, prête à venir à son secours. Le risque de la chute étant cependant faible, ces patientes, parfois quasi professionnelles, savaient se tenir.

    L’exposition de malades en public dans les amphithéâtres de médecine a disparu depuis de nombreuses années. Cependant, en première année de médecine, j’ai été scandalisé par la prestation d’un chirurgien de l’Hôtel-Dieu qui fit devant un amphithéâtre comble un toucher rectal à un patient à quatre pattes ! Loin de cette ignominie, les seuls patients que l’on voit exposés en public sont amenés sur scène pour toucher la générosité des spectateurs.

    Ce tableau ne montre que trois femmes : une surveillante, une infirmière et la patiente. Tous les médecins sont des hommes. Aujourd’hui la moitié du corps médical, au moins, est constituée par des femmes.

    Au premier rang, se trouve un médecin portant un tablier comportant une large poche devant où l’on mettait divers objets comme le stéthoscope ou un marteau à reflexe. J’ai porté jadis ce tablier qui faisait un peu boucher, il a disparu depuis longtemps au profit d’une blouse simple, et le stéthoscope de la poche est monté au cou.

    Le jeune Babinski qui soutient la jeune femme évanescente est passé à la postérité en grattant la plante des pieds ou plus exactement son bord externe (ce qui est très désagréable), épreuve qui, normalement, provoque la flexion des orteils dans une réaction de défense, mais dans le cas d’une lésion du faisceau pyramidal (cortico-médullaire) on observe une extension majestueuse de gros orteil parfois accompagnée d’une levée en éventail de ses quatre voisins.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 30 Avril 2020 à 15:57

    Heureusement que l'on n'expose plus les patients à la vue d'un public curieux, j'en aurait été malade!

    Il n'y pas que la médecine que les femmes ont envahie, la magistrature est aussi en jupon et l'armée en a récolté pas mal aussi, je ne sais si c''est un bien ?

      • Jeudi 30 Avril 2020 à 16:10

        C'est comme pour les hommes : certaines sont à leur place, d'autres pas.

    2
    Brindamour
    Jeudi 30 Avril 2020 à 23:15

    Toute profession qui se féminise excessivement se dévalorise car les innovations et la créativité viennent davantage des hommes. 
    Et il faudrait étudier les raisons pour lesquelles des métiers pas forcément difficiles physiquement comme l’informatique ne se féminisent pas du tout et d’autres attirent de plus en plus de femmes (justice, médecine, enseignement). Pour la mécanique auto ou la plomberie il faudra attendre la prochaine génération.

      • Jeudi 30 Avril 2020 à 23:47

        En principe, justice, médecine, enseignement s'accompagnent de l'attribut d'autorité.

      • Brindamour
        Vendredi 1er Mai 2020 à 09:53

        Très juste et ce sont à des degrés divers des métiers valorisants et valorisés qui représentent des promotions sociales mais quid des professions d’ingénieurs délaissés par les femmes.

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 10:55

        Quoi que l'on en dise les femmes et les hommes ont des capacités différentes aussi bien que des goûts différents. L'indifférenciation sexuelle prônée par les tenants du genre comme  étant une construction essentiellement sociale est pour moi une ânerie qui s'oppose à toutes les données biologiques.

    3
    Souris donc
    Vendredi 1er Mai 2020 à 08:10

    A présent, l'exhibition est devenue plus confidentielle. A sa demande, j'ai donné une leçon de golf, à poil, à mon gynécologue. Ce qui lui permettait exactement, je suppose, de voir quels étaient les muscles qui entraient en action*.

    Avec les vidéos (hein, Benjamin Griveaux ?) mieux vaut être pudique de nos jours.  

    *Par la suite, nous avons procédé à l'application pratique sur le parcours. Je ne l'ai pas ménagé, si bien que maintenant, il est mieux classé que moi à la FFG.

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 08:51

        Un parcours à combien de trous ?

      • Souris donc
        Vendredi 1er Mai 2020 à 09:17

        Il y a 18 trous en tout. Des par (= nombre de coups standard ) 3, 4 et 5.

        Si vous faites un trou-en-1, vous devez payer le champagne à tout le club.

        Le coup sur le green s'appelle un putt.

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 09:38

        Putt. A la française, on dirait une insulte.

      • Souris donc
        Vendredi 1er Mai 2020 à 13:18

        Les séries médicales (Grey's anatomy, Dr House, Urgences qui a révélé George Clooney) montrent que le médecin -ou la peur de la mort ? ont de beaux jours devant elles, même en ces temps  de conard virus. Etonnant que le gynécologue, que les mâles envient, n'ait pas le premier rôle.

        Je nique au logis.

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 14:23

        La médicalisation de la société ne fait qu'empirer et elle ne fait qu'augmenter l'angoisse de la mort qui finit par s'introduire dans chaque geste de la vie courante de la nourriture au sexe et en ce moment dans la proximité même de l'autre.

        Je ne sais pas si tous les mâles envient les gynécologues. Un genou découvert peut avoir plus d'impact que la nudité intégrale.

    4
    Brindamour
    Vendredi 1er Mai 2020 à 13:03

    Comme j’interrogeais mon médecin puis l’urologue sur l’absence de toucher rectal lors de mes consultations en rapport avec ma prostate, ils m’ont répondu que pour le confort du patient ils préféraient ne pas, et que d’il leurs avec le scanner et l’IRM et le PSA ça suffisait bien comme ça. Bref, j’ai l’impression que les médecins sont plus gênés que les patients. 

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 14:12

        Ayant été essentiellement un clinicien, c'est à dire utilisant surtout l'interrogatoire et les sens pour faire un diagnostic (ce qui est très économique), ne pas faire un TR pour une prostate (ce qui était inconcevable) montre à quel point les examens complémentaires, imagerie  et biologie ont remplacé le clinicien avec le risque de remplacer à terme le médecin lui-même et sa réflexion.

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 15:03

        Bon patient, j’obéis au doigt et à l’œil à mon médecin. Mais je suis tellement heureux qu'il se contente d'un dosage du PSA pour prendre des nouvelles de ma prostate ! smile

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 15:18

        Facile d'obéir au doigt quand on ne s'en sert pas.

        NB amusantes vos brèves insoumises.

    5
    Vendredi 1er Mai 2020 à 16:45

    Certains médecins oublient que dans le corps, il y a quelqu'un.

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 16:58

        Oui, les mauvais.

    6
    Vendredi 1er Mai 2020 à 18:21

     Vous oubliez que maintenant il y a les visio-consultations…ca risque d'être assez cocasse pour les consultations gynécologiques ! he

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 19:21

        Il y a des gynécologues qui ont le bras long.

    7
    kobus van cleef
    Dimanche 3 Mai 2020 à 18:25

    à l'heure actuelle c'est plus de la moitié du corps médical qui est féminisé

    mais,comme dit un de mes associés, puisque chacune ne fait qu'un mi temps ça remet les choses à leur juste proportion

      • Dimanche 3 Mai 2020 à 18:48

        Il est vrai que si la présence féminine devient majoritaire, il me semble que le temps consacré à la profession est probablement plus faible.

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