• 278. On n’a pas de moyens, mais on a des idées

    278. On n’a pas de moyens, mais on a des idéesLe nombre de passages aux urgences hospitalières est passé de 7 millions en 1990 à 23 millions aujourd’hui. Inutile de dire qu’elles sont surchargées et que l’attente est longue. Les causes de cette surcharge sont multiples : fermeture des petits services d’urgence, car moins équipées, mais qui avaient l’intérêt de faire un premier tri, fermeture de lits en aval, et médecins généralistes eux-mêmes moins disponibles. Parmi ces millions de patients se présentant aux urgences, beaucoup ne nécessitent pas une intervention médicale rapide et si certains trouvent plus commode d’aller à l’hôpital pour leur bobo, d’autres ne peuvent pas faire autrement pour être soignés.

    Devant cette inflation de pseudo urgences qui encombrent les couloirs et les salles, le député LREM Olivier Véran et néanmoins médecin, considère qu’un quart des patients dans les services d’urgence relèvent en réalité de la médecine de proximité, d’où son idée lumineuse (qui semble intéresser la ministre de la Santé Agnès Buzyn) : pour désengorger les urgences, il suffit de renvoyer les patients, et récompenser par des primes les services qui le feraient. Se faire payer pour ne pas soigner, travailler moins pour gagner plus (pour l’hôpital).

    Des patients pourraient ainsi se trouver entre l’hôpital dont ils ont été renvoyés (même à juste titre) et une médecine de proximité pas toujours accessible (surtout dans les « déserts médicaux »).

    Mais la question n’est pas là : qui va décider qu’un patient ne nécessite pas de soins rapides et comment va-t-on pouvoir l’affirmer ? En dehors de quelques cas évidents comme une dermatose, un diagnostic de non gravité impose au moins un interrogatoire, souvent un examen physique et parfois des examens complémentaires biologiques et/ou radiologiques et on se retrouve devant la situation habituelle. A moins que l’infirmière ou le médecin juge « au pif » et bonjour les dégâts et les procès. 

    « Brèves du 15.10.18Le monde en phobies »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 17 Octobre 2018 à 11:25
    Pangloss

    Ce type est plus député que médecin.

      • Mercredi 17 Octobre 2018 à 13:39
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    2
    Mercredi 17 Octobre 2018 à 11:27

    Tout se déglingue mon bon Monsieur, la médecine comme tout le reste!

      • Mercredi 17 Octobre 2018 à 13:42

        La médecine devient de plus en plus chère et les moyens n'augmentent pas ou peu

    3
    Mercredi 17 Octobre 2018 à 14:11

    QCM à l'attention de l'IAO ("dans les années à venir", je rigole...forcément):

    "Lequel de ces couples de patients renvoyer vers une demande de rendez-vous le plus rapidement possible avec le médecin de Ville le plus à proximité possible ?

    A)

    B)

    "Vous avez 20 secondes.

     

      • Mercredi 17 Octobre 2018 à 14:15

        Pour la psychiatrie, c'est A

    4
    Mercredi 17 Octobre 2018 à 19:58

    A titre personnel, je trouve qu'à Paris, SOS Médecins comble le vide qui existe entre "j'irai consulter demain" et aller aux urgences à cause de symptômes qu'on juge graves. 

    Je dis peut-être des bêtises,  mais "si j'étais le gouvernement"  j'encouragerais ce type de médecine mobile et j’inclurais dans les études un stage obligatoire  de plusieurs mois sous la forme SOS médecin !

      • Mercredi 17 Octobre 2018 à 20:51

        Non, vous ne dites pas de bêtises (ce qui de votre part serait étonnant). A Paris, SOS médecins est d'une grande utilité. C'est une structure qui a plus ou moins remplacé les visites à domicile urgentes jadis effectuées par les généralistes (et même les cardiologues puisque j'ai été amené à en faire)

    5
    Souris donc
    Vendredi 19 Octobre 2018 à 16:52

    Pseudos urgences : aller dans un hôpital avec un service d'urgences dentaires (Carambar ! votre bridge pris au caramel vous coupe la langue et le dentiste du coin surbooké vous suggère les urgences dentaires de l'hôpital).

    Et là, plein de petits malins qui ont compris que c'était moins cher que chez le dentiste de ville. Ils (faciès nord-africain, excusez mon racisme) s'interpellent, tapent le carton. Des habitués. Et personne pour leur dire qu'ils abusent.

    Et vous, avec votre bridge coupant, au bout de 2 heures, toujours pas pris en charge. Demi-tour et 300 km pour rentrer chez votre dentiste attitré.

      • Vendredi 19 Octobre 2018 à 17:15

        Une dent contre les urgences dentaires ? On sent le vécu.

      • Souris donc
        Vendredi 19 Octobre 2018 à 17:37

        Le vécu.

        En créole, le dentiste s'appelle le "raché" (l'arracheur de dents, le rhum servant d'anesthésique).  Je suppose que nous avions des "rachés" ici aussi, sinon on ne dirait pas mentir comme un arracheur de dents.

      • Vendredi 19 Octobre 2018 à 17:44

        Les "rachés" sont toujours opérationnels mais avec anesthésie (la xylocaïne, c'est moins bon que le rhum mais plus efficace).

      • Souris donc
        Vendredi 19 Octobre 2018 à 18:06

        Les rachés. Henri Salvador les connait.

      • Souris donc
        Vendredi 19 Octobre 2018 à 18:29

        La prochaine fois que je vais chez le raché, au lieu de me bourrer de Séresta, je vais tenter le rhum.

      • Vendredi 19 Octobre 2018 à 18:50

        A bonne dose c'est plus efficace que les tranquillisants.

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