• 260. Les surprises du surgelé

     

    Les surprises du surgelé

    En parcourant Slate, Je suis tombé sur cette belle photo[1] : aurore sur la ville de Longyearbyen, capitale d’un archipel norvégien situé près du pôle nord. On apprend dans l’article que les règles imposées à ses habitants ne manquent pas d’originalité et s’expliquent par le grand froid qui règne dans cette cité. On peut s’étonner qu’il y ait encore des habitants en ce lieu, d’autant plus que les municipalités n’acceptent plus de nouveaux habitants. Il est tout de même surprenant qu’il puisse y avoir des candidats pour affronter des conditions de vie aussi difficiles et qu’ils soient repoussés.

    Que les êtres humains qui postulent ne se sentent pas discriminés, car les chats non plus n’ont pas droit de cité, mais dans leur cas c’est pour protéger les volatiles. Les chômeurs, comme les chats, sont priés d’aller voir ailleurs, car chacun doit pouvoir survenir à ses besoins. Les habitants ne peuvent même pas trouver un peu de chaleur dans l’alcool car sa vente est contingentée, son prix étant dérisoire le risque d’alcoolisme est élevé.

    Le plus étonnant est qu’il est interdit de naître et surtout de mourir à Longyearbyen. Naître, c’est compréhensible : il n’y a pas d’hôpital et les femmes vont accoucher sur le continent. Pas de maisons de retraite et les patients en phase terminale, eux, sont transportés 0slo, à 2000 km, pour y mourir. La municipalité ne veut pas depuis 1950 qu’ils meurent dans la ville car les cadavres conservés par le froid ne se décomposent pas. Cependant pour les réchauffer l’incinération reste possible.

    C’est ainsi que l’on a retrouvé en ce lieu polaire des cadavres bien conservés et porteurs du virus de la grippe H1N1, encore prêts à l’action. Virus qui avait été responsable de la pandémie mondiale de 1918-1919 et dont la mortalité a été estimée entre 50 et 100 millions de terriens. Elle a provoqué en Europe bien plus de morts que la guerre en tuant une part de ceux qui avaient échappé au massacre, comme Apollinaire. Un des remèdes utilisés fut le rhum qui pouvait permettre de mourir dans l'ivresse. Cette grippe a été qualifiée d’espagnole en raison de la censure imposée pendant l’année 1918 par les belligérants afin de ne pas démoraliser les troupes au combat en leur signalant l’apparition d’un adversaire bien plus redoutable que l’ennemi. Par contre les espagnols qui n’étaient pas engagés dans le conflit ont informé la population du fléau, le messager devenant en quelque sorte le responsable de la pandémie. Il semble que ce sont les troupes américaines qui auraient transporté le virus d’origine aviaire d’un continent à l’autre.

    Cette grippe survenue il y a un siècle fut la plus grande pandémie des temps modernes. Mais lors d’une réunion récente de l’OMS, une maladie X a été inscrite comme fléau possible dans l’avenir, car l’OMS s’attend à la survenue d’une maladie jusqu’ici inconnue dont on ne connaît ni l’origine, ni la prévention, ni le traitement. Nous voilà rassurés et bien avancés.

     

    [1] aurora over longyearbyen | Christer van der Meeren via Flickr CC License by

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 14 Mars 2018 à 18:42

    Oui, j'ai lu que cette "maladie X" nous menace. C'est un peu comme le nucléaire: on sait qu'un jour ou l'autre un nouveau Fukushima va nous sauter à la figue, on ne sait ni où ni quand mais c'est quasiment certain. Dans quel pays un virus mutant va-il quitter les pintades (ou les cochons ou les bonobos ou les Yorkshire terriers ou les choux de Bruxelles) pour nous sauter à la gorge?

    Faut-il préventivement euthanasier les pintades (ou les cochons ou les etc)?

      • Mercredi 14 Mars 2018 à 19:01

        Le mieux serait ainsi d'accélérer la disparition des espèces.

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    2
    Souris donc
    Vendredi 16 Mars 2018 à 08:14

    Ce froid de cadavre pourrait calmer les ardeurs de nos fichés S, fomenteurs avérés d’attentats ou retour de djihad, en louant à la Norvège un Guantanamo boréal ? Les candidats répondent aux critères : jeunes, donc en bonne forme a priori. Qu'ils abritent des cochonneries est exclu, la religion l'interdit.

      • Vendredi 16 Mars 2018 à 08:32

        Attention, le froid conserve.

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