• 247. Quand la bouffe nous bouffe

    247. Quand la bouffe nous bouffe

    Les gens deviennent de plus en plus vigilants et de plus en plus méfiants sur ce qu’ils mangent. Certains se sentent même victimes de complots et s’estiment perspicaces en soupçonnant un empoisonnement. Tout vient alimenter la vigilance et la méfiance des consommateurs :

    Les médecins d’abord, qui, par leurs conseils diététiques pour lutter contre l’obésité, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’hypertension artérielle etc… ont fini par condamner plus ou moins le gras, le sucre, le sel, les viandes rouges en privilégiant notre côté herbivore. Des médecins – ils en portent le titre - ou même des amateurs se sont engouffrés dans ce créneau porteur et rémunérateur en proposant des régimes plus ou moins farfelus et parfois dangereux censés nous éviter des tas de maladies et notamment les cancers, en nous promettant une longue vie si l’on obéit à leurs conseils sans la moindre preuve sérieuse de leur validité.

    Les écologistes ensuite, qui, à juste titre, se sont élevés contre la pléthore et le danger de produits chimiques utilisés en agriculture et dans l’industrie alimentaire risquant d’avoir un effet nocif sur notre santé et notre environnement.

    L’intervention des pouvoirs publics, enfin, qui, en imposant certaines mesures, étiquetage, interdictions ou autres, vient authentifier la menace alimentaire.

    A cela, il faut ajouter la masse énorme d’informations contradictoires drainées par internet qui vient nourrir l’angoisse alimentaire et le complot des multinationales.

    "Nous vivons une mutation culturelle de l'alimentation qui nous amène à douter fondamentalement de ce que nous mangeons à cause de l'éloignement du producteur et du consommateur, de la délégation du contrôle par le consommateur à des institutions lointaines, des crises alimentaires..." (Patrick Denoux, AFP).

    Pour beaucoup, et notamment pour les nouvelles générations, se nourrir peut devenir une préoccupation pour ne pas dire une hantise, et le choix des aliments lors de leur achat et lors des repas, un véritable parcours du combattant. Un de mes petits-fils, qui n’a fait aucune étude pour devenir médecin, biologiste ou chimiste, connaît tous les produits chimiques (dont je suis incapable de retenir le nom) susceptibles d’être ajoutés aux aliments ou aux friandises, il connaît ceux qui en contiennent (sans regarder leur composition) et, bien sûr, leurs effets possibles sur l’organisme.

    Choisir une nourriture la plus saine possible n’est évidemment pas un défaut, mais la vigilance et la méfiance peuvent parfois tourner à l’obsession jusqu’à devenir dangereuses. Il arrive ainsi que le plaisir de manger se transforme en peur alimentaire et que l’obsession de la santé finit par rendre malade.

    L’orthorexie est une attitude vis à vis de l’alimentation qui toucherait 2 à 3% des Français, notamment dans les classes dites supérieures, attitude qui pousserait par ex. à "Manger un fruit uniquement s'il a été cueilli il y a moins d'une minute, faire des mini repas assortis de compléments alimentaires... », et à devenir crudivore et frugivore jusqu’à refuser de manger toute protéine animale (vegan). Des régimes sources de carences multiples et de maladies risquant de ternir la pureté recherchée et d’abréger l’immortalité promise par une sélection alimentaire déraisonnable.

     

    « Cap sur NoirmoutierD’une cage à l’autre »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 4 Août 2017 à 17:05

    Sur le site de L214...

    et sur un site géré par la même association:

    La viande, un concentré de souffrance

     

    • 83% des poulets de chair sont élevés sans accès à l’extérieur
    • 68% des poules et 99% des lapins sont élevées en cage
    • 95% de cochons sont élevés sur caillebotis en bâtiments
    • Ces animaux sont sélectionnés pour leur productivité, on les mutile (castration à vif, ablation de la queue ou du bec), on sépare les mères et leurs petits
    • Leur taux de mortalité est élevé : par exemple 20% des porcs meurent avant le jour de l'abattage.

    mais, à propos de l' "abattage rituel":

    Si la certification halal en France exige la mise à mort des animaux sans étourdissement préalable, c'est plus par usage que par nécessité religieuse. Ainsi, l’Indonésie – pays du monde où les musulmans sont les plus nombreux (200 millions) – accepte que les animaux soient étourdis avant l'abattage.

    Une enquête réalisée par l'OABA dans 225 abattoirs français en 2006 permettait d'estimer que 28% des gros bovins, 43% des veaux, et 62% des ovins, sont abattus en France selon un rituel. Seuls 7 à 12% de ces mammifères abattus rituellement seraient étourdis.

    Ainsi, la viande issue d'animaux tués selon un rituel religieux peut être vendue dans le circuit standard sans que cela soit mentionné sur les emballages. Un étiquetage informant les consommateurs du mode d’abattage des animaux freinerait les pratiques d’écoulement de la viande issue de l’abattage sans étourdissement dans les circuits commerciaux non religieux, et donc limiterait l’extension de ce mode d’abattage. En effet, un tel étiquetage induirait un refus d’achat par des consommateurs attachés à l’insensibilisation des animaux, alors qu’actuellement ils achètent à leur insu la chair d’animaux égorgés en pleine conscience.

    Le gouvernement français s’est fermement opposé à cette mesure. En septembre 2009, le ministre de l'Intérieur a déclaré :
    « Aujourd’hui, alors qu’un vote au Parlement européen pourrait remettre ce travail en question en imposant un étiquetage discriminant pour l’abattage rituel, nous restons particulièrement vigilants. Vous pouvez compter sur ma mobilisation et celle des députés français au Parlement européen pour que le projet n’aboutisse pas. ».

     

      • Vendredi 4 Août 2017 à 17:35

        Eviter le plus possible la souffrance animale s'impose. Mais se dispenser totalement de protéines animales aboutit en définitive à la souffrance humaine. L'évolution a fait de nous des  omnivores.

    2
    Vendredi 4 Août 2017 à 17:37

    Déjà revenu de Noirmoutier Doc?????

    Hélas, les plus jeunes ne savent plus se nourrir. In faut un peu de tout sans excès et pour moi, pas de sel, c'est mortel qu'il a dit mon cardiologue !

    Bon vendredi

      • Vendredi 4 Août 2017 à 17:45

        A regret. Je devais seulement y passer quelques jours en famille.

        Les plus jeunes semblent avoir pour beaucoup une attitude différente de la nôtre vis à vis de la nourriture, sans doute liée au fait que la nourriture elle-même a changé.

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    3
    Souris donc
    Vendredi 4 Août 2017 à 19:27

    Ce sont des modes. Ronger des graines, du tofu, du sans gluten. Vivement qu'on en revienne à la "nouvelle cuisine" : des émulsions, des mousses, un fagot de haricots verts, un filet de poisson en papillote. Le tout dans une assiette démesurée. Pour moi qui n'ai jamais faim : le bonheur.

    Quant à la viande, se souvenir que dans la chaîne alimentaire, le prédateur du haut ne fait pas tant d'histoires pour se tailler un steak.

      • Vendredi 4 Août 2017 à 19:32

        A observer les générations montantes, la peur alimentaire a encore de beaux jours devant elle.

      • Souris donc
        Samedi 5 Août 2017 à 11:11

        Du caprice d'enfant bien nourri. Chaque génération prend 10 cm de plus que la précédente, l'alimentation doit y être pour quelque chose. Allez voir au Darfour s'ils sont orthorexiques.

        Les nôtres devraient avoir une attitude plus critique envers les prescripteurs, se souvenir de l'immense succès d'un Montignac, qui n'avait ni de près ni de loin, la moindre compétence diététique. Un homme d'affaires qui avait flairé l'aubaine.

      • Samedi 5 Août 2017 à 12:56

        La peur alimentaire n'existe que pour ceux qui peuvent s'alimenter en excès. Ceux qui ont faim ont la peur de ne pas pouvoir s'alimenter.

        Les occidentaux deviennent en effet de plus en plus grands, mais le sperme des hommes devient de plus en plus pauvre. L'avenir nous réserve peut-être des géants stériles en Occident, avec la destinée des dinosaures.

    4
    Souris donc
    Samedi 5 Août 2017 à 19:17

    Nouveau scandale alimentaire : l'œuf tue.

    On a retrouvé dans les œufs du produit chimique qu'on met dans les colliers anti-puces des chiens. Mais, rassurez-vous, le nuage toxique s'est, une fois de plus, arrêté aux frontières de la France.

    On va tous finir vegan, contraints et forcés. Bandeau TV défilant à l'appui.

      • Samedi 5 Août 2017 à 19:36

        Un moment j'ai pensé que l'insecticide pour chien se retrouvait dans l'oeuf ce qui suggérait la possibilité de relations coupables entre des chiens à sperme pollué et des poules. Dieu merci, la morale est sauve et les chiots sont bien gardés.

    5
    Samedi 5 Août 2017 à 21:39

    Sans être diététicien, je suis consommateur et je regrette de ne plus trouver les fruits dont je me régalais. Sauf à aller chercher des vieux arbres dans les jardins familiaux, je ne trouve plus d'abricots tendres et juteux, de pêches qui fondaient dans la bouche Le pêches, les abricots sont sélectionnés pour supporter le tapis roulant avant l'emballage, pour être transportés sans perdre leur dureté et rester présentables plusieurs jours après l'achat etc. Ce sont des fruits à regarder, pas à manger. On y a habitué les consommateurs. A tel point que les jeunes qui n'ont pas connu d'autre chose croient que les abricots doivent être croquants et acides ou que les pêches sont farineuses. Pour ne citer que ces exemples.

      • Dimanche 6 Août 2017 à 09:11

        Alors nous avons plus de chance à Paris où nous trouvons des pêches juteuses, des nectarines belles et délicieuses, ou des abricots fondants. Par contre les tomates sont sans goût, sauf les petites "cerises".

      • Souris donc
        Dimanche 6 Août 2017 à 10:32

        Nous sommes les champions du monde de la densité de zones commerciales. Au milieu des champs, la corruption municipale fait que les autorisations, moyennant l'enveloppe de black en conséquence, sont données pour l'ouverture de grandes surfaces. Les mêmes geignant à longueur de bulletin municipal sur la "nécessaire revitalisation" du centre du village.

        Dans les métropoles, on peut se permettre le mouvement inverse. En plein centre de Strasbourg, un monument, l'Ancienne Douane, abrite un supermarché (appelé Nouvelle Douane) dédié à la vente en directe et en circuit court des producteurs locaux. Le bobo se précipite.

      • Dimanche 6 Août 2017 à 11:22

        A Paris il reste des rues où les petits commerces se succèdent. Le prix du m2 fait que les grandes surfaces ne sont que des petites surfaces, mais le prix des denrées suit celui du m2

    6
    vega
    Lundi 7 Août 2017 à 15:03

    J ai le souvenir de ma grand mère qui ,d une main experte assommait le lapin ,l énucléait et le dépouillait de sa fourrure  ,et pourtant ,elle nous cuisinait un excellent civet dont  on se régalait ensuite oubliant la barbarie du geste  ,l ingratitude des papilles...

      • Lundi 7 Août 2017 à 15:55

        Nous sommes devenus plus sensibles pour les animaux que pour les êtres humains. Il est vrai que nous avons cessé d'être cannibales.

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