• 238. Un problème cornélien

     

    Un problème cornélien

    Goya

    ARTICLE 7 (article r.4127-7 Du CSP)
    Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne examinée.

    ARTICLE 9 (article r.4127-9 Du CSP)
    Tout médecin qui se trouve en présence d’un malade ou d’un blessé en péril ou, informé qu’un malade ou un blessé est en péril, doit lui porter assistance ou s’assurer qu’il reçoit les soins nécessaires. 

    Les visiteurs de ce blog doivent se demander pourquoi je leur inflige la lecture de ces deux articles du Code de déontologie médicale édité par le Conseil de l’Ordre des médecins car il est totalement improbable que Mme Marine Le Pen puisse se trouver parmi ces visiteurs, mais c’est peut-être dommage.

    Bien que ne figurant pas dans ses « 144 engagements présidentiels », elle a confirmé que les étrangers devront « assumer » s’ils sont malades. « Assumer » me paraît un euphémisme. Si Mme Le Pen arrive au pouvoir, les étrangers, même en situation régulière, devront subir un délai de carence de deux ans avant de bénéficier du remboursement des soins. Ce qui ne devrait poser aucun problème car il est bien connu que la plupart des immigrés viennent en France pour y dépenser leur fortune.

    Mais qu’en sera-t-il des clandestins ? La réponse de Marine est d’une simplicité biblique (si j’ose mêler la religion à cette épineuse question) :  "Normalement, il n'y a pas de clandestins dans un pays si la loi est appliquée".

    Elle est évidemment irritée par l'Aide médicale d'Etat[1] : "l'intégralité des soins sont pris en charge pour les clandestins, ce qui n'est pas le cas pour les Français. Ça, c'est terminé".

    Oui, mais comment ? Imaginez un pauvre hère, clandestin ou en situation régulière, qui gagne à peine de quoi survivre, arrivant aux urgences en train de crever, que devra faire le médecin ou le chirurgien ? Le personnel hospitalier devra-t-il le brancarder et le déposer sur le trottoir ? S’il arrive dans un cabinet médical, le praticien le soignera sûrement dans le respect du Code de déontologie, et s’il a des médicaments, il lui en donnera. Et s’il le fait sa salle d’attente sera prise d’assaut.

    Le médecin ne peut plus faire comme aux temps anciens où il soignait gratuitement les pauvres mais se rattrapait sur les riches.



    [1] « L'AME est attribuée sous conditions de résidence mais aussi avec un plafond de ressources : 8 653 euros annuels en France métropolitaine pour une personne. C'est le même plafond que celui de la CMU complémentaire, qui bénéficie aux Français ou aux personnes en situation régulière. » 

     

    « C'est celui qui le dit qui l'estLe mensonge n’est plus ce qu’il était »

  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Février 2017 à 20:14

    Une attaque en règle au programme de Mme Le Pen. Vous avez mille fois raison de signaler ces théories fumeuses qui ne sont pas dignes de notre République !

    Bonne soirée Doc

      • Mardi 7 Février 2017 à 20:40

        C'est n'importe quoi. 

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    2
    Mardi 7 Février 2017 à 21:09

    Bien que je conçois qu'un médecin doit soigner, c'est le but de ses études, les caisses étant vis=des, comment faire avec tout ce monde qui arrive???

      • Mardi 7 Février 2017 à 22:58

        Mais ne faut-il pas porter aide à son prochain ?

    3
    Souris donc
    Mardi 7 Février 2017 à 21:14

    L’Allemagne a suivi une voie différente : aucun remboursement ou Aide Médicale d’Etat d’aucune sorte ne sont prévus. Les seuls soins dispensés à des étrangers en situation irrégulière sont assurés bénévolement par des médecins compréhensifs ou pris en charge par des organisations caritatives. De peur d’un internement administratif préalable à une expulsion, les étrangers en situation irrégulière s’abstiennent donc quasiment de tout contact avec les services médicaux officiels.

     

      • Mardi 7 Février 2017 à 23:05

        On peut en effet organiser la charité et désengager l'Etat. Au petit bonheur. Et en cas d'intervention chirurgicale  nécessaire ? Il existe des hôpitaux charitables ? Des prises en charge secrètes pour les clandestins ?

    4
    Mardi 7 Février 2017 à 23:06

    Aider oui!

    Se faire entourlouper non!

      • Mardi 7 Février 2017 à 23:22

        Il est évident que l'aide doit être sévèrement contrôlée et ne prendre en charge que les soins nécessaires.

      • Souris donc
        Mercredi 8 Février 2017 à 07:28

         Entre l'urgence absolue et vitale et les soins planifiés (avec pour les nababs neutralisation d'un étage entier d'hôpital sans qu'ils se sentent le moins du monde dans l'obligation de rembourser) pour lesquels ont fait venir le tonton, la tata, le cousin, la cousine, avec cette conception lâche de la famille, il y a une différence que l'hôpital français a du mal à organiser. L'immigré pratique le bouche à oreille et on se refile les bons plans.

        Je vous recommande d'aller visiter les urgences dentaires de certains hôpitaux : les habitués sont là, ils s'interpellent, tapent le carton, à quoi l'on voit qu'ils squattent le service pour des soins courants, sans que personne, ni les dentistes, ni le personnel administratif ne trouve à redire. Et pendant ce temps, les sans-dents s'accommodent de la purée.

      • Mercredi 8 Février 2017 à 08:12

        Vous pointez du doigt deux abus qui, en effet, ne sont pas tolérables et qui pourraient être éradiqués. Les premiers devraient régler d'avance puisque ce sont des soins programmés, ce qui leur éviterait de partir sans payer. Pour les seconds, il n'y aucune raison de prendre en charge des soins de confort en-dehors du minimum. Mais ce que préconise Le Pen n'est tout simplement pas possible dans le système français, ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas introduire de la rigueur.

    5
    Mercredi 8 Février 2017 à 10:12

    Il y a donc des français prêts à laisser crever des femmes, des enfants, des hommes avec bonne conscience, sans bouger le petit doigt et en applaudissant aux propos de la Marinière. C'est un triste constat !

    Ceci dit, il est vrai qu'un peu de rigueur ne ferait pas de mal !

      • Mercredi 8 Février 2017 à 11:12

        Pour un médecin digne de ce nom, ce n'est même pas pensable.

    6
    Mercredi 8 Février 2017 à 10:25

    Il faut aussi signaler que la mesure a un  but prophylactique : soigner un clandestin contagieux évite de soigner 20 personnes qu'il aura directement ou indirectement contaminé. Moi, je n'ai pas envie d'être soigné pour la Malaria, la maladie du sommeil ou le virus Ebola.

     

    PS : Mais la famille Le Pen a une vision différente de la dangerosité des microbes. Ainsi, le père Le Pen affirmait que " Mgr Ebola peut régler ça (l'immigration ) en trois mois . Pour lui, le virus Ebola ne tue que les noirs et pourrait dépeupler l'Afrique sans tuer un seul blanc. 

      • Mercredi 8 Février 2017 à 11:19

        Pour les maladies infectieuses, les soigner, c'est en effet se protéger soi-même. Mais la pathologie dépasse largement les infections. Les soins dentaires, par ex. sont gratuits avec l'AME et hors de prix pour une catégorie de la population peu fortunée mais au-dessus des conditions de prise en charge par la CMU.

        NB. C'est le côté nazi de J.M. Le Pen.

    7
    Adolphine Le Pen
    Mercredi 8 Février 2017 à 16:01

    "Pour éviter le dévoiement de ce système, et pour enrayer le « tourisme médical » qui est une réalité indéniable, je propose depuis plusieurs années de supprimer l’AME et de la remplacer par une aide restreinte, exclusivement réservée aux soins d’urgence vitale."

      • Mercredi 8 Février 2017 à 16:33

        Surprise. Si l'on n'intervint pas en amont, dans nombre de cas ce qui n'était pas vital le devient.

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