• La minute de l’anthropologueLes grandes vacances approchent. Ceux qui ont les moyens envisagent peut-être un voyage original dans des contrées lointaines à la rencontre de peuplades authentiques restées à l’abri de la civilisation et de ses perversions. Ces touristes aventuriers envisagent peut-être de se rendre en Amazonie, dans des îles perdues du pacifique ou dans des profondeurs africaines.

    Mais je me pose la question : pourquoi aller si loin ? Notre République a aussi ses indigènes et très proches de nous, en Île de France, portant l’empreinte indélébile de la colonisation africaine en l’absence de colons et en l’absence d’Afrique, ce qui laisse penser à la possibilité d’une mutation génétique survenue chez leurs ascendants.

    Ces indigènes de la République vivent soit dispersés dans des habitats de bon niveau pour les chefs, soit regroupés dans des HLM de banlieue. On les voit apparaître assez fréquemment dans les médias où ils se soumettent avec une certaine agressivité aux enquêtes des chercheurs. Ils se réunissent également en vase clos pour des rituels interdits aux non-initiés et notamment à ceux dont l’origine africaine n’est pas certifiée. Il est toujours dangereux pour un blanc (surtout s’il est Juif) de se rendre seul et sans protection dans ces assemblées indigènes. Ceux qui ont pu y pénétrer ont toujours été surpris par le dialecte utilisé pourtant issu du français comme : "la fracture raciale qui scinde notre société, entre d’un côté la blanchité et de l’autre le statut de l’indigénat. L’indigénat étant entendu comme le statut sociopolitique des sujets postcoloniaux" (mélopée relativement compréhensible entendue lors d’un rituel à Nanterre). L’obsession de la couleur de la peau s’apparente autant à un fétichisme qu’à un rituel d’appartenance.

    De quoi vivent ces indigènes ? Certains se donnent en spectacle, d’autres vivent de chasse et de pêche. Ils chassent essentiellement le blanc, et ils pêchent surtout des subventions, même versées par une main blanche tant décriée, ce qui montre la complexité de leurs mœurs.


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  • Nous sommes dans un Etat de droit. Les gens ont donc des tas de droits, mais certains s’arrogent celui d’en avoir de supplémentaires pour satisfaire une exigence ou un désir qu’ils présentent comme un droit, en sommant l’Etat ou la justice de faire le nécessaire pour en bénéficier.

    Certains sont farfelus comme l’ambitieux « droit à la santé » qui s’était fait une place de choix dans le passé, mais dont on parle moins car les gens sensés se sont sans doute aperçus que ce droit à la santé devait logiquement déboucher sur un droit à l’immortalité (ça viendra peut-être), aussi, à présent, parle-t-on plus volontiers d’un « droit aux soins », parfaitement justifié et restant dans le domaine du possible.

    Pourtant est apparue sur la place publique une association qui défend le « droit à guérir » ce qui impliquerait qu’il n’y a pas de maladies inguérissables et que si un médecin ne guérit pas son patient il tombe, non pas dans l’illégalité (car ce droit ne figure pas encore dans la législation), mais dans la culpabilité.

    Cette association « Le Droit à guérir » (à noter le D majuscule) défend en particulier des patients mordus par une tique et qui peuvent développer par la suite une infection, une borréliose nommée maladie de Lyme du nom de la ville où cette maladie fut décrite pour la première fois. Cette infection évolue en plusieurs phases et pourrait laisser des troubles séquellaires dans une forme dite chronique.

    L’ennui est qu’il a été attribué à cette forme chronique, dont l’existence même est discutée, tout et n’importe quoi étant donné l’absence de spécificité des troubles signalés. Le diagnostic est parfois avancé par les patients ou des médecins peu scrupuleux malgré la négativité des tests (dont la fiabilité est alors mise en doute par les intéressés) et même parfois en l’absence dans les antécédents de morsure de tique, hôte de nos forêts et vecteur inconscient de la maladie.

    Les spécialistes des maladies infectieuses et notamment ceux qui connaissent le mieux les borrélioses, doutent du rapport de causalité entre l’agression ancienne de la tique (lorsqu’elle existe) et le tableau pathologique survenant à distance de l’infection initiale (lorsqu’elle a existé) chez tous les patients qui viennent les consulter.

    Cette confusion multi-pathologique suscite des vocations médicales et des centres dédiés à la maladie de Lyme qui accueillent à bras ouverts les déçus des infectiologues compétents mais réticents.  Des cliniques promettraient même une guérison contre des sommes dépassant les 10 000 euros, car il est incontestable que les patients souffrent, même si la cause invoquée de leurs maux est plus que discutable. Les charlatans, eux, sont toujours prêts à les soulager.

    Comme on le voit, c’est là qu’apparaît un droit supplémentaire : le « droit de faire son diagnostic » ou le « droit de choisir sa maladie ». Avec internet, rien n’est plus simple de faire un autodiagnostic, mais si le médecin, quel que soit sa compétence, à qui vous vous adressez ensuite n’est pas d’accord avec vous, vous avez le droit de lui faire un procès.  Dans le cas qui nous occupe, dans une logique surréaliste, des spécialistes authentiques de la maladie de Lyme sont attaqués en justice parce qu’ils ne reconnaissent pas à la tique la responsabilité de la diversité pathologique dont souffrent les patients alors qu’eux sont certains du diagnostic clinique et étiologique, aidés en cela par quelques spécialistes auto-proclamés, des associations dont on se demande la motivation, et des avocats prêts à défendre l’indéfendable.

    C’est ainsi que plusieurs patients soutenus par l'association « Le Droit à guérir » ont déposé plainte contre X pour non-assistance à personne en danger, pour violences psychologiques et verbales à l'encontre d'une vingtaine de professeurs de médecine "détracteurs" de la forme chronique de Lyme, ces accusés ayant été auparavant harcelés par voie postale.

    Pour l’avocat de cette cause « Lymite », l'absence de reconnaissance en France de la forme chronique de la maladie de Lyme inflige aux malades "une souffrance physique et psychologique insupportable et les contraint à des errances médicales qui leur sont extrêmement préjudiciables" écrit-il dans son dépôt de plainte. La formation médicale et scientifique acquise par ses études de droit et son expérience de pathologiste lui permet d’affirmer que : "La forme chronique de la maladie de Lyme est une pathologie extrêmement grave consistant en un syndrome d’immunodéficience acquise inflammatoire bactérien multisystémique, dont la présence dans le corps humain peut entrainer chez certains des maladies et souffrances associées, et qui nécessite une prise en charge longue de poly-antibiothérapieEn outre, il est reconnu, du fait de nombreuses données épidémiologiques et scientifiques, que la maladie de Lyme dans sa forme chronique est impliquée dans un grand nombre de pathologies inflammatoires chroniques, auto-immunes et dégénératives (pathologies ophtalmologiques multiples, pathologies cardiaques, Sclérose en plaque, Sclérose latérale amyotrophique, Alzheimer, maladies de la sphère autistique, Fibromyalgie, Syndrome de Fatigue Chronique, etc…)".

    N’en jetez plus ! C’est du sérieux, mais on a aussi le droit de ne pas l’être.


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  • Tolbiac outragé, Tolbiac brisé, Tolbiac martyrisé mais Tolbiac libéré.

    La Commune de Tolbiac enfin libérée de sa prison universitaire où elle était incarcérée dans des conditions déplorables, continuera à s’opposer à la dictature démocratique, et s’adresse à tous pour trouver un blessé grave, un blessé sanglant, un blessé comateux ou mieux un mort que l’on pourrait attribuer aux forces de répression.

    Prendre contact avec les membres de la Commune* qui glandent activement sur le parvis universitaire.

    * Ou à défaut avec Mr Gerard Miller qui exerce une de ses nombreuses activités subversives successives mais toujours dans l'erreur à Le Média


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  • Préparation à la défaite de l’empire américainUn article rapporté par Slate fait état du degré de surprotection des jeunes enfants par nombre d’enseignants américains. Il est conseillé à ces petits de ne pas exprimer une amitié préférentielle pour ne pas exclure les autres. L’amitié des bambins doit être partagée à égalité avec tout le monde afin d’éviter la constitution de bandes et le harcèlement des uns par d’autres.

    Voici la réponse de la direction à des parents qui s’étonnait que leur fille de 4 ans ne puisse pas avoir de « meilleure amie » :

    « Dans notre expérience (sur plusieurs décennies), l'utilisation du terme “meilleur ami”, même dit d'une façon affectueuse, peut conduire à ce que d'autres enfants se sentent exclus, [...] ce qui conduit à la formation de “bandes” avec des “laissés-pour-compte”.»

    Autre déclaration d’une conseillère d’orientation :

    « Nous essayons de parler avec eux et de faire en sorte qu'ils aient des grands groupes d'amis au lieu d'être possessifs en amitié. Les parents disent parfois que Johnny a besoin de cet ami particulier. Nous leur disons qu'il n'a pas besoin de meilleur ami.»

    On voit là que le sentiment ne doit pas être libre et spontané : il doit être politiquement correct.

    Des enseignants compatissants organisent même des épreuves sportives sans vainqueurs, ni perdants pour épargner une déception à ceux qui perdraient. La correction au stylo rouge serait également considérée par certains comme potentiellement traumatisante, le rouge étant une couleur « agressive ».

    Ensuite les enfants devenus adultes seront jetés dans le long fleuve tranquille de la vie. Il est vrai que depuis quelque temps la société occidentale s’efforce d’en apaiser les remous dans une vaste campagne anti-harcèlement à tous les niveaux, de raboter les aspérités de la vie sociale et les frictions entre individus sous une protection législative chargée de régler le rapport à l’autre jusque dans l’intimité.

    Nous devenons des choses très fragiles, incapables de nous défendre et c’est pour cette raison que nous serons vaincus car l’Histoire est un jeu que l’on ne peut pas organiser sans vainqueurs ni perdants.


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  • 300 personnalités provenant de tous les milieux ont signé un manifeste paru dans Le Parisien dimanche « Contre le nouvel antisémitisme » responsable de l’assassinat de onze Juifs, parce que juifs, par des musulmans islamistes, donc pour des raisons politico-religieuses, des délinquants qui se trouvent être également musulmans, car ces tarés imaginent que tous les Juifs sont fortunés selon un stéréotype bien connu et adopté sans barguigner aussi bien par les arabes que par l’extrême droite pour qui le « détail » accompli par les nazis paraît insuffisant ou que l’extrême gauche que le capitalisme met en transes suivant en cela leur maître Marx qui, bien que d’origine juive, a commis un livre « La question juive » particulièrement antisémite.

    Les réactions de tous bords ne se sont pas fait attendre. Pour ce qui concerne les personnalités musulmanes, on constate d’abord qu’elles font un amalgame dont les non musulmans sont habituellement accusés car le manifeste parle d’assassinats perpétrés par des islamistes radicaux, mais ces personnalités estiment que cette accusation vise sans distinction tous les musulmans. A croire que cet amalgame révèle inconsciemment une réalité qui est celle d’une culture antisémite présent dans nombre de familles musulmanes.

    Il est intéressant de noter la réaction de M. Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris : « procès injuste et délirant »…(pour l’observateur attentif de l’islamophobie ce manifeste serait carrément un débat « nauséabond et funeste » sur l’islam) « cette tribune présente le risque patent de dresser les communautés religieuses entre elles »… « Les citoyens français de confession musulmane majoritairement attachés aux valeurs républicaines n’ont pas attendu [cette] tribune (…) pour dénoncer et combattre depuis des décennies l’antisémitisme et le racisme antimusulman sous toutes ses formes. » (Le Monde)

    Il est certain que si l’on fait l’amalgame, le procès serait injuste, par contre je ne vois pas où est le délire sinon d’avoir naïvement proposé à la fin de ce manifeste ; « En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment, des juifs, des chrétiens, et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques ». D’accord Mr Boubakeur, cette proposition est vraiment délirante. D’ailleurs Tareq Oubrou, imam de la Grande Mosquée de Bordeaux, affirme que le Coran est toujours mal traduit de l’arabe et « Dire que le Coran appelle au meurtre, c’est très violent et c’est une ineptie ! ». Qu’on se le dise, tout ça, c’est la faute aux traducteurs.

    Mr Boubakeur, toujours en suivant son amalgame, craint que ce manifeste dresse les communautés religieuses les unes contre les autres. Ce qui sous-entend qu’il est interdit de condamner une fraction excitée d’une communauté religieuse dans la crainte de déclencher une guerre de religions. Un chantage qui interdit toute accusation de dérive. Quant à dresser les religions les unes contre les autres, Mr Boubakeur en connaît un rayon. Il suffit d’aller lire les articles publiés sur le site de cette mosquée bien de chez nous pour se rendre compte que leurs auteurs et Boubakeur lui-même sont nettement christianophobes et judéophobes (voir « Quand l’islam est consommé avec modération »). Ce qui ne l’empêche pas de déclarer combattre l’antisémitisme depuis des décennies, et bien sûr le racisme antimusulman. Il me semble que c’est cette dernière partie de la lutte qui fut jusqu’à présent privilégiée, sans omettre de confondre allègrement, et comme d’habitude, race et religion, hérésie plus efficace pour se victimiser mais aussi plus explosive.


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  • La fréquentation sporadique des toilettes publiques, notamment lorsqu’elles sont vastes comme sur les autoroutes, m’a permis de constater que la très grande majorité des hommes se lavent systématiquement les mains en sortant des cabines ou en quittant l’urinoir. Ce qui est un progrès incontestable de l’hygiène qui ne peut que satisfaire mon esprit médical.

    La question n’est donc pas de se laver les mains, mais de les essuyer. Papier jetable et torchons ont disparu pour faire place aux sèche-mains électriques qui pulsent de l’air chaud sur vos mimines que vous retournez comme des crêpes pour bien exposer tous les recoins de votre peau humide.

    C’est là où les choses se gâtent. Vous étiez propres (surtout en quittant l’urinoir, puisque les urines sont habituellement stériles), mais après avoir séché vos mains celles-ci vont s’enrichir de multitudes de germes et pas de ceux qui copinent avec nous en bonne entente.

    Courrier international rapporte l’information d’un site indien DailyO faisant état des constations de Nicole Ward, une étudiante américaine en microbiologie, qui a eu la curiosité de placer pendant 3 minutes des boîtes de Pétri (milieu favorable à la croissance microbienne) sous un sèche-mains et au bout de 3 jours elle a pu observer (des travaux antérieurs avaient déjà jugé catastrophique les sèche-mains sur le plan de l’hygiène) une pullulation de champignons et de microbes pathogènes provenant de l’air ambiant des toilettes pulsé par le sèche-mains et enrichi par les pulvérisations projetées par les chasses d’eau.

    Les germes retournent, en quelque sorte, sous pression à l’envoyeur alors que celui-ci voulait sagement s’en débarrasser en se lavant les mains. Comme quoi les meilleures intentions peuvent mal tourner.

    La nocivité de l’air pulsé notamment par les tours aéro-réfrigérentes et les climatiseurs est connue depuis 1976, date à laquelle on a assisté à une épidémie survenue chez 182 participants du 58e congrès de la Légion Américaine à Philadelphie, dont 29 sont décédés. Ce microbe très pathogène touchant en particulier le poumon a été appelé de ce fait : Legionella, il fait partie de la flore aquatique avec un goût prononcé pour les amibes. L’émergence récente de la légionellose s’explique par l’utilisation des systèmes modernes d’alimentation en eau comme les tours de refroidissement, les climatiseurs, les bains à jet, les bains à remous (jacuzzi), les canalisations d’eau chaude.

    On aurait envie de temps en temps d’arrêter le progrès.


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  • Un révolutionnaire qui dort est un révolutionnaire « mort »Je suis assez content de moi (ne vous inquiétez pas, c’est très rare). Je m’étonnais dans l’article précédent de l’inertie des autorités, et notamment du Président de la République devant la persistance de l’occupation de Tolbiac où se déroulaient depuis près d’un mois les jeux de rôles révolutionnaires grandeur nature de quelques dizaines d’étudiants soutenus par quelques professeurs dont la mission d’enseignant de connaissances ne semble pas suffire et de quelques intellectuels venus guérir leur nostalgie du bolchévisme.

    Emmanuel Macron, sans doute lecteur assidu de mon blog, a compris le message et a donc permis l’évacuation au petit jour de cette faculté, profitant du sommeil de cette jeunesse rêvant peut-être aux lendemains qui chantent juste, après avoir toujours chanté faux dans le passé.

    Les souvenirs laissés par ces jeunes gens prendront une place, d’une façon ou d’une autre, dans les impôts payés par tous et notamment par leurs parents si l’on en croit les restes de leur passage insurrectionnel :

    « Notre journaliste, qui a pu entrer dans l’université vidée, décrit la plupart des murs tagués, des distributeurs de boissons et de nourriture éventrés, des sanitaires sales, de même que l’amphithéâtre qui servait de dortoir. Selon un agent de sécurité rencontré sur place, le matériel informatique qui équipait certains amphithéâtres a été volé. » (Le Monde le 20/04/18)


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  • Quand il ne dit rien, il ne fait rien

    Nous avons un Président de la République que tout le monde nous envie, à la fois monarchique et professoral, la foudre dans une main et le cours de la bourse dans l’autre, et offrant de surcroît un contraste qui montre combien sa pensée est complexe.

    D’un côté, c’est un chef de guerre lançant ses missiles comme un juge frapperait de son marteau pour rétablir l’ordre dans la salle planétaire, pour aller l’instant d’après sermonner l’Europe.

    D’un autre côté, on assiste dans son royaume, dans une ambiance de grèves multiples, à des émeutes rurale et urbaines, dont la dernière à propos – semble-t-il - d’une femme voilée à Toulouse qui aurait dit merde à la maréchaussée. Et ne parlons pas du désordre qui règne dans quelques universités, et notamment dans celle de Tolbiac qui, d’après le chef de l’établissement, serait devenu un lieu d’attraction parisien, bloqué pour les étudiants qui veulent étudier, mais restant accessible, non seulement à ceux qui veulent partager le délire philosophico-politique abscons de cerveaux en surchauffe, mais également aux casseurs, aux drogués et aux baiseurs.

    En ce domaine, la foudre de notre monarque à la mollesse d’une fin d’érection reculant devant les 22 étages, fièrement dressés, dans lesquels il faudrait remettre de l’ordre. Le spectacle de CRS et de jeunes gens jouant à cache-cache, courant dans les escaliers, ouvrant et fermant les portes, se poursuivant dans les gradins, hurlant dans les couloirs, serait à la fois ubuesque et redoutable car un-e mort-e (parité oblige) par une chute dans un escalier ou une glissade sur un détritus dans un couloir non entretenu serait attribué-e par principe à un CRS et provoquerait une révolution.

    On comprend qu’il est plus facile de bombarder la Syrie, de faire des discours dans les assemblées, et même d’être interviewé par des journalistes sans cravate et dont l’un porte même une moustache stalinienne.

    Alors on laisse pour l’instant courir et pourrir. « Nuit debout » a bien fini par se coucher. Mais est-on alors bien crédible ? Certes, notre monarque « dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit ». Ce qui implique que quand il ne dit rien, il ne fait rien. C’est clair.


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  • Je m’ingère, donc je suis.

    Il n’est pas du tout de ma compétence de juger s’il fallait ou non intervenir en Syrie par des frappes ciblées sur les lieux de fabrication des produits chimiques que le gouvernement de ce pays semble avoir utilisés contre sa propre population civile. Les uns sont pour, les autres sont contre, et dans ces derniers figurent, bien sûr, les ténors de l’opposition, et notamment l’extrême droite et l’extrême gauche qui ne cessent de se rejoindre sur bien des points.

    Un des arguments de ceux qui sont opposés à cette intervention française et anglo-saxonne est que la Syrie est un état souverain, et que les membres du Conseil de sécurité n’ont pas à se mêler de cette guerre civile, même si des armes unanimement interdites après leur utilisation lors la Première Guerre mondiale auraient été utilisés par le gouvernement syrien alors que celui-ci est déjà sorti vainqueur du conflit intérieur avec l'appui de ses alliés russes et iraniens.

    Mais l’ingérence dans les conflits d’un pays souverain existe depuis longtemps. Cette ingérence peut être justifiée pour la mauvaise cause. L’exemple le plus spectaculaire fut la destruction le 26/04/1937 de la commune basque de Guernica par les aviateurs de la légion Condor envoyé par Hitler pour soutenir Franco dans son coup d’Etat contre la République. A l’inverse, l’ingérence est souvent réclamée par les associations humanitaires pour faire cesser des massacres comme ce fut le cas au Rwanda - Etat souverain - où l'ingérence, que ce soit celle de l'ONU ou celle de la France, a bien trop tardé pour interrompre le génocide.

    A notre époque où chaque événement est connu pas tout le monde dans les minutes qui le suivent, et où on peut faire le tour de la planète en quelques heures, la notion d’Etat intouchable, quoi qu’il fasse, parce que souverain, a pris un coup de vieux. Le rapport entre les souverainetés est remplacé par le rapport de forces et la possibilité ou non d’intervenir en dehors de son pays sans prendre trop de risques, quel que soit le motif invoqué. Notons que les Russes ont été prévenus de l’intervention occidentale en Syrie et que celle-ci n’a heureusement provoqué la mort d’aucun soldat russe.

    Quant à l’efficacité même de cette l’intervention symbolique (mais onéreuse), nous verrons…

    Picasso : « Guernica »


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  • La bêtise pour tousDes jeunes gens prétendant poursuivre des études universitaires (avec une tendance à la casse de leur outil d’études) tentent de réaliser une reconstitution historique de mai 68. Ils suivent avec application le processus vieux de 50 ans et peu importe la motivation de départ :

    D’abord, une opposition contre ce qu’ils estiment être une sélection (qui existe depuis longtemps pour les professions de santé et à mon avis excessive), préférant le tirage au sort qui donne leur chance aux paresseux et aux nuls.

    Ensuite, cette opposition à un ersatz de sélection a été rapidement remplacée par une « convergence des luttes », objectif qui montre à quel point leurs agitation est plus politique que technique.

    Ce qu’il y a d’amusant (il vaut mieux en rire) est qu’en raison des perturbations qu’ils ont eux-mêmes provoquées, ils réclament la validation automatique du 2ème trimestre, avec pour Tolbiac la note qualifiée de « politique » (c’est clair) de 20/20 et à Nanterre, plus modestement, la note de 15/20 pour tous. Notons que l’expression « pour tous » connaît une belle fortune linguistique, ce qui prouve que l’égalité dans la bêtise fait des progrès.

    Les membres de la minorité agissante qui ne vote qu’entre eux lors des assemblées dites générales (j’ai eu l’occasion en mai 68 d’assister à quelques-unes de ces assemblées où le spectacle gonflé de prétention frisait le ridicule, et je suppose qu’il en est de même aujourd’hui) sont d’une parfaite cohérence en réclamant que les partiels soient automatiquement validés avec une bonne note.

    En effet, puisqu’ils demandent l’absence totale de sélection à l’entrée de l’université qui aboutit à la stagnation d’étudiants peu doués ou paresseux sur les bancs des amphis (quand ils y entrent), on ne voit pas pourquoi il existerait une sélection ultérieure par des examens, en particulier en sciences humaines, matières où de toute façon le risque de chômage à la sortie est élevé que l’on soit diplômé ou pas. Les diplômes universitaires en ces matières n’ont qu’une maigre valeur sur le marché du travail car celui-ci impose une sélection bien plus drastique que celle que l’on pourrait éventuellement instaurer à l’université à l’entrée comme à la sortie. Alors pourquoi ne pas donner les diplômes à tous, à l’image du baccalauréat ?  Diplôme pour tous et tous pour rien, sauf un encadré sur le mur de la chambre.

    Ces étudiants politisés vont finir par descendre les universités françaises (dont la valeur s’abaisse régulièrement) où l’on peut jusqu’à présent entrer à moindre coût, et la faible valeur des diplômes universitaires favorisera sans doute l’éclosion d’écoles privées qui seront réservées à ceux et celles qui en ont les moyens. Une vilaine sélection par l’argent vers laquelle risque de converger aveuglement leur lutte folklorique.

    Mais on ne sait jamais sur quoi ce folklore peut déboucher. En mai 68 les manifestations étudiantes n’avaient, en fait, aucun but précis, laissant les politiques dubitatifs et en retrait. La grève générale prit le train en marche profitant de la situation bordélique entretenue par les étudiants. Comme disait Hegel ou Marx ou les deux : les évènements historiques se répètent, la première fois en tragédie (ce ne fut pas le cas en mai 68), la seconde fois en farce. Nous y sommes peut-être, à moins que la farce tourne en tragédie.


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