• Le matamoreFinis les tréteaux, la poitrine gonflée, le geste menaçant, la voix forte, le verbe haut et le sarcasme hilarant. L'insoumis en chef se dégonfle au premier obstacle, à la première décision à prendre, au premier choix à faire. Il part de la corrida la queue entre les jambes et les oreilles basses au lieu de prendre le taureau par les cornes. Matador matamore.

    Dans une démocratie, comment un responsable politique - quel que soit son bord - peut-il conseiller aux électeurs de s'abstenir de voter ?


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  • Le prurit révolutionnaireDepuis le moment où les Français sont passés de la Monarchie à la Première République, en coupant la tête de leur roi, entre autres, ils sont devenus des maniaques de la révolution. Faire à nouveau une révolution est pour eux comme un prurit permanent, et cette démangeaison atteint toutes les classes. Chacune rêve à sa façon d’un « Grand soir », bien sûr au nom du peuple. Le peuple, concept malléable que l’on peut monter et démonter comme un Lego.

    En ne se bornant qu’à quelques évènements récents, il y a de quoi montrer que les Français n’ont de cesse que de se gratter. La révolution est dans leur peau :

    Nous avons eu les « Indignés ». Formule lancée par un vieillard qui était loin d’être parfait sous tous rapports.

    La place de la République a longtemps été envahie et maculée par des révolutionnaires partisans de la palabre nocturne en orthostatisme.

    Les « Insoumis » (à la réflexion ?) veulent faire quelque chose comme une « révolution bolivarienne », en prétendant résister (on se demande à quoi), avec à leur tête un admirateur de Robespierre.

    Les frontistes aimeraient instaurer une « révolution patriotique » en louchant, pour ceux dont le front va jusqu’à la nuque, sur un modèle qui s’était un peu compromis jadis.

    Même l’instigateur, on ne peut plus centriste, modéré et propre sur lui, du mouvement « En marche » n’a-t-il pas écrit un opuscule intitulé « Révolution » ?

    Le prurit révolutionnaire est une maladie française que l’étranger regarde tantôt avec commisération, tantôt avec envie jusqu’à vouloir l’imiter car c’est une dermatose contagieuse.

    "Le 27/04/2017, des étudiants prennent part à une manifestation contre l'affiche du second tour Le Pen-Macron" Lionel Bonaventure/AFP.

    Le prurit révolutionnaire

    Pour paraphraser Bertold Brecht : dans ce cas ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ?


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  • Délicatesse

    Le responsable de l'intitulé de cette photo (recueillie il y a quelques temps dans MSN actualités) n'a pas voulu se réjouir de la tristesse d'un membre du parti "Les Républicains" devant le risque de disparition de sa famille politique, mais annoncer au public avec un doigté de toucher rectal le décès du père de Rachida Dati.


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  • Alors qu’aux USA on considère officiellement (depuis peu) que ne pas mentionner sur l’emballage des produits homéopathiques à la vente qu’« Il n’y a aucune preuve scientifique de l’efficacité de ce produit » et que dans le cas où un laboratoire ne le ferait pas, il pourrait être poursuivi pour publicité mensongère (voir « Enfin ! »), en Ontario, une province du Canada, les homéopathes peuvent à présent traiter des patients atteints de cancer ! Il existe même un Ordre des homéopathes. Ce qui est amusant, si j’ose dire, est qu’un responsable de cet Ordre a déclaré : "Notre travail, c’est de s’assurer que les gens aient accès à des homéopathes compétents et qualifiés".

    On peut rassurer les malades : que l’homéopathe soit compétent ou pas, cela ne changera rien à l’évolution de leur cancer, sauf qu’en l’absence de traitement efficace associé, ils mourront plus rapidement.

    Dans l’article que j’ai consulté, il est signalé qu’en 2016, dans une ville de l’Ouest du Canada un garçon est décédé des suites d’une infection streptococcique, car sa mère a préféré le soigner avec des remèdes homéopathiques.

    Je suis déçu, je pensais les Canadiens plus sensés. Mais pourquoi le seraient-ils plus que les homéopathes ?

    NB. Ce petit billet est la preuve de mon overdose des élections présidentielles qui traînent depuis des mois et qui continuent à monopoliser les ondes et les écrans. Il faut faire quelque chose, cela devient insupportable. C’est dans ce domaine que l’on pourrait utiliser à bon escient un traitement homéopathique.


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  • Benoît Hamon est tout de même le grand perdant de ce premier tour des présidentielles ; aboutir à environ 6% des voix en partant de 18%, il faut le faire. Sa démarche a permis de vérifier que quand on trahit son camp, son camp finit par vous trahir. Les thèses utopiques qui lui avaient permis de devenir le champion de son parti ont contribué finalement à le faire perdre, ce qui montre encore que l’on est toujours trahi par les siens.

    Cependant Benoît Hamon a bien mérité de la patrie car en ne se désistant pas en faveur de Jean-Luc Mélenchon, il n’a pas permis à ce dernier de se retrouver parmi les deux finalistes.

    François Fillon apparaît pourtant comme le perdant le plus spectaculaire alors qu’il arrivé en 3ème position en traînant avec une persévérance obstinée de lourds boulets qu’il avait largement contribué à se mettre lui-même aux chevilles. Sa sortie a été plus digne que son parcours.

    Jean-Luc Mélenchon a été un mauvais perdant. N’admettant qu’avec réticence sa défaite. Sa mégalomanie cabotine l’ayant persuadé qu’il se retrouverait parmi les deux finalistes et confronté à Marine le Pen, son image inversée dans le miroir.

    Ses spectacles avaient attiré beaucoup de monde, l’orateur ayant séduit par ses prestations au point de faire oublier la portée réelle de ses discours, son écologisme de façade et son pacifisme munichois.

    Après avoir admis les résultats, il a montré par sa déclaration finale qu’il n’était aucunement guéri du trotskisme dont il avait été atteint pendant sa jeunesse en mettant dans le même sac Marine Le Pen de l’extrême droite et le « social traître » Macron.

    Les perdants


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  • Voter

    L’envahissement par les sondages a cessé à l’approche du scrutin du premier tour des présidentielles, mais le mal est fait : nous connaissons le quarteron de tête et le vote des électeurs en sera pour beaucoup influencé.

    En dehors de ceux qui s’abstiendront et qui observeront le scrutin d’un œil goguenard, il y aura, à mon humble avis, quatre groupes d’électeurs :

    Le premier ne tiendra pas compte des sondages et votera pour le candidat choisi depuis longtemps, et que les péripéties de la campagne, quelles qu'elles furent, n’auront pas influencé. Ce sont des électeurs partisans.

    Le second, sans se poser trop de questions, mais soucieux d’exercer son droit civique, suivra les sondages qui induisent, comme l’on dit, une dynamique et votera plutôt pour un des favoris ainsi désigné.

    Le troisième votera en fonction de la personnalité et/ou du programme d’un candidat sans se préoccuper des sondages et de la suite. C’est en théorie le principe du vote démocratique.

    Le quatrième aura un vote stratégique à partir des sondages et basé sur la perspective du second tour en cherchant à faire obstacle à l’arrivée au pouvoir d’un candidat. Ces électeurs voteront pour le champion, même s’ils ne sont pas entièrement d’accord avec lui, qui leur paraît le plus apte à barrer la route de la présidence à celui ou à celle qu’ils rejettent. Stratégie qui doit tenir compte, non seulement des sondages, mais également de la masse d’électeurs que leur champion pourra éventuellement mobiliser en sa faveur pour le second tour.


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  • 24 heures après la fusillade des Champs-Elysées, où un délinquant a assassiné un policier et blessé deux de ses collègues, acte revendiqué immédiatement par l’Etat islamique, une autre fusillade est survenue en provoquant deux morts, acte également revendiqué par l’Etat islamique.

    Il se trouve que ces derniers meurtres ont eu lieu en Russie et plus précisément dans les locaux des services secrets russes FSB à Khabarovsk. (Source : Le Point.fr)

    Le rapprochement de ces deux fusillades survenues à 24 heures d’intervalle permet de penser :

    1° Que contrairement aux rodomontades de certains de nos candidats à la présidentielle, un régime « énergique » n’est guère plus efficace qu’un régime démocratique pour prévenir le terrorisme. En outre, l’ironie veut que l’attentat en Russie a été perpétré dans le sein des services secrets qui sont tout de même les mieux placés pour déjouer un attentat.

    2° Que l’Etat islamique a une propension croissante à revendiquer le moindre attentat à défaut de pouvoir l’organiser. Le FSB russe a précisé que « L'assaillant a été éliminé » et que « L'identité du criminel a été établie : il s'agit d'un habitant de la région de Khabarovsk, né en 1999. Des informations font état de son appartenance à un groupe néonazi ». Si on ne peut plus se fier à l’Etat islamique… Ou aux Russes qui peuvent fort bien annoncer une vérité qui leur convient.


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  • Hier soir, vers 21 h, une fusillade a éclaté sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris. On déplore un policier tué et deux autres blessés. Le forcené à l'origine du drame a été abattu. Il s'agissait d'un homme d'origine arabe âgé de 39 ans atteint de fanatodélinquance pour lequel il était suivi, mais dont l'état, pour les experts, ne semblait pas justifier un internement en milieu spécialisé.

    Voir aussi : "Les morts sont inégaux"


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  • Comme chacun le sait, François Fillon après les primaires de la droite avait toutes les chances de devenir le prochain Président de la République. Peut-être le sera-t-il car les pronostics sont aujourd’hui des plus incertains, mais il semble le moins bien placé du quarteron de tête.

    Comme chacun le sait, ses chances ont été compromises par les articles du Canard enchaîné qui ont révélé au public stupéfait un personnage inattendu (pour lui) à la fois hypocrite, menteur et grippe-sou. Quelles que soient ses sources, le journal satirique a fait son travail puisque les faits paraissent exacts et reconnus par l’intéressé lui-même, mais sans que leur illégalité soit encore formellement établie. Les partisans de Fillon ont beau cracher sur la presse, celle-ci n’a fait qu’utiliser la liberté fondamentale qui lui est reconnue dans une démocratie.

    Cependant, les révélations du Canard enchaîné ont bouleversé la donne électorale si bien qu’une de leurs conséquences possibles est une configuration inédite du second tour qui verrait s’affronter deux candidats extrémistes : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Bien que l’un et l’autre ne se présentent pas comme tel, et on comprend pourquoi, mais leurs programmes ont beaucoup de points communs qui ne sont pas faits pour rassurer.

    Les partis extrémistes ont toujours eu tendance une fois arrivés au pouvoir, surtout lorsqu’ils prétendent parler au nom du peuple - ce qui est évidemment le cas pour nos deux révolutionnaires - à limiter la liberté de la presse, toujours dans l’intérêt du peuple, chacun ayant le sien.

    Ainsi, dans ce cas de figure, la liberté de la presse utilisée à juste titre en amont, risquerait d’aboutir paradoxalement à sa limitation en aval.

    NB. Le titre de ce billet est une paraphrase du slogan du Canard enchaîné: « La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas»


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  • Je ne suis jamais allé en Arabie Saoudite. J’aurais pu. A la fin de mon internat, un Saoudien qui faisait ses études en France m’avait proposé de m’installer dans son pays à des conditions plutôt flatteuses. Mais je ne me voyais guère vivre (et mon épouse encore moins) dans un pays où les femmes zombies déambulent dans l’espace public comme des fantômes noirs en me privant par leur accoutrement du spectacle de la part la plus belle de l’humanité.

    Parc wahhabite d’attractions

     

    Je ne me voyais pas dans un pays où le pénis ou la vulve détermine la part de liberté attribuée à chacun, en soulevant le problème constitutionnel posé par l’homosexualité qui introduit incontestablement un désordre par la façon illégale de s’en servir. Problème que l’on peut cependant résoudre par l’absurde en décrétant qu’elle n’existe pas.

    Bien que le cinéma, la musique, l’alcool ou la drague, entre autres, sont officiellement interdits pour les Saoudiens en Arabie (mais apparemment pas quand ils séjournent dans un pays mécréant), la pétromonarchie a le sens de la fête et du gain (ce qui prouve qu’elle à la fois du pétrole et des idées). Elle a en effet le projet de créer près de Riyad une ville immense (trois fois la superficie de Paris) uniquement consacrée au divertissement et dont les travaux débuteront en 2018. "la plus grande ville culturelle, sportive et de divertissement du royaume", a affirmé le ministre de la Défense (de rire).

    Bien sûr, il est prévu un gigantesque parc d’attractions, mais il n’est pas précisé si parmi ces attractions figureront les lapidations, les séances de flagellations et les exécutions capitales qui attirent habituellement du monde.

    Parc wahhabite d’attractions

    Dessin paru dans le Canard enchaîné


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