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    Le sabre de François

     

    Pour Noël, François a reçu un sabre, un vrai, pas en bois, et tout neuf n’ayant jamais servi à amputer des membres. Un cadeau de la part de la famille Séoud, une famille à l’aise après avoir piqué les lieux saints aux Hachémites, qui étaient pourtant leurs gardiens depuis huit siècles. De son vaste domaine acquis de droit divin, mais aussi par les armes, c’est plus sûr, elle fait couler le pétrole sur lequel elle était par hasard assise. Les oppositions mécréantes à cette famille méritante étant prestement éradiquées pour la plus grande paix du royaume et celle des ménages.

    François déjà parti en guerre à deux reprises semblait content de son cadeau. Venu pour vendre quelques grosses babioles et notamment des armes, avant que les Saoudiens n’achètent en France les usines qui les fabriquent, il se trouva à son tour armé d’un sabre et déclara, en le regardant, qu’il en aura besoin. Certains ministres ont sans doute ressenti quelques picotements au niveau du cou.

    La famille Séoud n’a cependant pas été jusqu’à offrir à François un kit à lapidation pour ne pas jeter une pierre dans l’eau limpide des droits de l’homme et de la femme, sachant à quel point leur hôte leur était attaché, allant jusqu’à bouder Poutine qu’il ne trouve pas assez orthodoxe dans ce domaine, bien qu’élu régulièrement. Il est vrai que l’on ne peut pas vendre des armes au Président russe, car il a déjà les siennes.





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  •  « Empêtré dans l’histoire du rapport sur l’intégration, Matignon cherche à reprendre la main : l’ancienne secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, devrait être nommée, le 9 janvier, haut-commissaire à l’Intégration républicaine » (Canard enchaîné du 24 décembre 2013)

    Mme Buffet a choisi d’être communiste et de le rester de nos jours alors que l’on sait que l’étatisation des moyens de production a abouti sous toutes les latitudes à un échec économique, en dehors de la Chine dont le parti unique, dit communiste, a introduit dans son système une dose massive de capitalisme. L’échec économique serait un moindre mal si tous les régimes communistes de la planète n’avaient donné naissance à des monstruosités sanglantes.

    Et Mme Buffet est toujours communiste, ce qui dénote, comme pour ses compagnons politiques, une étroitesse d’esprit et disons-le un intégrisme imperméable aux faits. Décidemment Matignon a d’excellentes idées. Après la divulgation d’un rapport pour le moins explosif susceptible, s’il était appliqué, de désintégrer la société française, le Premier ministre pour « reprendre la main » (qu’il risque de perdre à nouveau) envisage de confier la question sensible de l’intégration à une personnalité aussi ouverte et impartiale que l’ancienne secrétaire du parti communiste. Il est possible que cette nomination ait un objectif électoraliste et politicien, mais cette hypothèse ne ferait qu’aggraver l’irresponsabilité de nos dirigeants.


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  • En cette fin d’année nous sommes allés voir l’exposition Georges Braque (200 tableaux) au Grand Palais sans avoir à faire une queue interminable. Ce peintre mort à 81 ans, en 1963, a eu le temps d’évoluer au cours du XXème siècle fertile en innovations picturales. Ses premiers tableaux appartiennent au « fauvisme », caractérisés par un aspect multicolore. Dans les premières salles consacrées à ces toiles on a une impression d’uniformité et en voyant une, on a le sentiment (sans doute erroné) de les voir toutes. Voici un bel exemple représentatif : « Le port d’Estaque ».

    L'exposition Braque

    Rapidement, Braque devient un des inventeurs du « cubisme » où le réel est découpé en figures géométriques tranchantes et imbriquées mais sans atteindre l’abstraction, car si les sujets sont déstructurés puis restructurés, ils restent reconnaissables, parfois même un fragment d’objet échappe à la transformation de l’espace comme un bout d’instrument de musique. Par opposition à sa période fauve, sa peinture devient quasi monochrome, les couleurs disparaissent remplacées par des dégradés de brun ou de gris. Là encore les toiles se ressemblent au point que chacune apporte peu par rapport à la précédente. Mais je suppose qu’un connaisseur serait outré par ce genre de remarque digne d’un béotien.

    L'exposition Braque

    Par la suite le réel réapparait dans son intégrité sous forme d’éléments comme des cartes à jouer, des lettres ou des chiffres, s’incorporant à la peinture, imprimés au pochoir. Enfin les couleurs finissent par envahir les espaces géométriques qui n’attendaient qu’elles.

    L'exposition Braque
    L'exposition Braque
    L'exposition Braque

    Dans sa dernière période, le figuratif réapparait comme surgi du passé, débarrassé des cadres géométriques, dans l’arrondi de cette femme couchée ou dans l’aspect sombre (IIème guerre mondiale) de « L’homme au chevalet » ou des « Poissons sur une assiette ».

    L'exposition Braque
    L'exposition Braque
    L'exposition Braque

    La dernière salle est consacrée à la série des oiseaux. C’est avec ce motif aviaire que Braque a peint le plafond de la salle Henry II du musée du Louvre en 1953.

    L'exposition Braque
     

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  • Dans son discours du 5 décembre 2013, Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française, a donné quelques exemples de la façon dont parfois le « médiateur » (dénomination idéologique de professeur) aborde la littérature française avec « l’apprenant » (le terme d’élève présuppose un maître ce qui est intolérable dans la perspective d’une lutte des classes où l’enfant doit conquérir son autonomie et ne pas être dominé) : « C’est ainsi que l’on invite les futurs bacheliers non à réfléchir à l’oeuvre de Mme de La Fayette mais à réécrire le récit de la rencontre de la Princesse de Clèves dans le style d’un journaliste people ou encore à reprendre des pages de Proust de manière moderne en supprimant les subordonnées, ou enfin à corriger Apollinaire en remettant les mots du si célèbre Pont Mirabeau dans le bon ordre ».

    Faire goûter la beauté des textes et d’en trouver le sens importent peu, il parait plus important de déterminer l’énonciateur et à qui s’dresse l’énonciation, « de quel genre relève ce texte et dans quel registre il se situe ». L’imagination sémantique des cuistres qui président aux destinées de l’éducation nationale n’a pas de limites dans le ridicule et dans la nuisance.

    Plutôt que de transmettre les trésors de la littérature française qui se suffisent à eux-mêmes, et pour ne pas ennuyer « l’apprenant » en lui demandant les efforts nécessaires pour acquérir leur connaissance et lui donner le plaisir de la lecture, on l’invite à triturer, à concasser, à broyer, à piler, à écraser les textes littéraires pour en faire une bouillie où les ingrédients disparaissent et le goût avec, comme celle que l’on prépare pour les enfants en bas âge.

     


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  • Depuis quelques jours on nous rabat les oreilles à propos d’un certain Martin qui, après avoir insulté, en tant que syndicaliste, le gouvernement socialiste impuissant à maintenir l’activité des aciéries de Florange, vient d’être reclassé comme tête de liste socialiste aux élections européennes. Cela n’a strictement aucun intérêt, sauf pour lui qui après avoir coulé de l’acier, coulera des jours pénards et bien payés parmi les députés européens dont la présence à l’assemblée n’est pas vraiment leur préoccupation principale. Je comprends que ce Martin ait saisi cette riche opportunité de ne pas pointer au « Pôle emploi » en tant que chômeur, mais que les médias ne cessent de parler d’une information aussi minable et de recueillir les propos de l’intéressé alors qu’il n’a évidemment rien à dire, est tout de même étonnant. 

    Le côté masochiste du gouvernement socialiste m’étonnera toujours. Il garde en son sein ou favorise des alliés qui lui bouffent le foie, même si l’on peut penser qu’il est préférable d’avoir un adversaire à l’intérieur qu’à l’extérieur, à condition toutefois que l’adversaire ne fasse pas à l’intérieur ce qu’il ferait à l’extérieur.

    Les autorités organisent une salle de shoot à Paris Xème que le Conseil d’Etat considère comme illégale en octobre dernier. Il n’y a dons pas de juristes chez les socialistes ? Le premier ministre, pour se faire mousser, annonce une mise à plat de la fiscalité, ouvrage titanesque, mais sans en avertir au préalable ceux qui seraient chargés de l’entreprendre. C’est fournir des verges pour se faire battre.

    Les socialistes lancent des idées et des rapports que l’on peut parfois assimiler à des provocations à l’égard de la majorité des Français et s’étonnent ensuite d’être impopulaires. On ne compte plus le nombre d’idées ou de rapports qui ont jeté le trouble et suscité de faux débats puisque le gouvernement, devant les réactions aux propositions qu’il jette en pâture et après la divulgation des rapports qu’il commande, s’empresse le plus souvent d’affirmer qu’il a été mal compris ou que les conclusions des rapporteurs ne sont pas les siennes.

    On se demande à quoi servent tous ces rapports faits souvent par on ne sait qui, « experts » inconnus choisis par on ne sait quel responsable, sur on ne sait quels critères. Les têtes pensantes des associations étant souvent partie prenante car elles apportent des réponses à des questions qu’elles ne se posent pas. Il n’est donc pas étonnant que le dernier rapport sur l’intégration (parmi les cinq récents et les comités Théodule qui s’occupent également de cette question) mis en ligne par le gouvernement (transparence oblige) s’apparente plus à un projet de désintégration de la société française qu’à des propositions pour y intégrer ceux et celles qui veulent en faire partie. Peut-être que le gouvernement socialiste lance ainsi des ballons d’essai, mais ils risquent fort de lui péter à la figure. On est maso ou on ne l’est pas.

     

     


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  • Il est amusant de constater que certains portent des noms prédestinés. Pour ne citer que quelques exemples : Henri Poincaré, grand mathématicien, Jacques Delors, ministre de l’économie, l’Italien Marco Velo, ex-cycliste, le Français Mickaël Gelabale, champion d’Europe de basket, David Bird, ornithologue à l’université McGill, au Canada. Ce déterminisme nominatif a intéressé le psychologue Brett Pelham qui a avancé en 2002 que les individus avaient tendance à préférer ce qui « a un lien avec soi ». Ainsi, pour lui, M. Bonpain aurait plus de chance de devenir boulanger.

    Futura-Sciences fait état d’une étude parue dans la très sérieuse revue médicale britannique BMJ qui se permet à l’approche des fêtes de fin d’année de publier des études décalées mais conduites avec une rigueur toute scientifique.

    Des médecins de l’hôpital universitaire de Dublin se sont demandé si le nom de famille ne pouvait pas influer sur la santé. Ils se sont intéressés au nom de Brady et ont conduit une étude pour savoir si les personnes portant ce nom n’étaient pas plus souvent atteintes de bradycardie, rythme cardiaque lent qu’il est parfois nécessaire, si la fréquence cardiaque est trop basse, de traiter par la pose d’un pacemaker.

    Ils ont évalué que 1,38 % des personnes nommées Brady (8 sur 579) ont bénéficié de la pose d’un stimulateur cardiaque à l’hôpital de Dublin en six ans (la collecte des noms ayant été faite sur les annuaires téléphoniques de 2007 à 2013), alors qu’elle n’a concerné que 0,61 % (991 sur 161.388) des gens avec un autre patronyme. Des résultats significatifs qui sous-entendent donc que les Brady sont plus enclins à la bradycardie. CQFD.

    Est-ce que Legros a plus de risque de devenir obèse ou Sucre de devenir diabétique ? Mais seulement dans un pays francophone, car si Legros et Sucre naissent en Irlande, le surcroît de risque devrait logiquement ne pas apparaître. Mais apparaitrait-il s’ils émigrent en France ?

    Dessin de Geluck 

    150. Déterminisme nominatif


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  • C’est curieux cette propension de beaucoup de gens à vouloir connaître leur avenir, car cette avenir, si on ne le connait pas en détail, on le connait en gros, et il se termine TOUJOURS mal. Bien sûr, les personnes qui ont recours aux prospecteurs de l’avenir en espèrent des prédictions favorables lorsque leur situation présente laisse à désirer. Ils cherchent de l’espoir dans les lignes de la main, les cartes, la boule de cristal, le marc de café ou l’astrologie qui délivre des horoscopes à la chaîne dévorés quotidiennement. Celles (car ce sont presque toujours des femmes) qui prétendent lire dans l'avenir ne sont-elles pas qualifiées de « diseuses de bonne aventure », prédire une mauvaise aventure serait contre-productif.

    Une nouveauté nous vient de Washington sous la forme d’une montre conçue par une équipe« de designer, de libre-penseur et d’amoureux de la vie », nommée Tikker (qualifiée « d’Hapiness Watch ») qui ne sera malheureusement pas prête pour cette fin d’année (elle devrait sortir en avril 2014). Cette montre affichera non seulement l’heure mais également le nombre d’années, de mois et de jours qui vous restent à vivre. La prédiction étant établie à partir d’un questionnaire sur votre santé et vos habitudes de vie en fonction des statistiques connues. Ce qui est sûr, c’est que l’heure sera exacte, que la montre coûtera la somme de 59 dollars et que la livraison sera rapide car « il n’y a pas de temps à perdre ». Pour les concepteurs, l’objectif de cet objet bien visible que l’on portera continuellement sur soi est de vous rappeler que chaque instant est précieux et qu’il faut en profiter.

    Valentin de Boulogne : « Diseuse de bonne aventure »


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    Voici un article (publié sur le site médical Egora et dont les sources figurent à la fin) concernant l’histoire de la médecine et comme je me suis amusé à le lire, je me suis permis de le retranscrire dans son intégralité.

    « A la fin du XIXe siècle, de très éminents chercheurs étaient convaincus que pour soigner l’hystérie féminine (un terme pseudo-médical employé pour décrire toutes sortes de symptômes liés à la féminité), rien ne valait des massages génitaux. Mais las de pratiquer eux-mêmes, manuellement, le remède, ils inventent le tout premier vibromasseur.

    C’est une historienne américaine, Rachel Maines qui s’est pour la première fois penchée sur l’invention du vibromasseur. Dans son livre, Technologie de l’orgasme, elle montre que ces outils du plaisir féminin n’ont rien  à l’origine d’une invention féministe.

    Au départ, la chercheuse s’est intéressée à l’histoire… des tricots. Et c’est en feuilletant un magazine du début du XXe siècle qu’elle tombe sur une publicité pour une marque de vibromasseurs. L’objet ne ressemble en rien aux joujoux phalliques colorés qu’on connaît, mais s’apparente plus à un fer à repasser ou à une perceuse.

    Après quelques recherches, elle découvre avec stupeur que l’histoire de ces appareils vibrants est intimement liée à la médecine, et à une “maladie” connue depuis l’Antiquité : l’hystérie. Le terme étymologique du mot hystérie est “hysterion” qui désigne l’utérus féminin. Classée comme maladie par le monde médical masculin depuis l’Antiquité en Europe et en Asie, l’ensemble des traités de médecine la caractérisent par des accès de mélancolie, de puissantes crises de nerf provoquant parfois des actes de comportement extravagants ou violents, des tentatives de suicides, des infanticides, voire, dans les pires des cas, le meurtre du mari. Bien entendu, il s’agit là d’une vision masculine pour décrire des symptômes qui ne concernent que les femmes. Et au XIXe siècle, les médecins avaient le diagnostic de l’hystérie plutôt facile.

    Les scientifiques étaient persuadés que l’hystérie était le fait d’un désir d’orgasme insatisfait qui agite les femmes mal conçues. Un remède était donc prescrit : la “stimulation dactyle” ou le “pénétrationnisme” : le médecin masse lui-même les zones érogènes de sa patiente.

    Ce n’est d’ailleurs pas nouveau. On trouve une trace de cette méthode au XIIIe siècle déjà : Arnaldus de Villanova recommande l’usage du godemiché pour guérir les... veuves et les religieuses en état de transe. Et à la fin du XVIIIème siècle, on voit apparaître des cures thermales destinées aux femmes, avec des appareils hydriques que Rachel Maines décrit comme des “douches pelviennes”. En France, jusqu’en 1860, la méthode la plus répandue est de braquer un jet d’eau hyper puissant sur l’entrejambe de ces dames.

    Mais les massages pelviens ennuient les médecins qui confient souvent la tâche à une infirmière ou une sage-femme. Et il faut dire qu’ils ne sont pas vraiment d’une grande efficacité. Heureusement, l’arrivée de l’électricité allait leur ôter ce fardeau. A la fin du XIXe siècle arrive donc la première “machine de massage électrique”, conçue par le docteur John Butler. Puis ce fut au tour des “électrodes vaginales”, de “l’excitateur vulvo-utérin” et de “l’electro-spatteur” doté d’une fourchette vibrante. Ces “machines” ressemblent alors plus à des engins de torture qu’à des outils de plaisir. Mais ils permettent aux médecins de procurer le tant-attendu orgasme à leur patiente en seulement quelques minutes.

    Histoire du vibromasseurLe premier vrai vibromasseur sort en 1883 : c’est le “percuteur mécanique à ressort” de Joseph Mortimer Granville. Cette découverte a été une claque pour les féministes du début des années 70, explique Christian Marmonnier, auteur de Gode’s Story aux éditions Seven 7. Elles ignoraient que les médecins avaient à ce point tronqué une partie de la sexualité des femmes, à une époque où la masturbation était formellement proscrite.

    Les thérapeutes, eux n’y voyaient rien de sexuel. Ils ne concevaient pas que ces dames puissent ressentir du plaisir autrement que par pénétration. Les patientes, elles, n’étaient pas dupes et défilaient dans les cabinets médicaux.

    Histoire du vibromasseurIl faudra néanmoins attendre 1920 pour qu’un premier vibromasseur portatif soit vendu directement à la consommatrice. L’engin marche à la pression hydraulique, ou grâce à une pédale. Les campagnes de pub de l’époque vantent “la jeunesse et le bien-être” que procure cet engin vibrant. On conseille aux maris d’en offrir à leurs épouses. Les photos montrent des femmes très chastes qui posent leur appareil sur leur joue ou sur leur nuque. Mais le succès est là : le vibromasseur devient rapidement le cinquième appareil électroménager le plus vendu, après la machine à coudre, le ventilateur, la bouilloire et le toaster… »

    [Avec Historien-sans-frontiere.com, tdg.ch et nouvelobs.com]


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    Harcelé par la bêtise

     

    La direction de l’école de Canon City n’a pas hésité à suspendre l’élève Hunter Yelton pendant quelques jours au motif que son attitude s’apparentait à du harcèlement sexuel. C’est que l’on ne plaisante avec ce genre de choses au Colorado. Hunter et sa mère ont été convoqués dans le bureau du directeur afin que les deux prennent bien conscience de la gravité de la faute commise. Jugez vous-même : Hunter s’était permis, alors qu’il n’a que six ans, d’embrasser la main d’une camarade de classe, la fillette étant cependant consentante. Le plus grave est qu’il s’agit d’une récidive car il avait auparavant embrassé la même fillette sur la joue, ce qui dénotait une constance amoureuse du plus mauvais aloi. Hunter a demandé par la suite à sa mère : « qu’est-ce que le sexe ? »

    Velázquez Diego : « L’Infante Margarita d’Espagne »


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  • La plupart des commentateurs s’étonnent du contraste entre l’attitude hexagonale de François Hollande et son attitude africaine. Pour les affaires hexagonales il lui est reproché faiblesses et atermoiements dans son souci de conciliation, alors que devant les conflits africains ses réactions furent rapides mais il est vrai qu’en cette matière une décision tardive devient inopérante.

    En peu de temps la France est intervenue militairement à trois reprises sur le continent africain.

    En Libye pour renverser un dictateur un tantinet dérangé, et qui s’apprêtait à se livrer à un massacre sur la première ville qui s’était révoltée. Ce fut avec Sarkozy une intervention franco-anglaise et un plein succès qui s’est soldé par la mort du dictateur Kadhafi dans des circonstances douteuses et un chaos dans le pays dont on attend avec intérêt la sortie.

    Au Mali, repousser l’assaillant islamiste sur la demande du gouvernement malien et de la majorité de la population était justifié, espérons que les suites seront favorables.

    En Syrie, c’est une guerre civile où le méchant s’oppose à des rebelles mais aussi à d’autres méchants. Bref c’est un merdier, mais Hollande était prêt à y aller. Retenu par les basques, il a heureusement freiné des quatre fers.

    Et maintenant le Centrafrique, c’est aussi une guerre civile avec des massacres déjà bien fournis mais qui risquent de s’aggraver. Les troupes françaises y sont, elles cherchent à désarmer les fractions rivales chrétienne et musulmane, comme on enlève des jouets dangereux à des enfants turbulents. La population prise entre les fractions en sera satisfaite, mais ceux que l’on désarme seront mécontents et considèrent sans doute que l’intervention française est une resucée du colonialisme d’antan, et que si l’on ne peut pas librement s’entretuer chez soi, à quoi sert d’être indépendants. Le monde regarde avec intérêt mais sans trop se mouiller.

    Le contraste entre le Hollande hexagonal et le Hollande africain n’est qu’apparent. Il est plus simple – bien qu’onéreux - d’envoyer l’armée à l’extérieur que de résoudre les problèmes intérieurs. Une intervention pour éviter des massacres ne trouve guère d’opposition, et la tâche est exécutée par des spécialistes, seule la décision est à prendre mais ne pas la prendre aurait sans doute été condamné. Soulever le petit doigt dans l’hexagone soulève des oppositions de tout bord et c’est bien plus compliqué de trancher dans le vif lorsqu’on est désarmé devant les corporatismes, les syndicats et les troublions de sa propre majorité.

    On peut aussi se poser la question sur les raisons qui ont poussé Hollande à prendre ses décisions africaines.

    D’abord, il n’y a là rien de nouveau : depuis la décolonisation, les gouvernements français successifs sont intervenus militairement au moins une quarantaine de fois dans leurs anciennes colonies. Les raisons humanitaires sont les plus évidentes, il ne faut pas oublier que l’on a reproché à la France de ne pas être intervenue assez tôt dans le désastre rwandais. Mais l’humanitaire n’exclut pas la préservation des intérêts français dans la région.

    Dire que c’est pour son prestige personnel n’a guère de sens : après la Libye, Sarkozy n’a pas été réélu pour autant, et la popularité de Hollande n’a guère augmenté après le Mali. Quant au prestige de la France, il peut en sortir grandi, c’est le moins que les autres pays puissent lui accorder dans leur indifférence apitoyée sur le sort des Africains, à condition que l’expédition ne tourne pas au vinaigre dans un pays grand comme une fois et demi la France et dépourvu d’état.

    Les mauvaises langues diront que c’est pour distraire les Français des difficultés intérieures. Je ne pense pas que les Français en oublient les impôts à payer et les chômeurs de regretter la perte de leur emploi. Il y a des distractions hors de prix qui laissent le spectateur indifférent.


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