• 201. Retard mental

     


    « Le Brésil est le pays le plus touché par l'épidémie de Zika avec 1,5 million de personnes contaminées depuis début 2015. Il connaît depuis octobre une augmentation alarmante de bébés microcéphales, avec 404 cas confirmés et 3.670 en cours d'examen. » (AFP)

    La semaine dernière, l'ONU a fortement conseillé aux pays touchés par le Zika, à autoriser l'accès des femmes à la contraception et à l'avortement, car s’il n’y a pas encore de démonstration scientifique du lien entre le Zika et la microcéphalie, les données statistiques sont très en faveur de ce lien.

    La loi brésilienne ne permet d'avorter qu'en cas de viol ou quand la vie de la mère est mise en danger et, depuis 2012, dans le cas de fœtus sans cerveau (tout de même et seulement depuis 2012 !).

    L'Eglise catholique brésilienne a rejeté mercredi la possibilité d'autoriser l'avortement en cas de microcéphalie, comme le souhaite l'ONU, estimant qu'il était opportuniste de rouvrir ce débat après l'explosion de cas liés au virus Zika, transmis par un moustique.

    "La microcéphalie existe au Brésil depuis des années. Ils en profitent pour revenir sur le sujet de l'avortement", a déclaré le secrétaire général de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) au quotidien Estado de Sao Paulo.

    Il est vrai que la microcéphalie n’est pas une anomalie nouvelle, elle peut être d’origine génétique ou favorisée par la prise de toxiques comme l’alcool ou des drogues pendant la grossesse, mais on peut faire remarquer à notre évêque que la situation actuelle au Brésil a changé : en 4 ans, de 2010 à 2014 il a été recensé 150 cas par an, alors que seulement depuis le mois de janvier il a été recensé 3174 cas suspects et plusieurs centaines de cas ont déjà été confirmés. Il serait en effet opportun de rouvrir le débat, au moins pour la situation actuelle. Les femmes enceintes seraient particulièrement exposées durant les deux premiers trimestres de leur grossesse et le diagnostic échographique est possible

    Le secrétaire général de la Conférence nationale des évêques du Brésil a par ailleurs ajouté : "L'avortement favorise l'eugénisme, une pratique pour sélectionner les personnes parfaites". Non, il ne s’agit pas de sélectionner des personnes parfaites mais de ne pas permettre la maturation de foetus malformés dès le départ qui seront malheureux après leur naissance et rendront malheureux leur entourage. Il est vrai que le bonheur ne fait pas partie des impératifs religieux.

    L'archevêque de Brasilia a défendu quant à lui le principe de "valoriser la vie dans n'importe quelles conditions". "Une moindre qualité de vie ne veut pas dire un moindre droit de vivre, avec moins de dignité.

    Je suis en accord avec la dernière déclaration, puisque des personnes atteintes par une maladie invalidante peuvent néanmoins avoir une vie remarquable, tout dépend de la maladie. Par contre : « valoriser la vie dans n’importe quelles conditions » est aisé à affirmer pour un monsieur qui n’a sans doute jamais été amené à prendre en charge un enfant avec un retard mental parfois prononcé lié à l’insuffisance de développement du cerveau (sans compter les anomalies sensorielles ou autres éventuellement associées) et qui sera, le plus souvent, définitivement incapable de se prendre en charge lui-même.

    « RemaniementLe point de vue du modèle »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 12 Février 2016 à 18:46

    L'avortement est la pire des solutions sauf cas où il y a pire encore.

    2
    Vendredi 12 Février 2016 à 18:51

    Là on se heurte à un dogme : "la vie est un cadeau de Dieu". C'est vrai que la vie est un cadeau, mais à condition qu'il ne soit pas empoisonné.

    3
    Vendredi 12 Février 2016 à 19:13

    Je suis d'accord avec la conclusion. Trop facile pour eux !

    Et je ne peux m'empêcher de penser que statistiquement on devrait trouver parmi ses malheureux enfants un certain nombre dont les pères sont les rédacteurs de cette profession de foi religieuse. 

    4
    Vendredi 12 Février 2016 à 19:18

    Oh ! Quelle vilaine pensée, mon fils !

    5
    Vendredi 12 Février 2016 à 19:22

    Pour avoir une fille qui s'est faite avortée au sixième mois de sa grossesse en raison de gros problèmes sur le fœtus qui à terme l'aurait rendu dépendant de ses parents et de sa famille, je ne peux que me révolter quant aux déclarations de l'église. Facile pour eux qui, "en principe", ne doivent pas être parents. Ces cas de microcéphalie qui augmentent de façon exponentielle sont tout de même inquiétants. Bonne soirée Doc.

    6
    Vendredi 12 Février 2016 à 19:26

    Quand on a vécu la situation, on a un autre point de vue.

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