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200. Le vagin vagissant
Dans la vie il y a un endroit où l'on est vraiment pénard, en position confortable sur un matelas liquide, les orteils en éventail, le sommeil à toute heure du jour et de la nuit, un endroit où on est nourri à l’œil sans avoir besoin de faire des courses ou de choisir dans un menu, un endroit sans factures à payer, sans fisc, sans Hollande, sans Sarkozy et consorts, sans déchéance de la nationalité, sans état d’urgence, sans tueries Allah kalachnikov…encore que même là on n’est pas à l’abri des cons.
Cet endroit privilégié où les stimuli arrivent feutrés et dont on n’a aucun souvenir, est le ventre de sa mère, mais le confort est aussi grand s’il s’agit d’un ventre étranger dont l’utérus a été loué.
C’était sans compter avec les Espagnols.
On ne se méfie jamais assez de gens qui aiment à ce point la corrida qu’ils sont capables d’affronter un taureau, un bébé de 5 mois dans les bras.
Donc, l’Institut Marquès vend aux futures mères un truc à mettre dans le vagin : un Babypod (121 €) chargé de diffuser, au plus près, de la musique destinée au fœtus alors qu’il dormait pénard à l’étage au-dessus. Soit-disant pour développer son cerveau alors qu’il avait l’avantage de ne pas devoir s’en servir.
Il est probable que sous l’effet de cette musique qui lui monte à la tête, le cœur du fœtus doit s’accélérer. Ce qui ne serait pas étonnant car être réveillé en sursaut par un bruit que l’on n’a même pas choisi, c’est dur pour de délicates oreilles toutes neuves. La mère, elle, peut profiter de la musique de son choix avec des écouteurs en même temps qu’elle l’impose à son fœtus.
L’Institut Marquès aurait même organisé un concert pour fœtus où les parturientes avec leur Babypod dans le vagin sont venues écouter la chanteuse invitée.
Il faudrait peut-être cesser de vouloir mettre des tas de trucs dans le vagin : fil de laine (voir le fil au vagin), sachets de plantes pour guérir n’importe quoi, mini-ampli, godemichés les plus divers, et accessoirement des pénis, surtout quand ils ne sont pas désirés. Cet organe, Ô combien estimable, n’est pas un couloir servant de débarras. Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes.
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Commentaires
Je m'étonne que des médecins puissent éventuellement cautionner ce genre d'ânerie (juteuse) et flatter cette volonté des mères d'améliorer - probablement vainement - le QI de leur rejeton.
Ceux qui fabriquent et vendent le truc, sûrement. Il existe par ailleurs quelques études sur un effet favorable de la musique (et notamment celle de Mozart, ce que je comprends..) qui me paraissent très discutables.
Le mythe de l'enfant parfait a encore de beaux jours devant lui ! Pauvre fœtus...Que la musique fasse du bien à la mère et par ricochet à l'enfant à naître, je veux bien. Là c'est du délire ; mais qui rapporte !
Quant à l'espagnol qui torée avec son bébé dans las bras, qu'attend-on pour l'abattre ???
Il y a d'autres façons de diffuser de le musique (que l'on espère bonne) qu'en mettant un truc dans le vagin !
Pour l'Espagnol, je n'oserais pas proposer de lui couper la queue et les deux oreilles.
C'est peut-être pour cela que les enfants naissent en voulant courir avant de savoir marcher!
Je ne crois pas que cela plaise aux pauvres bébés, qui son comme vous dites pénards dans le ventre de leur mère, auront-ils encore envie de sortir de leur trou en entendant ce vacarme ?
Les goûts musicaux de la mère risqueraient d'être parfois traumatisants pour le foetus, qui comme le dit Pangloss sera inondé de musique par ses écouteurs portés en quasi permanence après sa naissance.
"De la musique avant toute chose" comme disait le vieux Théophile...mais à ce point là (si j'ose dire) c'est en effet un peu exagéré.
Amitiés.
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Les enfants seront déjà suffisamment abrutis par ce qu'on appelle la musique, il semble que pour certains, il soit nécessaire d'aller les conditionner avant la naissance.