• 169. Beautés intérieures

     

    Lors de mes études, j’ai eu l’occasion de voir au microscope des cellules et des tissus et j’ai toujours été frappé par la beauté des formes et des couleurs créées par le vivant. Des tableaux abstraits peints par la nature joignant l’art à l’efficacité.

    La British Heart Foundation a justement annoncé fin janvier les vainqueurs de son concours Reflections in science. L'art de la science, la science de l'art que commente le Guardian puisque le but de ce concours est de populariser les images scientifiques les plus pertinentes et les plus belles, le thème étant bien sûr le coeur ou les vaisseaux sanguins.

    169. Beautés intérieures

    Ce paysage sous-marin de récif corallien proposé par Fraser Macrae, de l'université de Leeds, est en fait un détail d'un caillot sanguin qui réalise cette structure grise sur laquelle viennent s'agglutiner des cellules sanguines .

    169. Beautés intérieures

    Cette représentation dynamique des fluides a été produite par Francesco Iori, de l'Imperial College de Londres. C’est une modélisation destinée à trouver le meilleur angle pour relier la circulation sanguine à la machine de dialyse sans créer trop de perturbations dans le flux sanguin. Cette dialyse qui permet d’épurer le sang de milliers d’insuffisants rénaux et qui a contribué à sauver une multitude de malades à travers le monde depuis sa conception que l’on doit à Willem J. Kolff. Ce jeune médecin hollandais de 32 ans pensa en 1943 à utiliser la cellophane, dérivé de la cellulose et destiné à emballer les aliments, pour fabriquer les premiers reins artificiels opérationnels permettant par hémodialyse d’épurer le sang quand les reins ne peuvent plus le faire. Après la guerre, il partit aux Etats-Unis avec ses machines et ira encore participer à l’aventure du cœur artificiel. C’est à Kolff, oublié du Nobel et des dictionnaires que des milliers d’hémodialysés doivent la vie.

    169. Beautés intérieures

    C'est la naissance d'un coeur, celui d'une souris. L'image de Sara Ivins, de l'University College de Londres, montre la vascularisation d'un coeur de souris en train de se développer. Les souris possèdent la capacité enviable de régénérer leur muscle cardiaque.

    169. Beautés intérieures

    Les êtres humains n’ayant pas la capacité de régénérer leur cœur comme la souris, on cherche depuis des années à introduire des cellules neuves dans le muscle cardiaque lésé ou dont les capacités contractiles sont diminuées. Ces images sont en fait des cellules musculaires cardiaques issues de cellules souches étudiées par le docteur James Smith, de l'université de Nottingham.

    En France, c’est le Pr Philippe Ménasché qui a tenté depuis une vingtaine d’années de spécialiser des cellules musculaires ordinaires en cellules cardiaques et de les introduire dans les zones atteintes du cœur. Récemment il a présenté une technique utilisant un patch de cellules neuves dérivées de cellules souches embryonnaires (ce qui est maintenant permis en France) pour coloniser une zone lésée par un infarctus du myocarde.

    Une des sources : Courrier international du 7/02/15

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  • Commentaires

    1
    Mardi 10 Février 2015 à 16:31

    Surprenant et très beau, excellemment présenté.

    Merci Docteur et amitiés.

    2
    Mardi 10 Février 2015 à 16:43

    Ces images seraient plus à leur place dans un musée d'art contemporain que la plupart des "œuvres" que l''on ose y exposer. 

    3
    Mardi 10 Février 2015 à 17:08

    Je trouve tous ces  tableaux abstraits offert par la nature, magnifiques.

    Et comme vous le faites remarquer cela dépasse les "oeuvres" de Koons and C°, qui encombrent les musées !

    4
    Mardi 10 Février 2015 à 17:38

    Ce sont des tableaux abstraits mais collés à la réalité.

    5
    Mardi 10 Février 2015 à 23:04

    Un billet très intéressant Doc, et des représentations abstraites et colorées. Merci pour cet excellent partage. Bonne soirée. ZAZA

    6
    Mercredi 11 Février 2015 à 08:44

    Très beaux tableaux abstraits, c'est vrai. L'infiniment grand et l'infiniment petit ont toujours quelque chose de magique qui nous trouble.

     

    7
    Mercredi 11 Février 2015 à 11:52

    CARLUS. L'infiniment petit dans le monde du vivant est fascinant par sa complexité et son organisation.

    8
    Mercredi 11 Février 2015 à 12:01

    ZAZA. Ces images sont très réussies. L'esthétique de la science.

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