• Voici quatre déclarations récemment prononcées par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls[1]

    La première, sur les lieux où une institutrice s’était pendue 24 heures plus tôt devant les petits élèves de sa classe: « Toutes les mesures seront prises pour qu’un tel drame ne puisse jamais se reproduire et je confirme aux enfants, aux parents et aux enseignants de Saint-Exupéry que le ministère ainsi que tout le gouvernement et le président de la République sont avec eux ». Que l’on se le dise, des mesures seront prises pour empêcher les suicides. Ceux qui passeront à l’acte écoperont d’un blâme post-mortem qui nuira à leur avancement.

    La seconde déclaration a été faite devant des postiers après le lynchage à mort de deux employés des postes à la sortie d’un bar gay : « Il ne sera désormais plus permis que les déséquilibrés asociaux s’en prennent à des êtres humains pour la seule raison de leurs choix sexuels et je tiens à assurer tous les postiers de France de mon total soutien ainsi que celui du gouvernement et du président de la République ». A noter que cette déclaration solennelle sous-entend qu’auparavant le lynchage était permis et que les postiers de France sont tous gays, mais désormais soutenus.

    La troisième déclaration aurait été faite dans un restaurant de l’autoroute A6 où l’affrontement de deux bandes rivales avait laissé trois blessés graves sur le carreau parmi les clients : « Le président de la République, le gouvernement et moi-même nous sommes profondément choqués par le climat de terreur que font régner sur les autoroutes françaises, quelques groupes de délinquants, et tout sera mis en œuvre pour que la sécurité des automobilistes soit restaurée ». Restaurer la sécurité dans les restaurants afin de ne pas alimenter les faits divers ne manque pas de sel.

    La quatrième déclaration aurait été faite dans les quartiers  nord de Marseille après l’élimination à la kalachnikov d’un adolescent de 16 ans retrouvé dans une BMW volée : « Tout sera mis en œuvre, pour que de telles exécutions sur la personne de jeunes mineurs soient désormais impossible et je tiens, au nom du gouvernement et du président de la République, à dire que tout sera fait pour retrouver la paix, le calme et la sécurité dans les villes et les banlieues françaises ». S’il ne s’agissait pas d’un voyou mineur, la question serait différente, la seule façon réaliste de rendre impossible (sic) de telles exécutions est d’attendre que le voyou devienne majeur.

    Ces déclarations sont à ce point caricaturales de la vacuité tartarinesque du discours politique que je me suis posé la question de leur authenticité. Mais que pouvait-il dire d’autre ? Et qu’aurait-on dit s’il n’avait rien dit ?


    [1]  Rapportées par Patrick Besson dans Le Point du 30 mai 2013


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  • La main dans le sacLes femmes portent souvent des sacs à main, ou plus souvent en bandoulière, volumineux. Quand il m’arrive de plonger mon regard indiscret dans l’un d’entre eux, je suis toujours étonné par le nombre de choses qui peuvent s’y trouver. Il n’est donc pas surprenant que les femmes n’arrivent pas toujours à mettre la main sur ce qu’elles cherchent lorsqu’elles sont un peu désordonnées.

    Des chercheurs ont eu l’idée bizarre d’y chercher des bactéries. Une étude parue dans le Daily mail et menée par Initial Washroom Hygiene a permis de faire un constat des plus navrants, à savoir que les sacs à main féminin, malgré leur charme, sont aussi des sacs à microbes et seraient plus contaminés qu’une cuvette de toilettes publiques ! Les objets les plus contaminés étant la crème pour les mains qui arrive en tête, suivie de produits de maquillage tels que le rouge à lèvres et le mascara. Avouez que c’est quand même défrisant. Mais pas étonnant, car les sacs, rarement nettoyés, en contact avec de nombreuses surfaces y font la collecte des colonies microbiennes auxquelles s’ajoutent celles récoltées sur les mains et transférées lors des fouilles multiples à la recherche d’indispensables objets dont ceux pour rehausser la beauté féminine. Ces chercheurs à la recherche de la petite bête considèrent même qu'un sac à main sur cinq représenterait un risque pour la santé humaine. Que tout cela manque de poésie !


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  • Mon corps est à vous.« Le célèbre basketteur américain Kobe Bryant a posté cette image d’opération du tendon d’Achille sur son compte Instagram. [Il] souffrait d'une rupture totale du tendon d'Achille gauche survenue lors d'un match il y a un mois. Il a décidé de partager les images de son opération avec ses fans ».

    Les pipoles, quelles que soient les raisons pour lesquelles ils le sont devenus, cherchent  de plus en plus à s’exposer totalement au regard  indiscret, inquisiteur, malsain des autres, surtout outre-Atlantique. Une exposition de l’intimité même de leur corps n’est-elle pas la meilleure façon de se rapprocher de ceux qui les admirent alors qu’ils sont tenus à distance de leurs idoles ?

    Le monde entier sait à présent qu’une jolie actrice s’est fait retirer les deux seins par crainte du cancer (et non pour ressembler à un homme comme a osé l’écrire l’ineffable Boutin). Il n’était pas nécessaire de le savoir, d’autant plus que cette intervention préventive radicale et plutôt éprouvante a probablement angoissé bon nombre de femmes.

    Ce sont des démarches exhibitionnistes où même l’exposition de la misère de leur corps constitue un spectacle en soi jeté à l’avidité voyeuse du monde. Car pour les pipoles, ce n’est plus l’expression de leur talent qui est désormais vénérée, mais eux-mêmes en tant que personnes, ce n’est plus de l’admiration pour ce qu’ils réalisent mais de l’idolâtrie pour leur être.

    Des seins,  un des attraits d’une jolie femme, et un tendon d’Achille, une des armes des prouesses d’un basketteur sont mis à nu par leur propriétaire. Voyez comme je suis proche de vous puisque je ne vous cache rien et que je ne crains pas de vous montrer ma fragilité. Façon masochiste de se faire de la publicité.


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  • L’islamiste Saïd Arif, de nationalité algérienne et lieutenant déserteur de l’armée de son pays, devait être extradé après un bien trop long séjour en France. Mais voilà,  « la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) craignait des représailles car l'homme était l'objet de menaces dans son propre pays d’origine. Conséquence : elle a donc décidé de suspendre son extradition », ce qui bloqua Saïd dans notre beau pays d’infidèles.

    Bien sûr, ce brave homme était menacé, mais lui, ne menaçait personne. Formé dans les camps d’entraînement d’Al-Qaïda en Afghanistan, il avait été poursuivi avec d'autres islamistes pour avoir projeté des attentats en France en 2001-2002, notamment sur la Tour Eiffel. Condamné en 2004 pour "appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" dans le dossier des filières de recrutement de combattants en Tchétchénie. En 2007, il est condamné à 10 ans de prison (sommes-nous en 2017 ???). Il devait être poursuivi pour apologie de crime terroriste, suite à des déclarations, le 21 mars dernier, à un hebdomadaire locale catholique de la Haute-Loire, "Renouveau" (pourquoi un journal va-t-il interviewer un tel individu ?, il avait été également interviewé auparavant  par France 3 Auvergne. Une star !). Il y déclarait avec franchise que "les attentats suicide ayant une dimension économique sont le meilleur moyen de lutte pour les islamistes", en ajoutant, pragmatique : « avec une voiture piégée, vous tuez 150 à 200 personnes. »

    Donc pas menaçant du tout pour notre société, il attendait paisiblement dans un hôtel, assigné à résidence depuis octobre 2012 en Haute-Loire (aux frais de qui ?). Inquiet de ne pas le voir apparaître au petit déjeuner (café ou thé ?), dimanche dernier, le fils du gérant de l’hôtel avertit les autorités (compétentes ?) de sa disparition (comme il s’agit d’une récidive, le procureur aurait déclaré « qu’il risquait gros ». On en frémit.). Il a emporté comme souvenir la voiture de la belle-fille du gérant (espérons que le plein avait été fait).

    Manuel Valls, qui considère qu’il s’agit «  incontestablement [d’] un individu dangereux » (bon diagnostic) a promis que « tout est fait pour le retrouver » (il serait resté en prison jusqu’en 2017, on aurait évité aujourd’hui un déploiement onéreux des forces de sécurité pour retrouver cet homme menacé).

    A côté de la CEDH, existe-t-il une CEDVP : Cour européenne des droits de la victime potentielle ?


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  • Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) à l’occasion du 10 mai,  « journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions », poursuit en justice la Caisse des dépôts et consignations lui reprochant d'avoir profité, en 1825, de l'esclavage en Haïti (bien que l’esclavage ait été aboli bien avant), l’indépendance  de ce pays ayant été reconnue par la France que contre une forte indemnité.

    Le président du Cran a déclaré : «Tout crime appelle réparation, et quand on refuse la réparation, c'est qu'on refuse qu'il y ait eu véritablement crime. Il faut une réparation globale : morale, culturelle, financière, symbolique, matérielle ». Cette assignation a peut-être pour objectif réel de rappeler le fait historique. La procédure judiciaire au secours de l’enseignement de l’histoire en quelque sorte.

    Je ne pense pas que les descendants haïtiens des esclaves qui se sont libérés il y a deux siècles espèrent être dédommagés de la souffrance de leurs lointains ancêtres. Et en quoi le Cran - en France - devrait-il être le bénéficiaire d’une éventuelle indemnisation ? Et combien de dédommagements chaque état à travers le monde devrait-il envisager pour « réparer » les spoliations et les souffrances que les gouvernements successifs, dont il est l’héritier, ont infligées à d’autres peuples au cours des siècles passés ? Les Juifs devraient-ils demander à l’Etat français le remboursement des biens confisqués à leurs ancêtres par Philippe le Bel lors de leur expulsion du royaume de France il y a 7 siècles ? L’Etat français, aujourd’hui, devrait-il indemniser les habitants actuels du Palatinat ravagé par les armées de Louis XIV ?


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  • Un procès PIPéAlertés par des chirurgiens sur la fréquence anormalement élevée de ruptures de l’enveloppe des prothèses mammaires PIP, les inspecteurs sanitaires de l'Afssaps (devenue l'ANSM) auraient eu  la grande surprise de découvrir en mars 2010 la vaste fraude en cours dans le Var depuis 10 ans. Ce sont des photos (dont l’origine reste mystérieuse) de fûts d’huiles de silicone non déclarées qui ont alerté les fins limiers.

    Le groupe allemand TÜV, quant à lui, délivrait chaque année, depuis 1997, le label CE à ces prothèses dont le gel contenu n’était conforme que jusqu’en 2001.

    Les deux organismes de contrôle, l’Afssaps et le certificateur allemand, ont été – au mieux – bernés, mais n’ont pas rempli de toute façon leur mission.

     Dans sa grande mansuétude, le parquet les considère comme des victimes aptes à se constituer partie civile. Victimes de quoi ? De leur incompétence ? De leur négligence ? Ne seraient-ils pas coupables d’avoir failli à leur tâche de protection des utilisatrices ? Sinon, à quoi servent-ils ?

    Il est évident que si les gens incompétents ou négligents se considèrent ou sont considérés comme des victimes de leurs incapacités, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

    Dessin de Cabu paru dans le Canard Enchaîné » du 17/04/13


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  • Des mannequins prêts à l’emploiOn apprend qu’à Stockholm, il y a quelques mois, des recruteurs d’une agence de mannequins rodaient autour d’un centre consacré au traitement des troubles alimentaires, guettant les jeunes filles lors de leur promenade, ou ce qu’il en restait (la maigreur de l’une d’elles nécessitait sa sortie en fauteuil roulant).

    Voilà une initiative pleine de bon sens : pourquoi recruter des jeunes femmes avec l’obligation de les faire maigrir, puis de surveiller et de maintenir le poids minimal compatible avec la vie, alors que dans un tel centre cette agence de mannequins pouvait recruter des beautés décharnées, toute faites, d’emblée conformes aux canons des images féminines de la mode, du prêt à défiler, en quelque sorte.

    Je me demande les raisons qui poussent les créateurs de la mode féminine à préférer habiller des femmes squelettiques. Plusieurs hypothèses me viennent à l’esprit (ce ne sont sûrement pas les bonnes) :

    1. Les créateurs aiment les vêtements mais pas le corps des femmes. D’où l’objectif de le  transformer en porte-manteau mobile animé d’un pas mécanique d’automate.

    2. Des formes féminines sphériques risquent de déformer le profil des créations

    3. Un mannequin maigre exige moins de tissus pour le revêtir.

    4. Il y a un poids limite au-delà duquel le podium risque de s’effondrer.

    Quoi qu’il en soit, l’image de ces femmes décharnées, au visage magnifique mais émaciée, me rend mal à l’aise. En tant que médecin, devant ces bras en forme d’allumettes et ces jambes où l’on peut confondre par leur diamètre la cuisse et le mollet, j’ai peur de voir leurs membres se briser devant moi et je serais tenté de leur porter secours en leur mettant des attelles.


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  • Le député-maire du XVIIIe arrondissement, Daniel Vaillant (PS), a   suggéré samedi de réfléchir à la création d'une salle de consommation de   crack, une fois que la « salle de shoot » de la gare du Nord aura   été mise en place.

    "Je pense qu'il faut d'abord mettre sur pied la salle de   consommation à moindre risque du côté de la gare du Nord. Mais il   conviendrait de réfléchir avec les praticiens à l'ouverture d'une salle pour   les consommateurs de crack, sous forme expérimentale", a déclaré l'ancien ministre de l'Intérieur.   (Egora)

    Comme le dit Pangloss : où s’arrêteront-ils ? La salle de shoot prévue gare du Nord a comme objectif de permettre aux drogués de se tuer proprement et à l’abri. Fumer du crack (dérivé très concentré de cocaïne particulièrement toxique) ne nécessite aucune précaution de stérilité. Les seuls intérêts d’une telle structure seraient de ne pas se tuer dans la rue (ça fait effectivement désordre, or cet ancien ministre de l’intérieur est pour l’ordre) et de proposer à ces drogués extrêmes un éventuel parcours de soins. Je crois que Mr Vaillant risque de courir longtemps. Il existe dans la région parisienne de bonnes structures de prise en charge des drogués qui leur sont largement ouvertes, et s’ils ne l’ont pas déjà fait,  leur permettre de fumer leur poison en toute quiétude ne risque pas de les encourager à se présenter sur la ligne de départ du parcours. Mais je pèche peut-être par pessimisme.

    Ne pourrait-on pas consacrer l’argent nécessaire (et non négligeable) pour créer et faire fonctionner de telles salles à autre chose de plus urgent comme permettre à des gens non drogués (ce qui est handicap) de ne plus dormir dans la rue ou dans leur voiture ? Mais je pèche sûrement par naïveté et manque de réalisme.

    Où vont-ils s’arrêter ? Les prisons étant surchargées et la police débordée, des salles de vol seraient les bienvenues. Elles permettraient sous la houlette de gens expérimentés (pourquoi pas des policiers ?) d’acquérir suffisamment d’habileté pour ne pas se laisser prendre dans leur pratique sur le terrain.   


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  • Mr Cahuzac a émis le souhait de revenir siéger sur les bancs de l’Assemblée Nationale. D’après les dires, il aurait été un bon ministre du budget, et l’on sait maintenant d’où venait sa compétence, car  des études en économie ne font pas partie du cursus médical. Espère-t-il dans son inconscience que, les yeux dans les yeux, ses confrères lui offriront un pot d’adieu pour services rendus ? Ou pour se débarrasser de lui ? Dans ce cas improbable (mais on sait que l’improbable peut toujours survenir, Mr Cahuzac en est la vivante illustration), je suggère à ses anciens amis de lui offrir le cadeau d’adieu que voici :

    Il s’agit de la forme moderne du bas de laine glissé sous le matelas de nos ancêtres : une literie à coffre-fort intégré (avec rabat discret) où l’argent peut être conservé loin des banques aléatoires et des journalistes indiscrets. Ses anciens amis pourront la commander en Espagne, à Salamanque. Le modèle s’appelle : Caja de Ahorros Micolchon (Caisse d’Epargne MonMatelas). Le matelas à une place vaut 515 € et pour deux personnes : 875 € (mais les relations conjugales de l’intéressé ne seraient pas au beau fixe).

    Dormir sur ses économies est tout de même rassurant, encore faut-il pouvoir dormir.


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  • Politique

    Jean-Marc Ayrault promet de ne pas toucher à l’âge légal de la retraite qui est de 62 ans. Il a 63 ans. Une fois retraité, envisage-t-il de continuer à bricoler pour meubler son temps libre en emportant la boîte à outils dont son ami François lui a fait cadeau ?

    Mœurs

    A Nantes, à Strasbourg, à Istres, des pères divorcés, séparés de leur progéniture, sont montés chacun sur une grue pour obtenir satisfaction. Récemment, à Agen, un ancien CRS mis à la retraite d’office (à 47 ans) et souffrant d’être séparé de sa noble compagnie,  est monté à son tour sur une grue pour être satisfait. Il serait temps de dépénaliser le racolage passif pour laisser les grues en paix.

    La mode

    Les Qataris sont devenus les seuls propriétaires du magasin parisien le Printemps. C’est le Printemps arabe. Le rayon des dessous féminins sera remplacé par un rayon d’amples dessus féminins descendant aux chevilles et enveloppant la tête, une mode qui fait fureur, avec une grande gamme de couleurs Soulages.

    Cuisine

    Pâques est cette année l’occasion d’une grande omelette de 563 décorés de la Légion d’honneur.

    Astronomie

    Lors de la veillée pascale, le pape s’est adressé aux incrédules « loin de Dieu », confirmant ainsi qu’il est le chef romain des crédules qui se prétendent proches de Dieu. Les distances dans l’univers sont inversement proportionnelles au degré de crédulité. C’est un des aspects méconnus de la relativité.


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